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Ca fait à peu près un an que j'ai le Deutsche Tourenwagen Masters (DTM) dans le collimateur. L'an dernier, j'avais hésité entre les Championnats FIA GT, DTM et Le Mans Series. J'avais finalement décidé de privilégier les 24 heures de Spa contre la finale du Championnat Allemand à Hockenheim car ce dernier ne mettait (et c'est toujours le cas) en compétition que deux marques: Audi et Mercedes. C'est donc avec un plaisir à la hauteur de ma surprise que j'ai découvert que Prénois, mon circuit local, se trouvait au programme de la saison 2009, qui plus est au mois d'octobre (gla-gla!). Lors de la sortie Tinseau, une commissaire de piste m'a confié que des essais seraient réalisés le 14 avril, ouverts au public. Une excellente occasion de faire un repérage des bons angles de vue car cette fois, je n'ai aucune chance de me retrouver en bord de piste.  

La raison principale de ma surprise vient de la nature même du circuit: certes celui ci a accueilli 6 Grand Prix de Formule 1 entre 1974 et 1984 (5 Grand Prix de France et un Grand Prix de Suisse) et il est désormais homologué pour recevoir tout type de voitures de course à l'exception des F1 mais lors de mes deux dernières sorties au plus près de la piste, je ne peux pas dire que j'aie été très impressionné par la sécurité (lors du Rallye de Paris, une voiture s'est retrouvée à cheval sur les pneus et le rail de protection aux Gorgeolles). Facteur aggravant, les passes d'armes en DTM sont souvent très viriles, pour dire le moins. A mon avis, les commissaires de piste auront tout intérêt à être très attentifs. Pour les spectateurs en tout cas, le spectacle devrait être au rendez vous, ce dont nous allons pouvoir juger dès aujourd'hui.

Pour cette troisième visite à Prénois en l'espace d'un mois, je suis désormais rôdé et j'arrive sur le circuit vers 09h30 après avoir déposé le bébé à la crèche. Les voitures tournent déjà tandis que je m'acquitte du modeste droit d'entrée de cinq euros. Le temps est assez brumeux mais il fait bon. Petite déconvenue quand je réalise que le paddock est interdit au public mais de toutes façons c'est surtout pour la piste que je suis venu. Au mois d'octobre il y a 99% de chances que je sois derrière les grillages et c'est le moment ou jamais de faire une reconnaissance en conditions réelles. Qui plus est ce sera le premier vrai baptême du feu pour le 300mm: je vais être plus loin de la piste, la luminosité est moyenne et les voitures sont rapides. En fait je vais utiliser le nouvel objectif pour les quatre-cinquièmes de mes photos (et 90% de celles présentées ici).

Le matin, le soleil qui pointe occasionnellement son nez rend les prises de vue dans la bretelle assez aléatoires, hormis quand le soleil est masqué.

Je migre donc du coté de la passerelle. J'enjambe un premier grillage d'environ un mètre de haut pour pouvoir passer l'objectif au travers des mailles des grilles plus imposantes. Je commence avec le multiplicateur x1.4 soit une focale de 420mm.

       

Puis je reviens à 300mm

       

L'une des Audi est réglée vraiment très bas et frotte sur le vibreur et dans certains freinages.

Je sors donc le 70-200 pour immortaliser ces spectaculaires gerbes d'étincelles.

       

Seule une dizaine de voitures a fait le déplacement en France pour reconnaitre le circuit. Et pour cause, les équipes doivent se retrouver ce dimanche à Düsseldorf pour le lancement de la saison: la calendrier est vraiment serré. Cependant les noms des pilotes présents sont évocateurs pour ceux qui suivent un peu le sport automobile: Mattias Ekström (le champion 2007), Ralf Schumacher, Tom Kristensen, Timo Scheider (le champion en titre) ...  Au total donc six Audis et 4 Mercedes en décousent sur la piste. Chez Audi, c'est la silhouette de l'A4 qui a servi de base au développement de ce monstre de carbone motorisé par un V8 de 460 chevaux. N'étant pas spécialiste, je suppose que nous avons ci dessous une modèle 2009 (aux couleurs Red Bull) et un autre plus ancien.

       

       

Chez Mercedes c'est AMG qui se charge de préparer le V8 des Classe C qui délivre une puissance similaire aux Audi, dans un bruit sensiblement plus strident.

       

Ici aussi vous noterez la différence sensible au niveau des échappements latéraux qui sont gigantesques sur la blanche.

       

 Le soleil ne se décidant pas encore à percer, je retourne ensuite vers la bretelle qui est beaucoup plus spectaculaire.

