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Deuxième (et dernière) session de formation Parisienne cette semaine. Suite au succès d'il y a quelques semaines, je repars avec le même équipement, à une exception près: mes affaires sont dans un sac à dos plutôt que dans un sac de sport afin de ne pas être obligé de passer par l'hôtel avant de commencer à spotter (plus d'une heure et demie de gagnée facilement). J'ai le secret espoir de tomber sur la nouvelle Bugatti Veyron parisienne qui a déjà été vue plusieurs fois au niveau des avenues Montaigne et George V (pas la peine de scroller, je ne l'ai pas trouvée). Il fait un temps superbe ce lundi, les jours ont encore un peu rallongé donc ça s'annonce bien.

En provenance de Gare de Lyon, je descends à George V pour commencer mon tour. Il y a un paquet de fourgons de CRS garés à proximité du Fouquet's mais la prestation de l'équipe de France face à la Roumanie n'encouragera pas les débordements de joie. Mauvais calcul de la préfecture: deux jours d'avance. Le George V est rarement décevant et çà se confirme encore aujourd'hui avec une Bentley Conti GT Speed et une 612 Suisse sn 153571.

       

Pour respecter mon parcours habituel, je descends vers le Plazza Athénée. Evidemment, dans le VIIIème arrondissement, il faut toujours rester aux aguets: en scannant rapidement du regard les rues adjacentes, je repère au loin la ligne pointue caractéristique du phare d'une F430. Elle est garée au ras de la terrasse d'un café donc je ne prends pas le numéro de série de celle là, au cas où le propriétaire soit à proximité.

 

Avenue Montaigne, je repère deux voitures à la ligne un peu sportive, dans un état bien loin d'être irréprochable. Malgré tout, il s'agit quand même de deux De Tomaso: une Deauville (rouge) et une Longchamps. Hormis leur pédigrée prestigieux, elle dégagent quand même un petit quelque chose.  

       

Non loin de là, une Smart me tire l'œil. Il faut savoir que la Smart est probablement la voiture la plus courante à Paris. Je ne suis donc pas peu fier d'avoir repéré sur celle ci les discrets logos Brabus, marque du célèbre préparateur allemand. Content de moi sur ce coup, je prépare déjà intérieurement la mise à jour du site, vantant l'instinct du chasseur qui garde un œil sur tous les détails.  Je m'aperçois néanmoins assez rapidement que le modèle n'est pas si rare que son nom le laisse supposer. En fait, on en voit même assez souvent. Tant pis pour mon amour propre, retour à plus d'humilité.

Rien devant le Plazza, je remonte donc vers l'Etoile en passant de nouveau devant le George V. Le voiturier est en train de déplacer la 612, l'occasion de confirmer que la 2+2 à bel et bien le ralenti le plus agressif de la marque au cheval cabré. On peut ne pas aimer la ligne de la 612 mais quel bruit extraordinaire !

Je remonte ensuite sur la place de l'Etoile pour profiter du coucher du soleil, même si les rayons rasants ne me facilitent pas la tâche. Je m'installe au coin des Champs et de l'avenue de Friedland et je commence à guetter. Au bout d'un moment, je tourne la tête vers l'avenue de Friedland, juste au moment où une 348 déboule. Joli coup de chance (je préfère ne pas parler de sixième sens) ! Un peu plus tard, une première DB7, noire. 

       

Début du festival Aston Martin. De toutes les voitures qui viennent s'arrêter quelques minutes le long du trottoir en plein dans ma ligne de vue, cette AM V8 cabriolet est assurément celle qui m'a le moins gêné. Une autre coupe peu après la lumière du soleil couchant.

       

Une Porsche GT3. J'ai un peu de mal à comprendre l'intérêt de coller des autocollants partout comme çà mais bon. On voit bien que c'est une Porsche ! Sur une Ferrari, pas besoin de mettre des autocollants, on sait ce que c'est !  

       

Le soleil a quasiment disparu derrière les immeubles quand surgit une superbe F430 Full Black avec des étriers rouges, suivie cinq secondes plus tard d'une AM V8 dans la même livrée. Superbes, ces deux voitures illuminent cette soirée jusque là pas très originale. Me voilà heureux.

         

L'obscurité tombe; juste le temps d'aller manger en attendant que la nuit soit tout à fait noire. Je redescends alors par le Gorge V où il n'y a rien de nouveau, pas plus qu'au Plazza Athénée, hormis un Japonais en train de vomir dans un pot de fleur. Paris, ville de tous les excès? Dans la rue, je repère quand même un mignon petit cabriolet Mercedes. Comme pour lui faire écho, une M6 cabrio est garée le long des Champs sur le chemin du RER. Choc des générations.

