J'avais peur de manquer de matière pour ce deuxième jour, après les belles surprises d'hier, mais vous allez voir qu'il y eu de quoi faire. La journée commence à nouveau devant l'usine où je ne m'attarde guère (tout est relatif bien sûr). Juste le temps de voir passer quelques 599,
et d'observer une California qui semble avoir des problèmes de qualité au niveau du coffre, si j'en juge par l'examen minutieux que celui ci a subi pendant plusieurs minutes.
Une rouge rentre déjà de test. Même si on peut penser l'inverse au premier abord, je trouve que la robe rouge lui sied plutôt bien. Elle l'aide a affirmer son identité de Ferrari même si il est évidemment regrettable qu'elle ait besoin de le faire.
Dans un premier temps, je ne vais vraiment pas loin. Je passe juste le premier virage que prend la rue en quittant l'usine et qui est à environ 110°, ce qui peut donner quelques vues spectaculaires.
Les Scuderia sont de sortie, dont une qui n'ira pas très loin mais le problème n'est que cosmétique.
Quand le conducteur de cette Scuderia blanche m'aperçoit, il donne un coup de gaz qui met la voiture un peu en dérive. Sympathique même si la Scud n'a pas l'air facile à faire survirer avec les assistances branchées.
Une California découverte, l'une des seules que j'aie vue dans cette configuration (et accessoirement un nouveau salut de la main)
Puis une d'une originale couleur champagne. C'est la seule en deux jours qui ne soit pas bleue, grise, rouge ou noire.
Avec ce plein de California, je décide d'aller voir ce qui se passe à Fiorano. Ce faisant, je passe devant chez Toni où les mécanos travaillent sur une 275 GTB. Une 250 GTE est sur un pont, à coté d'une Daytona. Cet atelier est la caverne d'Ali Baba.
Le circuit de Fiorano est totalement désert, pas une voiture qui tourne, c'est désespérant. En repartant, je fais un détour par la petite impasse où se trouve la Gestion Sportive. Pas grand chose à voir ici non plus si ce n'est pour faire une photo mais de façon très ténue, on peut entendre un moteur de F1 qui tourne sur un banc d'essai. Haut dans les aigus. La F2009 se prépare.
Sous l'impulsion d'un généreux sponsor, je me rends à l'accueil des clients de l'usine, à l'ancienne entrée pour voir si je peux trouver au forceps une place pour une visite de l'usine. Je suis très bien reçu par une des responsables des relations clients mais comme je m'y attendais, il n'y a plus de place disponible. Elle m'explique que la visite se fait en bus et que le nombre de visiteurs est strictement limité au nombre de places dans le bus. Ca tient la route. Pour me faire plaisir, elle m'offre une brochure assez luxueuse dont je me servirai pour vous faire faire une visite virtuelle de l'usine. Partie remise j'espère mais c'est sûr que la veille des Finalis n'est pas forcément l'idéal en terme de calendrier pour taper l'incruste.
Il est dix heures, que faire? Retourner au rond point? Bah, j'y étais déjà hier. Je décide de prendre un risque et d'aller chasser un peu en rase campagne. Je me rends d'abord sur le petit parking d'une zone industrielle toute proche où je sais que les essayeurs ont leurs habitudes. Quelques minutes plus tard, une 612 arrive pour les contrôles statiques. Je m'approche du conducteur mais il ne parle manifestement pas anglais. J'essaie de lui montrer ma carte pour qu'il m'indique les bons coins mais il a l'air de dire qu'ils passent à peu près partout. Bon, je n'ai pas le temps d'insister. J'avise un endroit qui semble sinueux sur la carte et je me mets en route. En chemin, je tombe sur un large virage qui se prêterait assez bien à l'exercice, et en m'éloignant moins que prévu. Je vais tenter ma chance ici. Le soleil est là, je suis installé sur l'herbe, je profite de la quiétude de l'Emilie. Soudain un bruit rauque retentit en dessous de moi. A peine le temps de souhaiter qu'elle ne prenne pas une autre route que la Scuderia débouche. Ouf, le pari n'aura pas été vain.
Environ trente minutes plus tard, c'est une California qui se présente. A midi moins le quart, je n'aurai vu que ces deux voitures. C'est le problème de chasser sur une des innombrables routes qui entourent Maranello. Certes les photos ne sont pas très originales et auraient finalement pu être faites n'importe où mais c'est quelque chose que je voulais essayer depuis longtemps et avec un peu plus de reconnaissance la prochaine fois, çà pourrait donner des résultats plus spectaculaires. D'ailleurs en repassant San Venanzo, je repère un joli coin avec une église en surplomb dont je me servirai peut être dans l'avenir.