       

       

C'est là que je découvre une propriété intéressante du 300mm: à environ un mètre de distance, je peux prendre des photos au travers des mailles (assez larges) du grillage sans que celles ci n'apparaissent sur l'image. Un vrai atout pour le jour de la course car çà me permettra peut être de trouver des spots pas trop fréquentés. En effet, vu le nombre d'appareils photos de qualité que j'ai vu aujourd'hui, il semble qu'il y ait un grand nombre de photographes chevronnés qui seront présents en octobre. Les meilleures place risquent d'être prises d'assaut.

       

Dans certains cas, çà se voit quand même, hélas

Et çà marche aussi dans l'autre sens.

       

Ce qui permet d'admirer les appendices aérodynamiques très ... particuliers qui ornent les ailes des Audi notamment.

       

Attention çà chauffe très fort du coté de l'échappement

A midi tout s'arrête pour une heure trente. Le soleil arrive idéalement pour une petite sieste sur l'herbe. Un coup d'œil sur le site du DTM au moment de la rédaction de cette mise à jour me permet de découvrir que le meilleur temps de la session du matin a été établi en 1'10"520. Selon Wikipedia, le record du circuit serait détenu par Alain Prost sur McLaren en 1984 en 1'05"257. Voilà qui montre l'efficacité assez démoniaque des voitures de DTM (en 10 ans, le record du tour à Fiorano n'a été abaissé que de 4 secondes, je n'ai pas d'autre référence). Elles sont très larges, extrêmement basses et virent à plat comme des monoplaces: très impressionnant. A 13h30, c'est reparti. Manifestement les pneus sont très froids.

       

       

Je me tiens tout près du grillage vers un poste de commissaire de piste quand j'entends le talkie walkie cracher: "_ A tous les postes, mettez le rouge!". Dans la foulée, plusieurs véhicules d'intervention démarrent sur les chapeaux de roues et partent à tombeau ouvert. Après avoir agité le drapeau rouge à tous les concurrents, le commissaire m'indique qu'une voiture est sortie fort à l'entrée de la courbe de Pouas qui ramènent à la ligne droite des stands. Je lève le camp immédiatement pour aller voir. A mon arrivée, les commissaires ont déjà déblayé un paquet de morceaux et sont en train de charger une Audi sur le camion. Apparemment ni le rail ni les piles de pneus ne sont trop endommagés. La session va pouvoir reprendre mais sans l'Audi qui semble complètement détruite.

       

Le spot de la passerelle est presque inutilisable à cause du contrejour.

Je retourne donc (en nage) vers la bretelle pour une activité dont sont friands les photographes automobiles: la chasse aux flammes. Ca tombe bien, les Mercedes n'en sont pas avares.

       

Je m'installe définitivement en bas du virage pour prendre les voitures de face.

Très vite, j'installe de nouveau le multiplicateur pour profiter du soleil. Je suis pleinement satisfait du résultat, l'objectif tient toutes ses promesses. Qui plus est toutes ces images sont prises au travers du grillage à environ un mètre de distance. 

       

       

       

Evidemment si le spot est bon, la focale fixe ne permet pas de fantaisie dans le cadrage donc le jour de la course, il me sera impossible de cette façon de prendre des images de meute ou de sorties de route, ou encore d'empoignades viriles, tous ces éléments qui sont l'essence même du DTM.

       

       

Evidemment même à 420mm il arrive que l'on soit trop court. Mais les plans larges ou un peu éloignés sont séduisants également comme ici où les voitures déboulent du haut de la bosse.

         

Vers 15h30, j'estime avoir fait à peu près le tour du sujet et il me tarde de voir le résultat sur l'écran de mon ordinateur. Je prends encore quelques images avant de sauter en voiture et de rentrer à la maison.

Au final, la journée aura été très positive: même derrière les grillages, Dijon offre la possibilité de faire de très belles images, le 300 mm donne d'excellents résultats, les voitures du DTM sont très impressionnantes malgré le manque de variété du plateau. Tout cela est très prometteur pour la course du mois d'octobre.

En attendant, nous rentrons dans une période très excitante pour Arthomobiles puisque dans le mois et demi qui vient, j'aurai le plaisir de partager avec vous des évènements prestigieux: deux étapes du Tour Auto Optic 2000, le très huppé concours d'élégance de la Villa d'Este, les mythiques Mille Miglia, la très prometteuse vente aux enchères RM à Maranello et la visite illustrée de l'usine Pagani. Restez fidèles, plus que jamais.

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