Tous les descriptifs des voitures ci dessous sont tirés du catalogue de vente. il existe donc un risque non négligeable d'embellissements ou d'omissions, l'objectif restant de vendre au tarif le plus élevé possible. La circonspection est donc de rigueur.
Et voici donc la troisième vente aux enchères parisienne de ce mois de février,
celle d'Artcurial. Concernant RM et Bonhams, j'ai fait de mon mieux pour être
exhaustif, le placement des voitures permettant de prendre plaisir aux photos,
même si la rédaction a été parfois un peu longuette. La vente Artcurial se
déroule au sein même de Rétromobile, ce qui entraine chaque année des
contraintes d'espace très fortes. Du coup, l'exposition ressemble à un
gigantesque Tetris où les lots sont parfois séparés de quelques centimètres
seulement. J'ai donc fait un peu de tri et privilégié les modèles qui me
plaisaient le plus, et ceux que j'ai réussi à photographier, tout simplement.
La vente Artcurial de cette année est séparée en deux parties bien distinctes:
la première, classique, consiste en 117 automobiles placées dans le hall
principal. La seconde concerne la fameuse Collection Baillon, dont les 59 lots
ont été installés dans un bâtiment à part, le hall 2.1, où nous nous déplacerons
en deuxième partie de reportage. Les frais de vente sont les suivants: 16 % +
taxes jusqu'à 900 000 euros et 12% au delà. Le site d'Artcurial ne donne que les
montants frais compris et je ne retrouve pas de chiffres ronds en essayant de
les déduire donc contrairement aux autres ventes, je vous donne ci dessous les
montants frais inclus, représentant donc la somme que l'acheteur a dû débourser
pour acquérir le véhicule. Divisez par 1.16 pour obtenir une estimation du prix
marteau.
L'espace Artcurial ouvre à 19h00 le mardi
soir, en même temps que la soirée de gala du salon. Tout débute évidemment par
un cocktail. Une foule nombreuse se jette sur le moindre gramme de nourriture et
picole autant que possible. J'essaie de me frayer un chemin du mieux possible.
Au moins les lots les plus éloignés sont libres mais les plus prestigieux,
situés près du buffet, sont encombrés. Il faudra revenir.
Commençons par cette Ferrari 599 GTO, châssis 179433, bien engoncée dans
un coin. Elle a parcouru 3000 km. Estimée entre 280 et 340 K€, elle a été
adjugée 441 000 euros!
Cette Ferrari 550 Barchetta, châssis 124202, n'affiche que 3500 km au
compteur. Elle a été vendue 274 000 euros, dans l'estimation.
Artcurial a aussi sa Ferrari Testarossa, comme les deux autres. Celle ci,
châssis 64371, est dans la configuration la plus recherchée: un seul rétroviseur
à mi-montant et écrou de roue central, avec un kilométrage raisonnable de 41 000
km. Estimée entre 100 et 120 K€, elle est partie pour 196 700 euros (!!),
établissant un nouveau record mondial pour ce modèle.
Cette Dino 246 GTS, châssis 05024, est certifiée Classiche et a été
vendue pour 370 000 euros.
Quant à la 246 GT L de même couleur, châssis 01070, elle a atteint 340
000 euros.
Cette Ferrari 512 BB, châssis 23125 sort de révision chez Toni Auto à
Maranello, et est certifiée Classiche. Deux atouts qui lui ont permis de
dépasser de très loin les estimations, à 334 000 euros.
Voici une très rare Tracta Grégoire Sport carrossée par Chapron, châssis
1415875. A priori seuls 10 exemplaires auraient été produits et celle ci est
dans la même famille depuis 50 ans. Elle est restée dans son estimation basse,
adjugée à 113 000 euros.
Cette Alpine Renault Berlinette 1600 SC est la seule à être sortie
d'usine dans cette rare teinte Noir Tulipe. Il s'agit de la voiture exposée au
Salon de Paris 1974. Vendue pour 129 000 euros.
Cette Jaguar Type E fait partie des exemplaires taillés pour les courses
historiques, et qui ont fait l'objet de nombreuses améliorations. C'est
l'occasion de se rendre compte du type de préparation dont il s'agit: "Le
moteur, dont la puissance atteint 350 chevaux, est équipé d’un vilebrequin
taillé dans la masse, de pistons et bielles forgées, d'une culasse "wide angle",
de trois carburateurs Weber 48, d'un collecteur d'échappement spécial en acier
inoxydable, d'un radiateur d'huile, de deux pompes électriques Facet, d'un
alternateur 55 A, d'un démarreur compétition. Il est relié à un embrayage
bi-disque AP Racing, une boîte Jaguar à 4 rapports synchro rapprochés et de deux
ponts arrière autobloquants compétition. Les suspensions sont composées de
pièces compétition, de même que les freins qui disposent d'une assistance à
l'avant." Pour moi c'est un peu trop technique mais je me doute que toutes ces
pièces ne sont pas forcément d'époque. Elle n'a pas trouvé de pilote motivé.
