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En l'espace de 2 ans et demi, c'est ma quatrième visite à Maranello, lieu de culte dont rêvent tous les tifosis. Cette année, le doute a plané jusqu'au bout sur une éventuelle visite de l'usine qui n'a finalement pas pu avoir lieu. J'espère que j'aurai l'occasion de faire cette visite dans l'avenir et que je pourrai alors remanier et personnaliser cette page mais j'aimerais dès maintenant vous emmener dans un tour virtuel du Saint des Saint. Début octobre au Mondial de l'Automobile, j'ai récupéré le dossier de presse de Ferrari contenant des informations sur la California mais également quelques photos de l'usine. Je vais donc essayer de vous en donner un aperçu sans dire trop de bêtises mais rappelez vous que je n'y ai moi même jamais pénétré. 

Voici une vue de Google Earth qui montre la localisation de l'usine, du circuit de Fiorano (avec la Gestion Sportive accolée) et de la Galleria (le petit carré). Comme vous pouvez le voir, il est très facile de tout faire à pied sans aucun problème.

L'usine dispose de trois entrées. L'entrée "principale", la plus récente, donne sur l'artère centrale des lieux, appelée Via Enzo Ferrari. C'est devant cette entrée que sont situés d'immenses parkings destinés a recevoir les voitures des employés.

       

A quelques mètres de cette entrée se situe un rond point portant un immense cavallino et par lequel toutes les voitures qui partent en essai routier, un endroit hautement stratégique pour découvrir les derniers modèles de la marque.

       

L'entrée historique a été conservée, donnant sur quelques bâtiments chargés d'Histoire. Elle fait face au restaurant Cavallino, à l'atelier de Toni Automobili et au Planet Hotel.

       

La troisième entrée, située Via Musso à l'arrière, est l'entrée des fournisseurs. Il y a un va et vient constant de semi remorques entre lesquels se glissent les voitures qui partent pour leur essai routier. C'est celle où je me poste le plus souvent. On peut notamment apercevoir les espaces de lavage où passent les voitures de retour de leur tour.

       

Les carrosseries et les châssis en aluminium sont toujours préparées chez Scaglietti à Modène, à quelques kilomètres de Maranello. La Carrozzeria Scaglietti est devenue la propriété de Ferrari en 1977 et comporte deux lignes de production. Les voitures sont partiellement assemblées ici et le contrôle qualité des surfaces y est effectué également. L'usine comporte deux bâtiments: un pour les 430 et 612 et l'autre pour les prototypes et séries spéciales.

       

       

Depuis dix ans, Ferrari a investi près de 200 millions d'euros dans le cadre d'un plan de modernisation appelé "Formula Uomo" dont l'objectif était d'allier sécurité et confort au travail, ainsi que le respect de l'environnement. Ferrari a donc décidé d'augmenter qualité et productivité en jouant sur le bien être de ses ouvriers. Une intention Ô combien louable qui a conduit la marque a être désignée Meilleur endroit ou travailler en Italie puis en Europe en 2007. Un trophée qui contraste étrangement avec les grèves déclarées en mai 2007 chez le constructeur, pour des motifs finalement bien classiques: disparité des salaires, trop d'emplois précaires, manque de parking pour les employés. Plus étonnant, les ouvriers s'inquiétaient des répercussions de la hausse de la production sur la qualité des modèles, faisant ainsi écho aux interrogations de nombreux passionnés.

Toujours est il que pas moins de 7 bâtiments ont été remaniés depuis 1997 soit l'intégralité de la ligne de production de voitures de série. Tout a commencé par la soufflerie (Galleria del Vento), œuvre de l'architecte Génois Renzo Piano, qui dévoile au grand jour la forme particulière de cet élément vital pour le développement des Formule 1 notamment. La soufflerie tourne quasiment 24 heures sur 24 et une panne majeure ayant entrainé une indisponibilité de plusieurs semaines en avril 2007 avait gravement compromis les chances de Ferrari pour le titre de Champion du Monde, finalement enlevé par miracle.

       

En 2001, c'est le tour de l'atelier mécanique (Lavorazioni Mecchaniche Motori), un bâtiment de 15000 mètres carrés où sont assemblés les pièces des moteurs sorties de la fonderie. Lumière naturelle, arbres sensés réguler le taux d'humidité pour le garder à un niveau idéal, les entrailles de ce sanctuaire sont particulièrement impressionnantes.

       

En 2003, inauguration du nouveau centre logistique (Nuova Logistica) dédié aux activités courses de la Scuderia, situé dans l'enceinte du circuit d'essai de Fiorano.

