Ce weekend les FXX tournent sur le circuit du Castellet. Ne connaissant pas le circuit et la qualité (pour les photos) de ses zones publiques, j'avais décidé de longue date de faire l'impasse, pensant que je retrouverais les F40LM et les fantastiques FXX lors des Finalis Mondiali en novembre. Très mauvaise surprise la semaine dernière, les Finalis ont été annoncées à Valence, Espagne. Je n'ai rien contre l'Espagne bien entendu mais les Finalis ont toujours eu lieu jusqu'à maintenant sur les terres de Ferrari en Italie, le plus souvent au Mugello ou à Monza. Les plus fins analystes ont fait remarquer que Ferrari souhaitait peut être en profiter pour officialiser l'arrivée d'un nouveau couple Pilote - Sponsor Espagnol (l'un n'allant guère sans l'autre désormais), ce qui ne m'avait pas effleuré. Pour ma part, j'y vois surtout un dangereux précédent. Qu'est ce qu'y empêchera ensuite une expatriation vers Abu Dhabi par exemple: dernier Grand Prix de la saison, proximité du parc à thème Ferrari, sponsor de la Scuderia via le consortium Mubadala, tout est réuni pour qu'un évènement supplémentaire quitte l'Europe. Une affluence marginale ne gênera sûrement pas Ferrari dont ce n'est absolument pas la préoccupation principale. L'avenir nous dira si les propriétaires espagnols vont se mobiliser mais les célébrations du 25ème anniversaire de la 288 GTO la semaine dernière à Barcelone ne m'ont pas fait l'effet d'une bombe.
En tout cas, j'ai commencé à regarder les billets d'avion pour Valence (1200 bornes aller par la route, ma tolérance est dépassée même si j'ai déjà fait le voyage d'une traite par le passé): il y en a pour environ 180 euros aller retour soit exactement le prix des péages. Si Iberia est toujours en activité en novembre, çà pourrait être acceptable mais il est vrai que j'avais bien apprécié le stop à Maranello sur le chemin l'an dernier et qu'on peut aller à Londres pour bien moins cher, afin de rallier Goodwood. Bref la décision devra être mûrement réfléchie mais vous aurez compris que ce genre de déménagement m'ennuie.
Revenons à ce dimanche et à la course de côte de Vuillafans Echevannes organisée par l'ASA Séquanie dans le cadre du Championnat de France de la Montagne FFSA. L'an dernier, je m'étais fait surprendre comme un bleu par des pluies diluviennes alors que j'étais parti naïvement en T-shirt. Je ne fonde pas d'espoirs particuliers sur cette journée, les voitures n'étant pas forcément très photogéniques malgré la présence sur la liste des engagés d'une Ferrari 355 Challenge mais on verra bien. A 8h30, mon téléphone sonne déjà: Nicolas, un autre photographe passionné veut savoir si je suis déjà sur place. En fait je suis encore chez moi mais je prends la route dans les minutes qui suivent pour arriver sur place vers 9h15. Je rappelle Nicolas pour lui demander si il a déjà trouvé la Ferrari 355 Challenge de Philippe Schmitter, qui constitue pour moi une des principales attractions. En l'occurrence les concurrents de la catégorie GT sont sur la ligne de départ, prêts à s'élancer. Je presse le pas et arrive juste pour saisir in extremis l'envol de la belle au feu vert.
Je m'attarde un peu sur la ligne pour voir le départ d'autres concurrents qui démarrent en faisant cirer les pneus. Les Porsche sont bien évidemment majoritaires dans la catégorie.
mais on y trouve également entre autres une 350Z
Quelques secondes plus tard, une mauvaise nouvelle est annoncée dans les haut-parleurs: la Ferrari a été victime d'une touchette mais serait à priori toujours roulante. J'espère que la vision fugitive que j'en ai eue n'est pas la dernière de la journée. A peine aie je retrouvé Nicolas qu'il m'annonce lui aussi une bien mauvaise nouvelle: un pilote local, collectionneur de voitures très passionné a été victime d'un malaise cardiaque lors de la première journée de LeMans Story, alors qu'il pilotait une Debora. Je l'avais encore vu à Arlay il y a quelques semaines donc le choc est assez rude. Au moins est il parti dans l'exercice de sa passion.
Je me déplace un peu pour voir redescendre les GT en peloton: ouf, la Ferrari est bien autonome quoiqu'un peu défigurée.
Une Lotus Elise qui revendique bien haut son origine Alsacienne: les cigognes n'ont pas froid aux yeux !