Tiens, voici la BMW M1 Groupe 5 Le Mans exposée au dernier Mans Classic.
Cette voiture, préparée par Oreca, a terminé 16ème aux 24 Heures en 1981 et
18ème en 1982. Elle aussi reste sur le carreau.
Cette Porsche 993 Cup GT2 a participé à la Carrera Cup en 1995 en
Allemagne. Vendue en France en 1996, elle est alors transformée en GT2, avec
notamment des élargisseurs d'ailes rivetés. Elle est alors engagée en série VdV
mais participe également à la montée de Pikes Peak en 2014. Qui plus est, sa
robe est signée du peintre Patrick Moya. Elle a été vendue pour 122 000 euros.
Voici une Lola T294, châssis HU70, qui a participé aux 24 Heures du Mans
1975, et n'a loupé aucune édition du Mans Classic. Elle est entre les mains du
même propriétaire depuis 35 ans. Celle ci non plus n'a pas trouvé d'acheteurs. A
priori ce n'était pas le bon endroit pour vendre des voitures de course.
Cette barquette est une Moretti 1200 Spider Michelotti, châssis 5007.
Exposée au salon de Bruxelles en 1955, elle n'a jamais couru malgré son allure
sportive. Non vendue.
Cette BMW 3.0 CSL, estimée entre 110 et 150 K€, a été adjugée 131 000
euros.
Cette De Tomaso Pantera GTS a toujours été française. De très nombreux
lots sont d'ailleurs d'origine France, et risquent hélas de quitter le pays.
Celle ci s'en va pour 134 000 euros, un nouveau record mondial.
Cette Ferrari Mondial T Cabriolet, châssis 84522, affiche 40 500 km.
Estimée entre 30 et 35 K€, c'est peut être l'une des dernières chances de
trouver une belle Ferrari à un prix abordable. Il fallait quand même débourser
42 000 euros pour l'avoir.
Voici une Delage D8-100, châssis 51005, à carrosserie Labourdette, qui
appartient à la même personne depuis 1977. Adjugée 286 000 euros, en bas de
l'estimation.
Cette photo ne rend pas hommage à l'agressivité de cette Iso Grifo 7 litres,
restaurée en 2010 pour 185 000 euros. Adjugée pour 405 000 euros.
Cette Mercedes-Benz 300SL roadster a passé toute sa vie en France, dont
36 ans chez le même propriétaire. Estimée entre 0.8 et 1.2 million d'euros, il
est temps pour elle de perdre son immatriculation "300 SL 79". Vendue 930 000
euros. Franchement, ça me gave de faire des photos aussi laides sous ces
éclairages jaunâtres indignes.
Et non loin de là, une version Papillon équipée de jantes Rudge à
fixation centrale . Estimée entre 1.2 et 1.3 million d'euros, elle n'a pas
trouvé preneur.
Autre modèle exceptionnel, cette Mercedes-Benz 540 K Spezial Roadster Long
Tail, châssis n° 169394. Initialement fabriquée sous forme de Cabriolet B,
sa carrosserie a été détruite pendant la guerre et ce n'est qu'en 2005 qu'elle a
été reconstruite en Spezial Roadster, selon les plans de l'usine et sans limite
de budget. Estimée entre 2 et 3 millions, elle paye son manque d'authenticité et
reste sur le carreau.
Cette 275 GTB/2, châssis 8641GT, a été achetée neuve en 1966 par le
réalisateur Roger Vadim, dans une teinte bleu clair métallisé. Trois mois plus
tard, la carte grise est transférée à Jane Fonda, son épouse de l'époque. Le
couple la conservera jusque fin 1968. Estimée entre 2.75 et 3.25 millions, elle
n'a pas séduit autant que sa propriétaire.
Après la magnifique A3C verte de RM, voici une non moins superbe
Bizzarrini 5300 GT Strada, châssis 1A30301, propriété du même passionné depuis
1970. Agé de 28 ans lors de l'achat, l'homme a parcouru environ 85 000 km çà son
volant, pour un total de 110 000 au compteur. C'est sûrement à cela que l'on
mesure la vraie passion. Et même plus puisque notre propriétaire n'a pas ménagé
ses efforts pour rencontrer Giotto Bizzarrini au début des années 70, et a lié
avec lui une amitié durable. Le prix de la passion? 1.24 million d'euros, un
nouveau record pour ce modèle.
Cette Lancia Flaminia Super Sport Zagato 2.8 3C appartient au même
propriétaire depuis 35 ans. Elle a été vendue 220 000 euros au dessus des
estimations.
Cette Ferrari 328 GTS, châssis 68485 a parcouru 90 000 km et a dépassé
les estimations, à 69 000 euros.
Cette 365 GT4 BB, châssis 17955, n'a parcouru que 22 230 km. Estimée
entre 380 et 420 000 euros.