       

J'arrive à mon hôtel de Saint Germain en Laye vers minuit quinze et j'aperçois sur le parking une AM V8 et une Porsche Turbo Cabriolet anglaises, probablement en route pour les 24H du Mans. Le parking n'est que faiblement éclairé donc je n'essaie même pas de prendre des photos.

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En revanche le lendemain matin, je me faufile rapidement avant le petit déjeuner pour aller immortaliser les belles Anglaises.

       

Après la journée de formation, je débouche à l'Etoile vers 18h30 pour découvrir un incroyable embrouillamini de voitures, c'est l'heure de pointe. Immédiatement après, une Gallardo jaune se faufile dans la circulation, impossible à isoler, suivie quelques secondes plus tard d'une Gallardo Spider noire. Après la deuxième, je décide d'aller les chasser dans l'avenue de Friedland où elles viennent de s'engouffrer. Je ne tarde pas à retrouver le Spider mais la jaune restera introuvable.

Pendant que j'y suis, je décide de pousser jusqu'au Hilton pour remonter ensuite par l'avenue Hoche. Bonne pioche, c'est la première fois que je tombe sur une voiture intéressante devant le Hilton: une Gallardo Spider d'un superbe et original bleu clair. Je ne suis pas arrivé depuis une demi heure que j'ai déjà accroché trois Lamborghini à mon tableau de chasse: pas mal.

       

Je reviens me poster vers l'Etoile, entre l'avenue Hoche et l'avenue Friedland qui me semble être le point le plus stratégique. On a ici une meilleure vue sur les voitures qui entrent et sortent des Champs et on est moins sollicités par les touristes qui veulent se faire prendre en photo devant l'Arc de Triomphe. Le trafic s'est un peu éclairci. Pour l'instant c'est plutôt calme et je dois patienter pour voir arriver une Modena puis une Granturismo.

       

Evidemment, il suffit que je passe un coup de fil pour qu'une 612 déboule et s'engouffre dans l'avenue voisine. Je raccroche et traverse rapidement (mais prudemment) pour aller la prendre de derrière au feu. Elle redémarre dans un bruit de tonnerre.

Les choses s'accélèrent, dans la demi heure qui suit, je vois passer une R8 blanche, une AM V8 immatriculée France mais conduite à droite.

       

une Bentley Speed, une Mustang, une autre R8, encore une Gallardo Spider. Hélas, le trafic me fait louper une Venturi bleue jantes noires qui aurait pu être ma perle du jour. Rageant !

       

       

La Porsche GT3 de la veille et la Gallardo Spider que j'ai chassée au début, et qui repassera encore au moins deux fois.

       

Quelques originalités

       

Une Ferrari 575, encore une AM V8 Volante, une superbe M3 blanche, une Jaguar Type E Coupé

       

       

 Une 355 qui passe a un moment ou la place est quasiment déserte, ce qui me permet de la suivre tout au long de son virage: c'est tellement rare de ne pas être obligé de minuter le déclenchement pile poil au moment où la voiture n'est pas masquée par les embouteillages.

       

Une DB7 dépose son passager à quelques mètres. A ce moment là un photographe vient discuter avec moi. Ca à l'air d'être un habitué des photos de l'Arc de Triomphe et il m'apprend des choses stupéfiantes sur les lois sur les photos à Paris: on ne peut pas poser son trépied partout par exemple, de même qu'on ne peut utiliser des photos de nuit de la Tour Eiffel, les éclairages étant sous copyright. Au moment de se séparer, il me donne l'adresse de son magasin photo préféré sur Paris, Objectif Bastille rue Jules César dans le 12e sauf erreur. Ca fait du bien de conserver quelques relations sociales dans cette activité solitaire, çà permet de déculpabiliser un peu.  J'ai juste le temps de prendre une nouvelle DB7 avant que l'obscurité ne devienne trop importante.

       

Le George V n'offre rien de nouveau mais en revanche je trouve une magnifique Lamborghini Murcielago Roadster blanche (encore !) dans la rue devant le Plazza. je passe un bon moment à la mitrailler.

       

En remontant devant le restaurant "L'avenue", je trouve une DB9 dans une position idéale. Enfin j'arrive à faire des photos de nuit que je trouve pleinement satisfaisantes, avec un bon éclairage et pas trop de bruit. Je peux rentrer heureux à l'hôtel.

       

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Mercredi soir, dernière session de spotting, il fait toujours beau et la soirée va être un peu spéciale. Cette fois quand je sors du métro, surprise, l'Etoile est déserte. Quelques secondes plus tard, une colonne d'anciens combattants débouche des Champs pour se rendre sur la tombe du Soldat Inconnu. La police libère ensuite la circulation qui était bloquée depuis quelques minutes: s'ensuit un chaos indescriptible le temps que la situation se normalise. Dans la norme par rapport aux jours précédents, tout commence avec des Aston Martin: deux AM V8

       

et deux DB7. Je suis vraiment stupéfait du nombre de DB7 que j'aura vu en trois jours: pas moins de cinq.