Porsche RS, engagée en VHC (Véhicules HIstoriques)
Ne me sentant pas encore prêt a affronter la montée dans l'herbe et la boue pour rejoindre le parcours, je redescends en direction du paddock. Pendant ce temps là, les protos montent vers la ligne de départ pour se mettre en place. Ca fait toujours un peu bizarre de les croiser dans les rues très étroites du village.
Hier j'avais eu une info comme quoi une Gallardo Spider et une DB9 avaient été vues à Ornans, à quelques kilomètres de Vuillafans. De la DB9 je ne trouverai pas de trace mais la Gallardo est bien là, une version Super Veloce probablement en provenance d'Affolter. Les montants du pare brise de couleur noire sont du plus bel effet.
Déjà le va et vient entre le paddock et la ligne de départ devient la norme. C'est au tour des monoplaces de me doubler pour se mettre en pré-grille.
Le ralenti est stable aux alentours de 1000 tours.
Il y'a quasiment un an jour pour jour, je me voyais offrir un cadeau d'anniversaire inattendu sous la forme d'un après midi en compagnie d'une Scuderia, proposé par un passionné particulièrement généreux. Nous sommes restés en contact régulier depuis et il s'est même transformé en VRP de luxe pour Arthomobiles. Je le retrouve aujourd'hui dans le "carré VIP" de l'organisation. Conformément à son habitude, il vante les mérites d'Arthomobiles à un point presque embarrassant et me présente notamment au président de l'ASA Séquanie, l'Association Sportive régionale. Du coup nous discutons pendant une heure, laissant les monoplaces s'élancer en bruit de fond (envahissant tout de même). La Scuderia fait partie des voitures ouvreuses et quand il me propose de faire une montée en passager, mon cœur s'accélère. La dernière fois que j'ai fait ce trajet en ouvreur, c'était dans la 205 GTI Dimma de mon beau père, il y a au bas mot 20 ans. L'ambiance est toute différente ici, solidement sanglé par le harnais au cheval cabré. C'est parti pour les 4.8km et les 4 épingles du parcours. Je m'accroche à mon appareil photo.
Comme dans mon souvenir, çà pousse très fort et le bruit est absolument magique. Les épingles passent sans problème: dans l'une d'elle une grosse trainée de pneus aboutit dans un rail déformé. Mon pilote me confie que depuis que la géométrie a été refaite et que des pneus semi-slicks ont été montés, le comportement de la voiture est transfiguré. En tout cas, elle vire merveilleusement à plat et freine avec une efficacité redoutable.
Evidemment dans une course de cote, çà monte donc on se retrouve parfois seulement face au ciel: impressionnant. La belle accélère de façon aussi diabolique que rageuse, d'autant que mon pilote n'économise pas les tours: je ne sais pas quelle a été notre vitesse de pointe mais enchainer les lignes droites étroites à des vitesses invraisemblables est un moment inoubliable. Un de plus apporté par cette voiture absolument sublime et définitivement le moment fort de ce dimanche.
Une fois arrivé au dessus, nous nous insérons derrière les monoplaces en attendant le retour en peloton. Je décide alors de redescendre à pied, histoire de profiter quand même un peu des concurrents en plein effort. Je suis prestement remplacé dans la Scud par une personne bien plus agréable physiquement. La descente s'annonce tranquille et agréable dans la Ferrari.
Une GT3 a également eu les honneurs du tracé et s'apprête elle aussi a redescendre.
Pour moi, ce sera donc à pied. Vuillafans me semble d'un coup très loin et très ... bas. Je ne sais pas encore à quel point j'ai raison.
Coup de bol, devant une maison magnifiquement située, une Nissan GTR semble n'attendre que moi. Superbe.
Après quelques minutes de marche, j'arrive à la dernière épingle du parcours où je décide de m'attarder. A 13h00, les VHC inaugurent la deuxième montée de la journée. Berlinettes Alpine, Porsche bien sûr...
mais aussi cette Brabham BT 21 B en pneus crantés.
Encore des Porsche dont la RSR de Jean Marie Almeras, préparateur célèbre et légende de la montagne.
En l'occurrence, JM Almeras fera un tête à queue, quelques centaines de mètres plus loin, en vue de l'arrivée. La course est immédiatement neutralisée et les voitures en pleine montée sont regroupées pour redescendre et reprendre le départ.