Midi approche et je veux faire la Galleria avant de retourner chez Pagani, pendant que tout est calme. Comme à chaque fois semble-t-il, je me retrouve assez pressé et je dois aller à l'essentiel. Un jour, il faudra que je prenne le temps de faire un tour vraiment exhaustif de tous les accessoires, moteurs et autres détails qui parsèment le musée. Mais pas aujourd'hui, j'ai à peine quarante minutes pour tout faire. Au rez de chaussée, rien de neuf, si ce n'est que la F2007 a succédé à la F2006 évidemment.
Je file directement dans la "rotonde" où je découvre d'abord la 599 qui a participé à la Panamericana promotionnelle organisée par Ferrari.
Une 360 et une 550 de compétition tiennent compagnie à la 288 Evoluzione.
Est également présente ma Ferrari de course préférée, même si il est très difficile de choisir: la 375 Plus. Quelle merveille.
Regardez le travail hallucinant de ce capot arrière!
Au niveau intermédiaire, une F430 Spider argent.
A l'étage se trouvent les traditionnelles supercars et l'exposition du moment: une présentation des peintures à l'huile du peintre Enrico Ghinato, caractérisées par un hyper-réalisme et une attention particulière portée aux reflets (parfois trop à mon goût).
Celles ci m'ont particulièrement interpellées car j'aurais pu être dessus, puisqu'il s'agit de représentations de la Villa d'Este 2007. Mais ce n'est pas moi.
Présentes également les deux générations de California. On ne pourra pas accuser Ferrari de ne pas assumer le nom controversé (sur le net au moins) de la petite dernière.
Je commence doucement à m'habituer à la face de la nouvelle, mais je ne suis pas prêt à faire mon coming out.
Les photos ci dessous ont été quelque peu manipulées. Saurez vous reconnaitre comment et dans quel but? (encore qu'il est peut être possible d'obtenir ce résultat avec des réglages de l'appareil qui m'échappent encore).
Petite astuce sur cette image: une visiteur passait vraiment beaucoup de temps dans le champ de la photo et je n'avais pas le temps d'attendre qu'il s'en aille (surtout qu'il y a toujours quelqu'un d'autre pour se mettre dans le champ au mauvais moment). Il s'agit donc d'un assemblage avec un calque de fusion de deux images où la personne avait bougé d'un mètre cinquante environ. Et hop, disparu ! Evidemment, cela n'est possible qu'avec un trépied car les deux images doivent se superposer parfaitement.
Une heure, il est temps de retourner à San Cesario pour une, hypothétique, visite de l'usine Pagani. Déjà quand j'arrive, une Zonda orange est stationnée sur la pelouse. Un examen rapide montre que la voiture doit arriver pour une révision: des éclats de peinture sont entourés au marqueur et elle est dépourvue d'échappement.
Quelques minutes après mon arrivée, une autre Zonda démarre et quitte l'usine.
La personne que j'ai vue hier me dit de patienter et m'invite à faire des photos dans le showroom. Je ne me fais évidemment pas prier, en commençant par les Zonda.
Mon dieu, çà doit être un crime de monter dans ces voitures autrement qu'en chaussettes (propres!) Les finitions sont ahurissantes.
En dehors des voitures, il y a également un chopper réalisé pour Horacio Pagani et une chaine Haute Fidelité en carbone plutôt sympathique.
Au début j'ai eu un apriori défavorable sur Pagani, et qui a d'ailleurs eu du mal à se dissiper, du fait qu'ils utilisent un moteur AMG plutôt qu'un moteur maison. Mais quand on entend le bruit du moteur et qu'on voit la structure d'où sortent les Zonda, on ne peut qu'oublier ce genre de réserves.
En patientant, j'assiste au remontage de la partie arrière de l'échappement de la Zonda orange (je n'ose appeler çà un silencieux). La voiture part ensuite pour un essai. Le temps passe et mon hôte vient gentiment me demander si je souhaite patienter encore. Manifestement la personne qui assure les visites est très en retard.
Je regarde de plus près la carte qu'il ma donnée hier en me conseillant d'appeler. Il s'agit d'une société qui organise des visites d'usines automobiles. Un doute me saisit soudain sur le caractère mercantile de l'opération. Non pas que je rechigne à payer pour visiter mais j'aimerais autant connaitre les conditions au préalable. Je décide donc de retourner sur Maranello. Que les choses soient bien claires cependant, les gens de Pagani m'ont réservé un accueil fantastique. Je n'ai pas suivi leur conseil en me renseignant par téléphone mais lors de mon prochain passage, je prendrai les devants pour me faire préciser les conditions et sûrement prendre un rendez vous. Je suis vraiment très heureux de ce que j'ai vu et ressenti ici. (on me dit dans l'oreillette que ce serait 15 euros que j'aurais dépensé avec joie. La prochaine fois promis je vous raconte tout.)