Cette Porsche 356 B Super 1600 a bel et bien été attribuée neuve au
département de la Gendarmerie de Eisenstadt, en Autriche, où elle resta jusqu’en
1971. A priori les forces de police hollandaises possédèrent environ 5 de ces
voitures et les autrichiens en utilisèrent 2 ou 3. Elle n'a pas trouvé
d'amateur.
Cette Jaguar XJ220, châssis 027, vendue neuve en France, est pratiquement
neuve puisqu'elle a parcouru moins de 1000 km. De première main, elle n'a même
jamais été immatriculée, les quelques sorties ayant été effectuées en plaques
garage. A 290 000 euros, elle est dans l'estimation.
Cette autre Jaguar XJ220 n'a que 11 000 kilomètres et a trouvé un
acheteur à 257 000 euros.
Cette Aston Martin DB7 Zagato, neuvième des 99 exemplaires construits,
n'a parcouru que 1500 km, ce qui lui vaut un prix de 274 000 euros, au dessus
des estimations.
Cette Maserati Indy 4.2L est une sortie de "fond de jardin" avec un gros
travail de restauration à prévoir. Elle a été vendue pour 33 000 euros, loin de
l'estimation qui la voyait entre 8 et 14 K€.
Cette Cord Beverly Sedan SC récemment restaurée n'a pas trouvé
d'acheteur.
Voici un impressionnant Lamborghini LM002, Vendu juste au dessus des
estimations à 143 000 euros.
Ici une Lamborghini 400 GT Jarama, châssis 10314, qui a été restaurée
entre 1993 et 2008 et n'aurait parcouru que 100 km depuis. Espérons que son
nouveau propriétaire s'en serve un peu plus. Il aura déboursé 113 000 euros pour
ça.
Juste à coté, une Lamborghini 400 GT Islero S, châssis 6522, vendue 290
000 euros, un nouveau record.
Cette Lamborghini Espada, châssis 9110, est une deuxième main, son
premier propriétaire l'ayant conservé jusqu'en 2013. Vendue 183 000 euros, au
delà des estimations.
Cette Maserati Mistral 4.0 L spider est celle qui a été exposée au Salon
de New York en 1967. Adjugée pour 477 000 euros.
Cette Maserati 3500 GT spider Vignale, châssis 101.1221 est elle aussi
restée 35 ans chez l'un de ses propriétaires. C'est un argument qui a été
beaucoup utilisé dans les trois ventes que je viens de vous relater mais je ne
sais pas si c'est réellement un argument commercial, ni ce que cela apporte
comme valeur ajoutée à un véhicule. Ca ressemble plus à du stockage de longue
durée qu'à autre chose pour moi. Vendue 834 000 euros.
Une autre Maserati 3500 GT Spider Vignale, de couleur opposée, châssis
101.1129, qui a été restaurée en 1993 et en 2009. Celle ci n'est pas restée
plusieurs décennies au même endroit mais est tout de même estimée 100 K€ au
dessus de la blanche. Au final, l'écart n'est pas si grand: 858 000 euros pour
celle ci.
Cette Ghibli spyder semble avoir dévoilé un important vice caché car elle
a été retirée de la vente au dernier moment.
Cette Ferrari 365 GT4 2+2 est le châssis 17271 et affiche 74 000 km.
Vendue 83 000 euros!
Cette Ferrari 308 GTB, châssis 20073, est une version polyester, la plus
recherchée, ce qui explique son estimation entre 100 et 130 K€. Elle n'affiche
que 44 000 kilomètres et a trouvé preneur à 155 000 euros. C'est impressionnant.
Cette 275 GTB, châssis 8407, a le même propriétaire français depuis 1972.
Celui ci en a bien profité puisqu'elle affiche le chiffre respectable (et
agréable) de 104 000 km. Ca n'a pas empêché une belle enchère de près de 2
millions d'euros.
Cette Mercedes Benz 380K Cabriolet A, châssis 95364, aurait été exposée
au Salon de Genève 1934, dans la même configuration qu'aujourd'hui. Elle n'est
ensuite réapparue qu'au début des années 80 en Pologne et a été restaurée en
Australie par un expatrié allemand. En 2005, une fois terminée, elle a été
présentée par son propriétaire au Concours d'Elégance de Pebble Beach dans la
catégorie I (Mercedes-Benz Pre-war), et a obtenu la deuxième place. A priori il
n'existe plus que 4 Cabriolet A survivants sur les 16 construits. Adjugée 1.4
million d'euros.
Cette Porsche Carrera 2.7 RS Touring de couleur Gulf Blue provient de la
collection de Jean-Paul Driot, fondateur de l’écurie DAMS, et aurait subi une
préparation moteur portant sa puissance à 230 chevaux. Elle a participé à
plusieurs rallyes historiques comme le Maroc Classic mais n'a pas trouvé
preneur, peut être pas assez "pure".
Cette Jaguar XK 150 roadster, estimée entre 100 et 120 K€, a été vendue
113 000 euros.