       

En 2004, le nouvel atelier de peinture (Padiglione Verniciatura) devient opérationnel. Ici encore la question environnementale est prise au sérieux puisque de nombreux produits utilisés sont à base d'eau et recyclables. Les châssis en aluminium sont d'abord plongés dans un bain spécial anti corrosion qui charge l'alliage électriquement. Cette charge va aider les particules de peinture blanche pulvérisée à adhérer et à constituer la couche d'apprêt. L'ensemble est ensuite passé dans un four pour fixer définitivement l'apprêt sur lequel des robots vont déposer la couche de peinture liquide. Pour terminer, une fine couche de céramique recouvre la voiture pour renforcer la solidité de la peinture.

         

       

En 2004 également est entré en fonction le Centre de Développement (Centro Sviluppo Prodotto) où sont menées les études, la recherche et le design. Le bâtiment lui même est d'ailleurs une merveille de design. 

       

Les deux dernières créations ont été inaugurées cette année: il s'agit du restaurant d'entreprise (Ristorante Aziendale), une impressionnante soucoupe volante sur trois niveaux imaginée par Marco Visconti où peuvent être servis jusqu'à 3400 repas par jour

        

et la nouvelle chaine d'assemblage (Linee Di Montaggio) dessinée par l'architecte Jean Nouvel. C'est dans cet espace de 21 000 mètres carrés que les différentes parties de la voiture se rassemblent pour donner corps au rêve et à la performance. Tout a été conçu pour que les postes de travail soient les plus ergonomiques et confortables possibles. Comme dans l'atelier mécanique, baies vitrées et micro-jardins sont omniprésents.

       

Voilà pour la rénovation totale de la chaîne de production qui vient de s'achever. Parmi les prochains projets figurent en bonne place l'installation de panneaux photovoltaïques et d'une centrale électrique nouvelle génération qui devraient permettre une économie d'énergie de 25% et d'émission de CO² de 35%. C'est dans le même optique que de nombreux espaces verts ont été créés dans et aux abords de l'usine, où plus de 1000 arbres ont été plantés. Tout n'est cependant pas encore terminé puisque Ferrari va maintenant s'attaquer à la remise à niveau des bâtiments de la Gestion Sportive (Gestione Sportiva) où sont gérées toutes les activités de la Formule 1. La gestion sportive est située sur la droite de la route qui mène de l'usine au circuit d'essai. Pas grand chose à voir mais on peut entendre les moteurs tourner au banc d'essai en tendant bien l'oreille.

       

Sur la gauche de cette même route se trouve la Galleria Ferrari, le musée ouvert en 1990 et qui a été visité par 200 000 personnes en 2007. Sur 2500 m² on peut découvrir les voitures de course au rez de chaussée, les derniers modèles et les supercars à l'étage ainsi qu'une variété de voitures anciennes. Les voitures présentées sont renouvelées périodiquement, ainsi que des expositions thématiques sur des affiches, des peintures...

Au bout de la route se trouve le circuit de Fiorano, construit en 1972 et équipé de tous les équipements les plus modernes: télémétrie ou système permettant d'humidifier l'intégralité du circuit en quelques minutes. Les Formule 1 peuvent atteindre jusqu'à 290 km/h sur ce tracé très exigeant. C'est dans l'enceinte du circuit qu'Enzo Ferrari vivait dans une maison qui lui permettait de rester au plus près de ses voitures de course chéries. Sur les pelouses, on peut découvrir un F104 Starfighter de l'armée de l'air Italienne, offert à Ferrari en souvenir d'un duel d'accélération entre le jet et une F1 pilotée par Gilles Villeneuve en 1981.

       

Un héliport a été récemment ajouté à proximité du circuit pour les allées et venues des VIP. Peut être pour que Schumacher puisse aisément participer au développement des nouvelles voitures de série (et pourquoi pas des F1)?

Malgré son palmarès hélas inachevé, Gilles Villeneuve occupe toujours une place très particulière dans le cœur de tous les tifosis. De tous les pilotes qui ont trouvé la mort au volant des bolides rouges, c'est le seul dont le mémorial reste toujours fleuri dans les rues de Maranello.

       

Voilà pour ce que je peux vous dire sans avoir moi même vu tout çà de mes yeux. Que ceux qui ont eu la chance de visiter l'usine n'hésitent pas à corriger mes erreurs ou apporter des précisions. J'espère que cette page vous aura plu et vous aura éclairé sur certains aspects de cette ville incroyable qu'est Maranello.

Les photos non estampillées "arthomobiles" présentées sur cette page sont toutes copyright Ferrari S.p.a, utilisation autorisée pour un usage non commercial. Une partie des renseignements est tirée de l'émission Ultimate factories du National Geographic Channel, le reste de la brochure laFerrari2008.

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