Puisque la course est arrêtée, je décide de descendre un peu. Mes soupçons se confirment rapidement. Il n'y a pas de chemin pour sortir du virage, hormis celui par lequel je suis arrivé. Je traverse la route pour parlementer avec les commissaires. Je ne pensais pas avoir besoin de pass presse donc je n'ai pas fait de demande. Du coup, impossible de négocier une place dans la voiture de la direction de course qui vient vérifier que la piste est libre. Le commissaire me dit de descendre en suivant le rail de sécurité: il n'y a pas d'autre chemin. Ca me parait très étonnant mais je m'exécute. Peu après, les concurrents sont de nouveau en piste.
Je descends tant bien que mal, car derrière la barrière la pente est parfois raide bien qu'un rideau de buissons deux mètres plus bas empêche tout risque de chute grave. Apparemment sans danger donc coté pente mais les voitures me frôlent à une vitesse très importante. Je laisse passer cette March 71 B
et cette étonnante Porsche RSR qui rappelle les mythiques 935
Je ne m'attarde guère. Même en pleine ligne droite, tout peut arriver et je ne suis pas pleinement rassuré. Je m'arrête encore un peu à bonne distance d'une sortie de virage. Dès que le commissaire m'aperçoit, il me fait signe de bouger. Je m'exécute sans rechigner. Marcher le long du rail OK, mais s'attarder pour les photos: non. C'est plein de bon sens. Le commissaire m'indique d'ailleurs un chemin qui permet de couper à travers la forêt pour descendre plus vite.
Au bout de quelques centaines de mètres, je tombe de nouveau sur la route, qu'il me faut traverser. Je m'attarde d'abord en hauteur pour regarder passer quelques concurrents. Il s'agit d'une catégorie composée en majeure partie de M3 E36. Plus cette Lancer.
Je plains de tout mon cœur les courageux hors d'haleine qui me croisent en montant. Le tracé n'est vraiment pas facile à couvrir, à moins d'avoir des mollets d'acier. J'abandonne donc l'idée de faire des images en piste et me laisse glisser (parfois au sens littéral) jusqu'à la ligne de départ. J'y retrouve la 355, consolidée au chatterton.
Derrière les GT, la Scuderia attend son tour pour une nouvelle montée. La passagère a changé. La réputation de Ferrari ne serait donc pas usurpée (big private joke).
Elle démarre bientôt, chassée par la GT3 et une M3 V8.
Coté françaises, on peut noter la présence de cette 206WRC et de cette jolie Mégane.
Je traverse le pont sur la Loue pour aller fouiner un peu dans les paddocks plus éloignés. La course de côte est l'occasion de tous les anachronismes: prototypes traversant tranquillement un pont, camions énormes garés dans des rues étroites
Porsche RSR se frayant un chemin dans la circulation ordinaire pour rejoindre son emplacement.
En tout cas, les mécanos s'affairent de tous cotés entre deux manches. Les protos et monoplaces roulent jusqu'au départ avec les pneus emmaillotés de plastique, pour éviter de ramasser trop de gravier sur les slicks.
En fait, je cherche le stand de la Ferrari mais je ne tombe pour l'instant que sur des Porsche
ou sur cette Audi A4 et cette Xsara VTS plutôt bien placée, esthétiquement parlant.
Quand je tombe enfin sur la 355, c'est pour m'apercevoir qu'elle se trouve sur un sol rouge pas vraiment photogénique.
Il est 15h30, mes jambes refusent de me laisser remonter la pente pour assister à la troisième montée et j'ai fait le tour de ce qu'il y avait à voir ici bas. Je prend une dernière fois le chemin du départ pour faire mes adieux. La course est à nouveau neutralisée. Apparemment une voiture a heurté un rail et un photographe qui se trouvait à proximité s'est reculé par réflexe et a fait une chute de plusieurs mètres dans la pente Réflexe qui aurait pu s'avérer salvateur ou fatal mais qui illustre la difficulté de sécuriser un parcours à flanc de montagne. Après quelques minutes, l'ambulance redescend et reprend sa place en bas du parcours, laissant penser à une issue heureuse. Voilà qui donne une nouvelle fois matière à réflexion.
Je rejoins donc ma voiture, en passant devant une Lotus Exige et une M3.
Finalement cette journée aura été très agréable, surtout par les contacts amicaux et évidemment le tour en Scuderia. Un vrai bonheur. J'espère que vous aurez eu autant de plaisir à lire ce modeste reportage que moi à le réaliser. Toujours rien de prévu pour la suite mais les rois du pétrole viennent apparemment de débarquer à Genève: les SLR Roadster et Bugatti Veyron Centenaire récemment spottées à Paris et à Monaco sont désormais sur les bords du lac Léman. J'avoue que j'ai une furieuse envie d'aller faire un safari. Reste à trouver le créneau dans l'agenda...
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