Cette Bugatti Type 55, châssis 55204, a été carrossée par Vanvooren à
Paris. Livrée neuve à Vladimir de Constantinovitch, elle passe en 1946 entre les
mains de Pierre Daligand, notable et gentleman driver lyonnais, en 1946. Celui
ci participa au très exigeant Rallye des Alpes Françaises, puis au premier
Rallye Lyon-Charbonnières, qu'il remporta. En 1965, après plusieurs changement
de propriétaires, elle arrive dans la collection de Pierre Bardinon. Celui ci
prélève le moteur pour l'installer dans une Type 51 et laisse la Type 55 à
l'abandon au garage Novo durant au moins 20 ans. Une nouvelle caisse et un
nouveau moteur furent fabriqués à la demande du nouveau propriétaire pour
remettre la voiture dans sa configuration d'origine. Vendue 1.15 million, sous
les estimations.
La star des Bugatti est cette Type 43 Grand Sport, châssis 43171,
estimée entre 2 et 3 millions d'euros. Celle ci aurait pris part au Tourist
Trophy avec Malcolm Campbell (vous savez, l'homme des Bluebird) en 1928. A cette
occasion, l'arrière de la voiture est en partie détruit dans un incendie. La
quasi totalité des pièces mécaniques serait encore d'origine. Elle n'a cependant
pas trouvé d'acheteur.
Cette Facel Vega FV3B a été livrée neuve au pilote Maurice Trintignant.
Il s'agit du dernier exemplaire sur les 91 FV3B produits, avant le passage à la
HK500. Cela fait 30 ans que celle ci appartient à la même personne. Adjugée 197
000 euros, au dessus des estimations.
Troisième Porsche 964 RS en trois ventes. Celle ci affiche 68500 km et
est partie à 226 000 euros.
Cette Mercedes-Benz 300 SE Cabriolet de deuxième main sort de
restauration et a été vendue 119 000 euros, un nouveau record.
Allez, il est temps! Temps de parler du plus gros buzz de ces dernières années
autour d'une vente aux enchères. Eddy, Vincent et moi avons fait une tentative
d'entrée dans le Hall 2.1 vers 17h30 mais il nous a été répondu que des essais
d'éclairage étaient en cours et qu'il y avait pas mal de retard. Je suis revenu
vers 21h00, puis le lendemain en milieu de journée. Avant d'entrer, quelques
précisions et un peu de blabla.
Voici deux précisions importantes concernant cette vente, indiquées dans le
catalogue:
"La plupart des voitures de la collection Baillon ne sont pas roulantes et
nécessitent un chargement latéral dans un camion spécifique à l’aide d’un
chariot élévateur à fourches rallongées. Il incombera à l’acheteur de venir avec
un camion adapté au chargement latéral des voitures afin de procéder au
retrait."
et
"L’état français dispose d’un droit de préemption des oeuvres vendues
conformément aux textes en vigueur. L’exercice de ce droit intervient
immédiatement après le coup de marteau, le représentant de l’état manifestant
alors la volonté de ce dernier de se substituer au dernier enchérisseur."
Le 30 septembre 2014, Matthieu Lamoure et Pierre Novikoff, les experts d'Artcurial
Motorcars, font une "découverte" exceptionnelle. Dans une grande propriété de la
campagne Niortaise: des dizaines de voitures laissées à l'abandon, souvent sous
de simples toits de tôle, à la merci des intempéries. Parmi elles, nombreuses
merveilles et un pur diamant. C'est la collection Baillon qui va être au cœur de
la vente de cette année et lui conférer une aura unique. Artcurial a rendu la
nouvelle publique le 5 décembre et elle a rapidement fait le tour du monde: un
barn find d'une ampleur surprenante, peut être le dernier de ce calibre, dans
l'hexagone en tout cas.
Artcurial va alors mener un campagne de communication exemplaire, avec des
photos et même un film réalisés sur les lieux. La nouvelle devient vite virale
sur les réseaux sociaux spécialisés dans l'automobile, puis fait la une des
journaux télévisés. La sauce est parfaitement montée, les petrolheads du monde
entier retiennent leur souffle en attendant la vente.
Un peu de storytelling? Tout commence avec Roger Baillon, un entrepreneur
Niortais qui a créé son entreprise de transport en 1944, ravitaillant les
épiceries du Poitou dans son camion à gazogène. A la fin de la guerre, l'homme
fait des allers retours en Normandie où il rachète aux communes les véhicules
abandonnés sur les bords des routes. Il les rénove et les remet en marche. Il
rachète aussi des véhicules dans les surplus américains. Bricoleur habile, il
s'essaye même à l'automobile, en construisant sur la base d'une Talbot T120 une
carrosserie spéciale qu'il expose au Salon de l'Auto 1947. Il réalise ensuite un
élégant cabriolet dérivé d'une Simca Huit qu'il nomme "L'oiseau bleu".