A 14h40, je reprends donc la route pour Maranello où j'arrive une demi heure plus tard. Fiorano est toujours aussi désespérément inactif. Je retourne donc sur mon rond point, au sens littéral puisque cette fois je me mets carrément au milieu.
Je ne le sais pas encore mais il va se passer beaucoup de choses étranges. La première est l'apparition de cette nouvelle mule qui semble être un assemblage hétéroclite de F430 et de Modena. Vous avez dit bizarre?
Puis cette une California turquoise qui passe sur un camion. Ou elle est destinée à un crash test, ou elle est en partance pour le Moyen Orient. Vu les finitions je penche pour la première proposition mais maintenant que la voiture est en production, est il encore temps de faire des crash tests?
L'une des mules que j'ai vue la veille passe elle aussi, avec une mention "brake tests", tests de freinage à l'arrière. C'est donc çà!
La lumière baisse, il est temps de prendre plus de risques et de tenter quelques filés.
J'ai bien peur d'être trop raisonnable ou perfectionniste: je déteste faire des photos floues, ce qui me conduit à jouer la sécurité avec des vitesses d'obturation élevées. Encore une fois les bonnes idées me viennent un peu tard puisqu'il ne reste qu'environ une heure de lumière quand je décide enfin de baisser radicalement mes vitesses pour obtenir un rendu plus spectaculaire. Quand une 599 d'un rare bleu clair passe, je joue la sécurité et je reviens au 200ème, ce qui donne cet aspect figé. A son deuxième passage en revanche, je tente le tout pour le tout et je tombe au 50ème, ce qui donne un rendu incomparablement plus dynamique.
Je m'enhardis au point de passer au 30ème. Je sais que je devrais faire çà presque systématiquement, en tout cas beaucoup plus tôt mais j'ai toujours des réticences. Pourtant, il suffit d'une seule photo nette sur une série de cinq ou six pour justifier tous le déchets. Quoiqu'il en soit, la persévérance, elle, est toujours récompensée. Voilà une nouvelle California qui se présente. Elle est rouge. Le rond point est vide, le conducteur attaque un peu. Je suis toujours au 30ème. Vous avez le résultat juste en dessous. Ces trois facteurs se combinent et la magie opère: sur cette photo, on voit une vraie Ferrari.
Je crois que le site va maintenant avoir un nouveau slogan: "Arthomobiles, on va vous faire aimer la California". Sans aller jusque là, celle ci, peut être la quarantième que j'ai vue en deux jours, m'a plutôt convaincu. En tout cas, je suis prêt à l'accepter dans la famille Ferrari (même si on ne me demande pas mon avis). J'espère juste qu'il n'en faudra pas autant pour le commun des passionnés, sinon il y en a pour un moment. Allez encore deux et j'arrête sinon tout çà semblera ridicule dans quelques années.
Je pensais terminer le résumé de cette journée sur cette gentille blague (le slogan pas le reste) mais ce n'était pas tout à fait terminé. Et je ne parle pas de cette belle image (excusez moi de me lancer des fleurs): le jaune se prête vraiment bien à ce genre d'exercice.
D'un seul coup, j'ai repassé la molette de réglage sur automatique: la California sert déjà de voiture de développement pour autre chose. Incroyable. Et très intrigant. Outre la face avant très aplatie, vous pourrez remarquer l'échappement supérieur très fin.
Et la dernière de la journée, la fameuse mule que j'ai surprise la veille à Fiorano. C'est l'occasion de la détailler de plus près avec notamment ce triple échappement dont s'échappe un bruit qui n'est assurément pas celui d'un V8. Hors la prochaine voiture de la gamme a être remplacée devrait sauf erreur être la F430. A mon avis, la supercar qui succèdera à l'Enzo est en préparation et vu le nombre inédit de voitures de développement qui tournent en tous sens, je pense qu'on devrait en entendre parler rapidement. Espérons qu'elle sera présentée à Francfort par exemple!
J'ai cette fois affaire à une autre combinaison de facteurs: j'ai froid, il n'y a presque plus de voitures et quasiment plus de lumière. La bonne question est: qu'est ce que la prochaine voiture va m'apporter que je n'ai pas déjà? Il est temps de prendre congé de l'usine pour cette année. Un dernier regard, un dernier déclenchement. Ma prochaine visite n'est pas encore programmée mais parions qu'elle sera très intéressante.
Demain, il faut se lever tôt pour aller au Mugello, en espérant un accès privilégié. Croisons les doigts !!
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