       

Passent ensuite une Maserati, une Porsche GT3 RS verte, un Cayman Full Black et une R8. Un caméraman Japonais me demande ce que je photographie. Lui est là pour faire des plans d'ambiance de la Ville Lumière.

       

       

Une autre Maserati au bruit démoniaque puis une Granturismo.

       

Doucement, les premiers klaxons se font entendre et des drapeaux Portugais commencent à flotter aux fenêtres des voitures. Je ne peux que supposer que leur équipe nationale a gagné un match de l'Euro. Le nombre de klaxons et de drapeaux augmente progressivement.

       

Les voitures découvrables continuent à profiter du soleil: Maserati, AM V8 (pour changer)

       

Une antique De Soto et la F430 que j'avais déjà repérée il y a trois semaines devant le George V. Ce n'est qu'en visionnant les photos que je m'aperçois que j'ai complètement zappé la 612 blanche qui arrivait en même temps, probablement celle que j'avais déjà ratée la fois précédente. Goddamnit !!  

       

Tout d'un coup, une cohorte de voitures de police arrive toutes sirènes hurlantes et bloque l'accès aux Champs Elysées. En bon badaud, je vais évidemment voir de quoi il retourne pour découvrir que les supporters portugais font la fête au beau milieu de l'avenue à la hauteur du Fouquet's. Une trentaine de minutes plus tard, les voitures de police sont partout et les policiers sortent les équipements anti-émeute. Pendant plusieurs minutes, les footeux défient les forces de l'ordre qui finissent par avancer et repousser la foule sur les trottoirs.

       

C'est assez grisant de se retrouver au cœur de l'action (bon enfant tout de même) mais la luminosité est déjà faible donc toutes les scènes un peu remuantes ressortent passablement floues. Tant pis pour le Pulitzer et la sensation d'être un grand reporter.

       

Pour me remettre de mes émotions, je redescends vers le George V (pas de miracles, c'est toujours le même circuit) qui offre une belle concentration de voitures avec la Speed et la 612 qui sont toujours là, la Murcielago d'hier soir garée contre le trottoir avec un affreux panneau RENT ME sur la vitre et une 430 Scuderia anglaise sn 160570 devant la porte. Même si cette voiture n'est plus vraiment une rareté, c'est encore une belle surprise pour moi, quoique celle ci ait des bandes tricolores assez laides et une couleur assez difficile à cerner (et à rendre en photo)

       

Vous l'aurez deviné, je continue ensuite vers le Plazza où il n'y a rien d'autre qu'une 997 Turbo. Je vous mets la photo bien qu'elle ne soit pas très réussie parce qu'il y a une anecdote marrante. Au moment où je la prends, une armoire à glace du SPHP ou autre service de gros bras, me fait signe d'approcher et me dit avec une voix bien grave:

"_ Vous photographiez quoi la Monsieur?

_ euh, les voitures

_ Il faut arrêter parce qu'il y a des autorités dans l'Hôtel

_ Bon d'accord, je ne savais pas."

Ce que ma langue de vipère traduit immédiatement par: Sarko est en train de s'envoyer un petit gueuleton avec Carla dans un palace parisien. En tout cas, je pars sans demander mon reste.

J'en profite pour remonter l'avenue Montaigne et aller manger au Pizza Pino. Je sais que c'est une erreur de me mettre près des fenêtres donnant sur les Champs mais comment résister? Du coup au milieu de ma pizza, je vois une 456 GT bleue tourner dans la rue en face du restaurant. L'addition étant assez longue à venir, il me reste peu de temps pour aller prendre le RER. Je fais un tour dans la rue en question mais sans chasser plus avant. Tant pis. J'ai juste le temps de repasser au George V pour faire des photos de nuit de la Scuderia. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais la plupart sont floues. La télécommande du 40D m'attendra dans la boite aux lettres à mon retour, pas de bol. Une Américaine me demande ce que je photographie et me confie que la rumeur veut que George Bush descende à l'Hôtel ce soir. Je me retiens de lui dire que je ne photographierais pas Bush même si il était en train de prendre la pose devant moi. C'est sur ces entrefaites que se termine ma journée et mes séances de spotting à Paris.

J'avoue que j'ai vraiment été surpris de la quantité de belles voitures que j'ai pu trouver à l'Etoile en quelques heures de planque. Même si je n'ai pas vu de modèles sortant vraiment de l'ordinaire, j'ai quand même enrichi ma collection de couleurs inédites pour moi: Gallardo bleue, GT3 RS verte, R8 blanche. Je suis donc vraiment satisfait par ces moments de chasse même si toutes les photos ne sont pas aussi nettes que je l'aurais voulu pour cause d'obscurité et d'absence de télécommande. A l'image des Genevois et de Niçois, les Parisiens sont des gens heureux.

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