Dans les années 60, l'entreprise est à son apogée, employant 200 salariés. Le
patron rachète des camions accidentés qu'il répare mais commence également à
sauver des casses des voitures françaises qu'il juge exceptionnelles, en
commençant par une Talbot T26 Saoutchik. Il les transporte à Niort où il
envisage, à l'instar des frères Schlumpf, d'ouvrir un musée de l'automobile. Il
partage alors sa passion avec son fils, Jacques. A la fin des années 60, la
collection compte plus de 200 unités. Hélas, au milieu des années 70, le plus
gros client de l'entreprise, le groupe chimique Melle, lui fait défaut. Le fisc
s'en mêle et réclame une somme colossale. En 1978, les Transports Baillon
cessent leur activité. En mai 1979, l'affaire commence à être comparée dans la
presse locale à celle des frères Schlumpf. En juin 1979, 62 voitures sont
vendues, puis 38 (ou 32?) autres en 1985, après une longue bataille juridique. A
l'époque, les voitures sont déjà présentées comme "dans un jus épais". Les 95
voitures restantes sont sauves mais le cœur n'y est plus. Tout se fige. La
famille reçoit pour consigne de ne plus évoquer les voitures et le monde des
collectionneurs finit par oublier la collection Baillon, pensant que tout a été
liquidé. Plus étonnant, l'administration fiscale oublie elle aussi ce moyen de
recouvrement.
Roger Baillon s'éteint en 2000, et son fils en 2013, ayant conservé le secret
sur le reste de la collection. Les éventuels problèmes de fisc étant désormais
prescrits, les héritiers décident de confier à Artcurial la dispersion du reste
de la collection. L'histoire de cette redécouverte brutale peut sembler
étonnante. Nul doute que dans la région, ou même au delà, certains gardaient un
oeil sur la propriété mais je pense que la qualité de certains modèles a surpris
beaucoup de spécialistes. Et on ne peut pas nier que le joyau de la vente, la
Ferrari 250 California Spyder, avait bel et bien disparu des écrans radars de
nombreux historiens de la marque, sans quoi elle aurait probablement été
négociée à part dès 2013.
Ma première entrée dans le Hall 2.1 est un choc: l'ambiance est sépulcrale.
Toutes les lumières sont éteintes, à part quelques spots qui éclairent les
épaves (car on y voit assez pour comprendre que c'est de ça qu'il s'agit, à
quelques exceptions près). Une musique lugubre accentue le coté tombeau. Au
moins je n'ai pas pris mon trépied pour rien! Le premier soir, tout est calme.
Le lendemain, jour d'ouverture au public, le Hall est ouvert à tous. Les entrées
sont cependant filtrées pour ne pas faire entrer trop de monde d'un coup, et
priorité est donnée aux possesseurs de catalogues ou d'accréditations. C'est la
ruée, prélude au vent de folie qui va souffler le jour des enchères. Les
estimations témoignent assez bien du travail et du coût colossal qui attend les
acheteurs, et les descriptions du catalogue doivent faire assaut d'imagination
pour trouver des synonymes de "gros chantier de restauration".
Voici d'abord une Delahaye 135 M cabriolet carrossé par Faget-Varnet,
châssis 800745. Cet exemplaire, qui devient le troisième survivant connu, a été
exposé au Salon de Paris en 1948. L'originalité des carrosseries mises au point
par Faget-Varnet réside dans une conception novatrice supprimant totalement
l’habituelle armature en bois au profit d'une ossature métallique brevetée,
réalisée en tôle d’acier. Les carrosseries pesaient alors environ 460 kilos
contre 700 suivant la méthode traditionnelle. Estimée entre 100 et 150 000
euros, elle a été vendue... 429 000 euros.
Cette Panhard et Levassor Dynamic X76 de 1936 dispose d'une rare
carrosserie Coupé Junior sur châssis court de 2600mm. Moins de 25 exemplaires
auraient été produits. Estimée entre 25 et 35 000 euros, le marteau est tombé à
56 000 euros et la voiture a été immédiatement préemptée par l'état français.
Peut être la reverra-ton chez Schlumpf ou dans un autre musée.
Il est très vite évident que je ne pourrai pas faire un inventaire exhaustif
satisfaisant des lots. Certains sont partiellement éclairés, ou par des spots
jaunes affreux. Le mieux étant pas d'éclairage du tout pour laisser faire le
trépied. Je dois donc hélas laisser tomber une bonne partie des véhicules,
inexploitables pour un rendu minimal. Voici une Mathis Emysix Type SMO
faux-cabriolet, estimée entre 4 et 6 k€, adjugée 33 000.
Cette Berliet VRC 12 HP limousine avec séparation chauffeur, estimée
entre 2 et 4 000 euros, a été vendue 24 000 euros. Vous avez saisi le principe.
Rappelons juste que Berliet n'a pas toujours été célèbre pour ses camions: il
fait partie des plus anciens constructeurs français, Marius Berliet ayant conçu
sa première automobile dès 1895.
Cette Hispano Suiza H6B Cabriolet, châssis 11138 a été habillée par
Million Guiet en 1929. La carrosserie initiale, montée en 1925, n'a pas pu être
identifiée. Elle est entrée dans la Collection de Roger Baillon en 1967. Estimée
entre 200 et 300 000 euros, elle a été vendue 572 000 euros.
Cette Talbot Lago T26 coach "surprofilé", châssis 102008, estimée entre
14 et 18 000 euros, a coûté 86 000 euros à son nouveau propriétaire.
Une autre Talbot-Lago T26, en version Record Fastback coupé par
Saoutchik, châssis 100239. Une grand nom à la carrosserie qui fait toute la
différence puisque cet exemplaire a été vendu 417 000 euros.
Continuons à monter dans la hiérarchie des Talbot Lago T26 avec cette
Record Cabriolet, elle aussi habillée par Saoutchik, châssis 100272.
Cet exemplaire n'est pas sans rappeler la très futuriste Hispano Suiza Xenia,
dessinée elle aussi par Pierre Saoutchik. Il a été livré neuf à Son Excellence
Salah Bey Orabi du Caire, mari de la Princesse Nevine Abbas Halim, membre de la
Famille Royale Egyptienne. Roger Baillon acheta la voiture dès 1952, directement
à Saoutchik qui avait récupéré l'auto suite à la (première) Révolution d'Egypte.
Les photos d'époque montrent une voiture magnifique, et j'espère la rencontrer
un jour une fois remise sur pied, à la Villa d'Este par exemple. Estimée entre
120 et 150 K€, elle est montée à745 000 euros.
Terminons la saga des T26 avec la plus chère et la plus endommagée, cette
Grand Sport châssis court, toujours habillée par Saoutchik et
portant le numéro de châssis 110109. Seuls 29 Grand Sport châssis courts
(265cm), dérivés des voitures de courses, furent construits par Talbot entre
1948 et 1952 et cet exemplaire fut commandé directement par Saoutchik. Seuls six
exemplaires ont reçu un design similaire mais celui ci, destiné à démontrer le
savoir faire du carrossier, disposait de tous les raffinements possibles. La
voiture fut exposée au Salon de Genève en 1950 puis à Bruxelle et à Londres en
1951. La voiture ne trouva pas d'acquéreur et il semble qu'elle soit restée en
France jusqu'à son achat par Roger Baillon, aux alentours, peut être de 1965.
Déjà à l’époque, la voiture était dans un état de sortie de grange et avait eu
un accident à l’arrière. Estimée entre 400 et 600 K€, la Grand Sport a été
vendue 1.7 million d'euros. A partir de là, il y a deux solutions: soit la
voiture reste en l'état et est exposée comme une sculpture un peu morbide, à
l'image de la Bugatti du Lac Majeur, soit le nouveau propriétaire a acheté le
droit de reconstruire une voiture sur un numéro de châssis certifié. J'espère
franchement que c'est la deuxième solution qui l'emportera.
Cette Renault Viva Grand Sport type ACX2 cabriolet devient le cinquième
exemplaire connu de cette configuration, les troisième seulement a être complet.
Elle a été vendue 36 000 euros.
Cette Facel Vega Excellence porte le numéro de châssis Ex1 B086, et
appartient à la famille Baillon depuis 1964. Affichant 52 000 km, elle est
partie à 143 000 euros. Le même modèle fraichement restauré a été vendu 185 000
euros dans la vente du Hall 1.
Livrée avec toiles d'araignées.
Nous arrivons vers la seule voiture parfaitement éclairée de la Collection,
cette superbe Maserati A6G 2000 Gran Sport par Frua, châssis 2140. Aucune
zone d'ombre, éclairage blanc et uniforme, c'est vraiment pas mal. Cette
voiture, a été exposée au Grand Palais dans le cadre du Salon de Paris 1956.
Entre 1956 et 1959, la calandre est changée pour ce modèle plus fin. Elle entre
dans la Collection dès 1959. Estimée entre 0.8 et 1.2 million, elle a été vendue
2 millions à un collectionneur américain.
Cette Ferrari Mondial 3.2 cabriolet, châssis 73491, a été utilisée par
Jacques Baillon jusque tard dans sa vie, puisqu'il s'est rendu avec à Sport &
Collection en 2009, preuve que le virus ne l'a jamais quitté. Vendue 36 000
euros.
Là, on entre en pleine science fiction, avec cette Ferrari 308 GTSi
complètement "déchenaillée", vendue 33 000 euros!
Cette Porsche 356 SC est totalement d'origine et assez bien conservée, un
état très rare de nos jours qui lui vaut une adjudication à 89 000 euros. Celle
ci mériterait juste un petit coup de polish et une remise en état mécanique pour
être parfaite.
Voici une Panhard et Levassor Dynamic X77 (140) berline, vendue 37 000
euros, chiffre à rapprocher des 12 000 euros réalisés par un modèle X82 lui
aussi dans son jus à la vente RM.
Pas moins de 3 Delahaye 235 coach Chapron sont mises en vente ici (en
plus des deux de la vente Bonhams), sur environ 41 produits. Le châssis 818080 a
été vendu 119 000 euros, 818070 pour 70 000 euros et 818018 pour 107 000 euros.
Autre gros lot de la Collection, cette Bugatti Type 57, châssis 57579,
livrée chez le carrossier Gangloff en 1937 pour être carrossée en berline 4
portes. En 1955, elle participe au Rallye des routes du nord avant d'être
abandonnée dans un garage de Montrouge où elle est progressivement cannibalisée
pour réparer d'autres Bugatti. La caisse Gangloff a ainsi probablement été
transférée sur une autre voiture. En 1964, Roger Baillon en fait l'acquisition.
Elle porte aujourd'hui une carrosserie de type Ventoux. Elle a été vendue 298
000 euros.
Atypique, ce trois-roues Sandford Type S cyclecar en état plutôt correct.
Il a été vendu près de 60 000 euros.
Ici, une Packard Super Eight cabriolet, vendue 30 000 euros.
De cette Delahaye GFA 148 L limousine Guilloré, je n'ai pas vu grand chose à part la calandre. Estimée aux environs de 6000 euros, elle a atteint 31 000 euros.
Le joyau de la collection et le clou de la vente est évidemment cette sublime
Ferrari 250 California Spyder châssis court à phares carénés, la
configuration la plus recherchée. Elle est presque bien éclairée mais il y a
quelques zones d'ombre sur la carrosserie, qui gâchent un peu tout. Evidemment,
je n'ai pas pris de flash. En voyage en train, light is right.
S'agissant en plus d'un exemplaire particulièrement original, sans doute l'un des derniers, le châssis 2935GT a tout pour battre des records. La 250 California est souvent considérée comme le plus beau cabriolet d'après guerre. Son architecture s'appuie sur les berlinettes compétition de la marque,, les fameuses Tour de France, et il est d'ailleurs carrossé chez Scalglietti (sur un dessin de Pinin Farina), l'artisan des voitures de courses de la marque de Maranello. Ce n'est pas un hasard si des California ont remporté leur classe aux 12 Heures de Sebring ou terminé cinquième au général au Mans.
Le châssis 2935GT a été exposé par Franco-Britannic Autos, importateur Ferrari,
au Salon de Paris 1961. Elle est immédiatement achetée par l'acteur Gérard
Blain. En octobre 1963, elle aurait été rachetée par un célèbre acteur français
qui l'immatricule à Monaco. L'année suivante, il l'a fait expédier en
Californie, ou il part en voyage avec sa femme. En 1965, la voiture est vendue à
Paul Bouvot, directeur du style chez Peugeot. La voiture change ensuite
plusieurs fois de propriétaire avant d'être achetée par Jacques Baillon en
novembre 1971.
Heureusement, et contrairement au reste de la collection, la Ferrari a été
conservée dans un garage, à l'abri des intempéries, enterrée petit à petit sous
des piles de magazines qui ont fini par faire plier la malle arrière. Espérons
que l'acheteur conservera la voiture dans un état proche de celui ci. Bien sûr,
elle pourrait être restaurée à la perfection mais elle ressemblerait alors à
"toutes les autres" California. Hormis une remise en état du coffre, il serait
dommage de perdre cette patine. Aujourd'hui, le marché semble accorder une
plus-value à la patine, et non l'inverse. C'est peut être ce qui explique que
2935GT soit montée jusqu'à 16.2 millions d'euros (14.2 millions sous le
marteau), un nouveau record mondial pour ce modèle. A priori, le nouveau
propriétaire aurait fait part de son intention de conserver au maximum son
authenticité. Quand au vieil acteur en mal de publicité, il a attendu de voir le
résultat de la vente avant de s'indigner à haute voix que son nom ait été
utilisé pour "faire monter les prix". Mais n'est pas Steve McQueen qui veut.
Le deuxième jour, j'ai laissé tomber l'idée de photographier les voitures et
j'ai essayé de faire un peu de détails, histoire de sortir quelques images
dignes de ce nom.
Bien sûr, je n'ai pas pu assister à la
vente, que j'ai suivie depuis chez moi via les commentaires Facebook de ceux qui
étaient présents dans la salle. Avec 1600 enchérisseurs inscrits et 3500
personnes présentes dans la salle, la vente semble s'être déroulée dans un beau
capharnaüm. Les enchères se sont poursuivies pendant onze heures d'affilée mais
le résultat en valait la peine: avec 46 millions d'euros de chiffre d'affaires
dont 25 pour la Collection Baillon, Artcurial bat le record pour une vente de
voitures de collection en Europe continentale. Neuf records mondiaux ont été
établis, et cinq voitures ont dépassé le million d'euros. 89% des lots présentés
ont été vendus. 85% du volume de vente a (hélas) été réalisé par des acheteurs
étrangers.
Avant de conclure, et même si c'est contraire à mes habitudes, laissez moi vous
montrer quelques images exceptionnelles réalisées sur site, afin de remettre la
Collection dans son contexte. La plupart sont signées
Remi Dargegen pour Artcurial.
Et pour ceux qui souhaiteraient voir
toutes ces pièces au temps de leur splendeur, vous pouvez télécharger ici le pdf
du catalogue consacré aux lots Baillon, avec de nombreuses photos d'époque. Je
ne peux pas faire mieux.
Alors, que penser de cette incroyable collection? On peut certes se dire qu'il
est fort dommage que les voitures n'aient pas été mieux protégées, et aient à ce
point subi les outrages de la météo. Néanmoins, il faut se souvenir qu'elles ont
été achetées à une période où l'acquisition de vieilles voitures n'était pas
encore une activité lucrative. Les 250 GTO étaient laissées à l'abandon dans des
champs et les propriétaires de l'époque étaient plutôt heureux de se débarrasser
de ces objets encombrants. Dès lors, on peut penser qu'elles ont été sauvées
d'un sort sans doute encore moins enviable. Roger Baillon peut prendre place aux
cotés des Frères Schlumpf ou de Pierre Bardinon parmi les visionnaires de la
Collection Automobile, même si les choses ont mal tourné pour lui. J'imagine
qu'il a du souffrir de voir ses bijoux se dégrader petit à petit. Aujourd'hui,
les restaurateurs peuvent se frotter les mains, car ils ont tout de même une
base de travail consistante pour commencer leur métier.
Car en ce qui concerne l'opportunité de donner une nouvelle jeunesse à ces
autos, ou de les laisser en l'état à l'image de la Bugatti du Lac Majeur adjugée
ici même en 2010, le site Petrolicious donne un avis qui me parait intéressant:
les voitures sont faites pour être conduites. Il est donc préférable de les
remettre en état, tout en documentant évidemment au maximum le récit de leur
découverte et les différentes étapes de leur restauration. Puis d'en profiter au
maximum. Et Petrolicious de conclure: l'histoire de ces voitures ne devrait pas
se figer quand elles sont redécouvertes, mais au contraire recommencer à
s'enrichir. Comment ne pas être d'accord? Pour ma part, je dirais que la Ferrari
et la Maserati devraient être respectées au maximum puisqu'elles sont
fonctionnelles. Quant aux autres, en fonction des considérations de prix de
revient par rapport à leur valeur réelle évidemment, il serait logique de les
remettre en état "sortie d'usine", en utilisant si possible toutes les pièces
d'époque disponibles, ainsi que les techniques et outils de fabrication de
l'époque. C'est probablement ce qui se passera pour certaines d'entre elles
comme les Talbot-Lago, et comme je l'ai dit plus haut, je me réjouis de les
revoir de nouveau jeunes et en pleine santé.
Bien sûr, une fois passées l'émotion et la surprise du moment, la France est
redevenue elle même. Gatsby a publié un article sulfureux et provocant, comme
d'habitude, taxant la vente d'indécence collective, de décadence, crachant et
dévalorisant tout, avançant des théories immédiatement relayées comme paroles
d'évangile sur les réseaux sociaux. Oui, le fisc a étrangement oublié
l'existence des dernières voitures (et du château), oui, le marché de l'art peut
servir à blanchir des fonds suspects. C'est à la justice de faire son travail.
Bien sûr, la Porte de Versailles a basculé dans la Quatrième Dimension pendant
quelques heures. Oui, Artcurial a si bien vendu son affaire que pour beaucoup,
il fallait décrocher une Baillon à n'importe quel prix, et tant pis pour les
rêveurs qui pensait pouvoir récupérer une Delage ou une Delahaye pour moins de
10 000 euros. Oui, le montant des commissions est vertigineux. Mais et alors? Le
Dieu Argent gouverne le monde entier, et la France voudrait faire jouer une
exception culturelle? Si les acheteurs ont dépensé des sommes déraisonnables,
grand bien leur fasse, personne ne les y a forcé. L'espace de quelques jours,
Paris est redevenue la capitale du luxe, où tous les excès sont possibles. C'est
peut être une meilleure image qu'une capitale qui veut interdire la circulation
des véhicules de collection? La place a aussi montré qu'elle était capable de
battre des records, ce qui nous vaudra peut être des lots encore plus
prestigieux dans les années à venir, et donc plus de rentrées fiscale pour
l'état. Tant mieux si l'argent vient à Paris, tant mieux si on y vend des
bagnoles à des prix indécents, mieux vaut chez nous que chez nos voisins!
Voilà, je termine cette série de reportages consacrée à la semaine de
Rétromobile sur un coup de gueule mais ça m'a gonflé de voir l'enthousiasme
initial se retourner en grommèlements dès la vente terminée. Cette fois, les
fâcheux étaient tous Alain Delon! Bouh!
Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt