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Après la grosse désillusion de 2018 et le retrait au dernier moment de la Ferrari 275P, Artcurial n'a pas baissé les bras et revient une fois de plus à Paris en leader, avec une vente exceptionnelle à tous points de vue. D'abord 148 voitures dont un lot star, l'Alfa Romeo 8C 2900B Berlinetta, qui a tendance a éclipser le fait que dix sept lots sont estimés au dessus de 900 000 euros et quatre au dessus de 4 millions d'euros. Coté motos, ce sont 94 MV Agusta issues d'une collection privée qui sont proposées. Et une autre collection est à vendre également, non moins exceptionnelle, composée de casques et de combinaisons de pilotes de Formule 1.

           

C'est marrant car à la veille du départ pour Paris, je répondais à un ami qui me donnait rendez vous chez Artcurial devant un risotto: "si c'est pas l'année où ils disent buffet réservé aux VIP, alors oui". Une connaissance des mécanismes modernes presque surnaturelle puisque en arrivant devant le guichet de la vente mardi soir, je me suis vu répondre que l'accès média n'était plus possible lors de la soirée de gala, sauf accréditation spécifique. Un mal pour un bien puisque le lendemain matin, l'espace réservé à Artcurial était bien plus paisible. Ce qui ne m'a d'ailleurs pas empêché de louper la moitié des lots.

A tout seigneur tout honneur, c'est l'Alfa Romeo qui occupe la place de choix près de l'entrée. Artcurial a bien fait les choses, en consacrant pas moins de 30 pages du catalogue à la voiture. Voici donc le deuxième exemplaire d'Alfa Romeo 8C 2900B Touring Berlinetta sur les cinq produits. On peut en trouver un autre au Museo Alfa Romeo d'Arese (412029). Deux autres ont remporté le « Best of show » au concours d'élégance de Pebble Beach (412020 en 2018 pour David Sydorick et 412035 en 2008 pour John Shirley).

       

Une vraie bête de concours donc, d'autant que cet exemplaire, le châssis 412024, est resté dans la même famille depuis plus de 40 ans et se présente donc dans un état non restauré. Pour être complet, le dernier exemplaire, 412036, a remporté les Mille Miglia en 1947 et se trouve aujourd'hui dans la collection Collier. Concernant 412024, les premières années de sa vie sont assez obscures mais il semble qu'elle soit passée au bleu puis à l'argent, avant de revenir au rouge. La voiture est vendue avec cinq caisses de pièces détachées.

       

       

Vendue 16.75 millions, sur la fourchette basse. Elle devient tout de même la troisième voiture d’avant-guerre la plus chère jamais vendue aux enchères.

Pour le fun, voici la toute dernière Alfa Romeo 8C Spyder construite, châssis 53830. Avec seulement 800 kilomètres au compteur, elle n'a pourtant pas trouvé d'acheteur.

Parfait exemple d'une voiture qui m'intéresse au plus haut point mais qui est complètement coincée contre des barrières, voici l'Aston Martin Vanquish Zagato Shooting Brake. Cet exemplaire porte le numéro 12 sur 99. Hélas il est assez compliqué de se faire une idée de la voiture dans ces conditions. Je peux juste dire, en attendant de revoir ce modèle sur lequel j'avais flashé lors de sa présentation, que j'ai été déçu par l'épaisseur du toit, qui est posé sur l'auto comme un couvercle assez disgracieux. Une deuxième évaluation s'imposera. Evaluée entre 800 000 et un million d'euros, elle n'a pas été vendue.

Configuration quasi-parfaite pour cette Lamborghini Countach LP 400S, châssis 1121422, en état d'origine. Vendue 256 000 euros, dans la cible.

Cette Ferrari 365 GT4 BB, châssis 17561, ex Jean Pierre Jabouille, n'a pas été vendue.

       

Une BMW M1 de 1980, invendue également.

Une Ferrari 512 TR, châssis 94514, avec 41 500 kilomètres au compteur. Vendue 125 000 euros, sur l'estimation basse.

Une "Platé Special" de 1948. Luigi Platé était un italien passionné de sport automobile et pilote amateur. En 1948, il construisit sa propre voiture autour d'un moteur d'Alfa Romeo 6C 2300 Gran Turismo. Il réalisé lui même le châssis tubulaire, en utilisant les tubes pour amener l'huile au réservoir situé à l'arrière. Non vendue.

Une Alfa Romeo 6C 2500 Sport Berlinetta par Touring de 1947, châssis 915462, en état d'origine. Invendue.

Et une Alfa Romeo 6C 2500 SS Cabriolet Pinin Farina de 1947, châssis 915536, l'un de quatre seulement à avoir été habillé entièrement en aluminium. Invendue également.

       

Une Hispano Suiza H6B par Billeter et Cartier, châssis 12206, restée dans la même famille depuis sa livraison en 1930. Elle s'en sépare pour 217 000 euros.

Cette Alfa Romeo 6C 1750 Gran Sport Roadster Corsica, châssis 8513049, est restée dans la même famille depuis 1953. Une authenticité qui lui vaut d'être adjugée 977 000 euros, dans le bas de sa fourchette.

Autre véhicule en état d'origine, autre grosse tête d'affiche, voici 51128, une Bugatti Type 51 Grand Prix qui fut livrée neuve au gentleman driver Marcel Lehoux. Celui ci remporta plusieurs Grand Prix à son volant, à Genève et Gueux par exemple. Début 1933, la voiture est vendue à un certain Louis Trintignant. Quelques mois plus tard, celui ci se tue au volant de sa 35C, équipée du moteur de la Type 51. Le moteur est remonté dans son châssis d'origine et la voiture est vendue à un autre pilote, Jules Rolland, qui s'aligne en courses de côtes. En 1938, le frère de Louis Trintignant, Maurice, rachète la voiture. Il a 21 ans et doit s'émanciper pour participer au Grand Prix de Pau, terminant cinquième. Un peu plus tard, il remporte sa première victoire au Grand Prix des Frontières en Belgique, sur 51128 (il récidivera en 1939). La voiture est démontée et cachée dans du foin tandis que Maurice Trintignant est arrêté et déporté à Mathausen. Après la guerre, Maurice retrouve sa voiture et s'engage au Grand Prix des Prisonniers mais doit abandonner: des rats ont niché dans le réservoir de la voiture durant sa dissimulation et leurs crottes obstruent les tuyaux d'alimentation. Par la suite, la Type 51 resta exposée dans le salon du pilote jusqu'en 1974. Il semble qu'elle porte aujourd'hui la carrosserie de la Type 35 avec laquelle Louis a perdu la vie. 

       

Estimée à plus de 4 millions d'euros, elle n'a pas été vendue, malgré les efforts d'Hervé Poulain qui l'avait déjà adjugée en 1992.

       

Cet étrange véhicule est l'un des trois exemplaires connus de Citroën Traction 11BL Cabriolet par Clabot. Un style flamboyant qui s'explique par l'ancien employeur du carrossier Robert Calbot: un certain Jacques Saoutchik. Invendue.

Cette Aston Martin Mk III a été convertie aux spécifications Ulster, la version compétition du modèle, chez Bertelli en 1988. Elle n'a pas séduit.

Voici une Delahaye 135M Cabriolet de 1948, châssis 801182. Il s'agit de l'un des quatre exemplaires quasiment identiques carrossés chez Letourneur et Marchand. Vendue 150 000 euros, sur la fourchette basse.

Ah, une "bizarrerie" comme je les aime: cette Talbot Lago T120 porte une carrosserie par Graber qui a longtemps habillé le châssis 90110, remplaçant la fameuse robe Teardrop de Figoni & Falaschi. Ce n'est qu'en 2002 que cette carrosserie Graber fut retirée de 90110 (remise dans sa configuration d'origine) et posée sur un châssis de T120 restauré pour l'occasion. Le catalogue fait état de 295 000 euros de factures, alors que l'estimation haute plafonne à 270 000 euros. La voiture a finalement été vendue 231 000 euros.

Pas forcément très gracieuse, cette Talbot T14 EXP Barquette America de 1958. A cette époque Talbot-Lago est en déroute. Un ancien pilote, Georges Grignard, se porte acquéreur d'un stock de pièces détachées, dont le châssis America ici présent. Grâce à ces pièces, une poignée d'exemplaires évoquant les Sport Talbot engagées au Mans en 1956 sont remontées. Celle ci à une carrosserie unique en aluminium, qui n'a jamais été peinte. Invendue.

Cette étonnante Panhard X86 Dolomites a été carrossée chez Pichon & Parat. Elle a participé au Tour de France 1954 avant de remporter sa catégorie au Rallye International d'Aix en Provence. Vendue 92 800 euros, sous les estimations.

Voyons un peu l'état du marché des Ferrari V8, avec d'abord cette 348 Spyder, châssis 99222: vendue 83 440 euros, au delà des estimations.

Une 355 Spider, châssis 105034, vendue 77 500 euros, dans la cible.

Une 328 GTS, châssis 78578, avec moins de 15 000 kilomètres au compteur. Vendue 96 500 euros, sur l'estimation haute.

Une 348 GTS, châssis 99152, vendue 72 000 euros, sur l'estimation haute.

Une 328 GTB, châssis 80879, vendue 89400 euros, sur l'estimation basse.

Voyons un peu les 12 cylindres maintenant, avec cette 512 BB, châssis 25999. Oh, invendue.

Une Ferrari Testarossa très particulière: le châssis 53081 est la toute première Testarossa produite. A ce titre, elle a été exposée au Salon de Paris 1984 et figure sur la brochure commerciale officielle. Je ne sais pas pourquoi mais ça fait un peu bizarre de la voir. Pour autant, aucun amateur n'a souhaité l'acquérir.

       

Une 512i BB, châssis 43561, vendue 238 400 euros, au dessus des estimations.

Une 400i, châssis 40977, vendue 55 000 euros, sur la fourchette basse.

Une De Tomaso Pantera avec une préparation Groupe 4 datant des années 2000. Vendue 202 000 euros, bien au delà des estimations.

Une BMW 2002 Turbo préparée Groupe 2, vendue 95 300 euros, sur l'estimation haute.

Et une BMW 635 CSI Groupe A, engagée en ETCC par le team Eggenberger entre 1984 et 1986. Vendue 220 000 euros, sous les estimations.

Cette Alpine A110 1800 Groupe IV d'usine, châssis 18290, a remporté la victoire au Rallye du Portugal 1973 et terminé deuxième du Monte Carlo la même année (avec un certain Jean Todt comme copilote). Vendue 370 000 euros.

Une Aston Martin DB4 Serie 1, châssis 228R, préparée pour la compétition. Non vendue.

Cette Porsche n'est pas dans le catalogue.

Une Lamborghini Gallardo GT3, châssis 7116, vendue 52 000 euros, sur la fourchette basse.

       

Comme je le disais en introduction, Artcurial disperse également une incroyable collection privée de casques et de combinaisons, ayant équipé plus de 75 pilotes différents. Se retrouver face à ces murs de casques est assez intimidant et malheureusement il n'a pas été possible de m'attarder sur chacun d'eux mais Artcurial a proposé un catalogue dédié téléchargeable. 

       

       

       

ici un casque ARAI d'Alain Prost, de son époque Ferrari, vendu 54 600 euros

Deux casques dédicacés par Michael Schumacher, des saisons 2002 et 2000, vendus 19 500 et 28 600 euros

Un casque de Mika Hakkinen de la saison 1995, vendu 8 450 euros, et un de Damon Hill, même année, 9 750 euros.

Un autre casque Hakkinen, saison 1999, 14 300 euros. Les onze casques de Michael Schumacher se sont vendus entre 20 000 et 52 000 euros. A rapprocher des 162 000 euros du casque de Senna chez RM. La notoriété du pilote est essentielle mais aussi le fait que par le passé, un pilote ne changeait pas de casque à chaque Grand Prix.

       

Deux casques de Lewis Hamilton, un de 2014, invendu et un de 2012, vendu 54 600 euros.

Un trio de casques de Barrichello, vendus entre 4 500 et 6 500 euros.

Alonso, vendus 15 600, 11 000 et 7 800 euros.

28 600 euros pour ce Schumacher saison 2000

Vitaly Petrov 2011, 3 250 euros

Alonso 2015, il pourrait s'agir du casque sur lequel le pilote reposait ses pieds au Brésil lors de la célèbre "sieste" qui est devenue un mème. 15 000 euros.

Un Hamilton de 2016; vendu 32 500 euros.

Ocon 2017, 5 200 euros

Kobayashi 2011

Ici une 2 CV AZ de 1956 sortant de restauration, vendue 15 500 euros, sous les estimations.

Cette Visa 1000 Pistes quasi neuve touche son estimation haute à 29 800 euros.

Une Citroën BX 4TC vendue 58 400 euros, sur l'estimation basse, après une restauration de 65 000 euros. Idéale pour passer pour un Jacky auprès des ignares. 

Une AX Sport, vendue 14 300 euros quand même, un euro pour chaque kilomètre qui figure à son compteur.

Cette Ferrari 330 GTC, châssis 9839, a été vendue 536 000 euros, pile dans l'estimation.

Les trois lots suivants sont exceptionnels car il s'agit de Serenissima mises en vente par le Comte Volpi en personne.

Du très lourd avec cette Serenissima Spyder, châssis 005, ex-Le Mans 1966. Deux Spyders ont vu le jour seulement, sur base de la berlinette 308V. Il s'agissait de versions de route, malgré une inspiration très claire du coté des protos Ferrari. La voiture a ensuite été préparée pour Le Mans.

       

Alors que Ford met fin à l'hégémonie Ferrari, la Serenissima rend les armes à la cinquième heure. Elle restera la seule Serenissima à avoir été engagée au Mans.

       

Elle est aujourd'hui dans son strict état d'origine. Une occasion unique qui l'a conduite jusqu'à 4.2 millions d'euros, largement plus du double de son estimation haute. Les voitures véritablement exceptionnelles ont toujours la cote.

       

Le Comte met également en vente ce prototype Ghia GT, châssis EX001. Cette voiture a été dessinée par Tom Tjaarda pour Ghia, maison de style dont le propriétaire à l'époque était un certain De Tomaso. Pas étonnant donc qu'elle montre quelques similitudes avec la Pantera. Elle a été exposée à Turin, Genève et New York en 1968 et 1969. Le V8 Massimino des débuts a vite été remplacé par un Alf Francis

       

Vendu 453 000 euros, dans l'estimation

Et enfin voici le prototype Agena, châssis EX001. Tout comme la Miura juste avant elle, l'Agena faisait le choix du moteur en position centrale arrière, sauf qu'il s'agissait ici du V8 Massimino 3.5 litres. La carrosserie est en aluminium.

       

Les similitudes avec la Mangusta, sa contemporaine, sont assez frappantes sous certains angles.

       

Vendue 441 000 euros, vers l'estimation basse.

Cette Bugatti Type 40, châssis 40719, dispose encore de son châssis et de son moteur d'origine. D'abord carrossée en Cabriolet Milord, la voiture a subi un accident lors d'un Rallye en 1984. Le propriétaire décida alors de la recarrosser en torpédo Grand Sport avec l'aide d'un ancien de la carrosserie Gangloff. L'ossature bois est réalisée, reste à terminer les panneaux de carrosserie. Vendue 190 000 euros, bien au delà des estimations.

Ici une Porsche 356 A Cabriolet 1600, vendue 179 000 euros, pile dans l'estimation.

Cette Bugatti Type 57 Cabriolet par Graber, châssis 57500, n'a eu que trois propriétaires depuis 1937! Le dernier en a pris possession en 1960. Vendue 500 000 euros, en plein dans l'estimation.

       

Une Bugatti Type 49 par Vanvooren, châssis 49487, qui servit de voiture de démonstration lors du Salon de Paris 1932. Cet exemplaire a aussi été remisé durant les 60 dernières années, n'ayant eu que quatre propriétaires en tout, et se présente dans un état entièrement d'origine. Vendue 196 000 euros, sur l'estimation haute.

L'une de mes classiques préférées, l'ASA 1100 GT coupé. Seuls 146 coupés auraient été produits, et les versions à moteur 1100 se compteraient sur les doigts d'une main. Vendue 119 000 euros, dans l'estimation.

Et voici ensuite l'un des 23 exemplaires d'ASA 1000 GT Cabriolet; invendue.

Encore une voiture atypique: elle a été surnommée Brutus par Corina Piëch, la fille de Ferdinand, à cause du six cylindres 2.9 litres à injection de RSR qu'elle abrite. Il s'agit en effet du premier prototype de 916 et le seul à avoir reçu ce moteur très particulier (et d'un réservoir de 100 litres). Son toit est soudé par soucis de rigidité. Vendue 928 000 euros, dans l'estimation.

Une Lamborghini Espada Serie 1, châssis 7120, invendue.

Cette Jaguar Mk2 a tout simplement remporté le Tour de France en 1963 avec Bernard Consten, en catégorie Tourisme, devant des Mini Cooper et des Ford Galaxy. Vendue 298 000 euros, dans l'estimation.

Une Lamborghini Countach LP400 "Periscopio", châssis 1120030, ex-Walter Wolf, dans sa teinte d'origine Argento / cuir Tabac. Non vendue.

       

       

Une Maserati 3500 GTI, invendue

tout comme sa sœur en version Spyder Vignale.

Une Porsche 356 1500 Super Pré A Cabriolet, invendue.

       

Un duo de Messerchmitt KR200, vendues au même prix de 35 760 euros.

Un tracteur Lamborghini 5C Ercole chenillé avec une petite roue avant pour évoluer sur route, vendu 35 800 euros. Et un Porsche Diesel Type 218, 15 500 euros.

       

Une Fiat 500 Jolly par Ghia, de 1961, non vendue.

Un impressionnant Supermarine S.6B Coupe Schneider par John Elwell. Estimé entre 15 et 20 000 euros, il n'a pas été vendu.

Une sculpture d'Alfa Romeo 8C 2900 de Stanley Wanlass intitulée Free Wheelin; vendue 7800 euros

       

Wanlass toujours pour ces Ferrari: une 340/375MM et une 250 Testa Rossa, avec chaque fois Phil Hill au volant, vendues respectivement 10 840 et 9 100 euros.

       

Un moteur de F50, V12 Tipo F130B, vendu 83 850 euros.

       

Un ensemble de six bagages Schedoni pour 512 TR, vendu 5850 euros.

Un lot plus étonnant, cette Renault F1 composée de 313 000 briques de LEGO et utilisée sur les circuits de F1 à titre promotionnel. Vendue 84 500 euros, et la figurine derrière 5 200 euros!

Une Porsche Carrera GT, châssis 221, invendue.

       

       

Cette Porsche 550 A Spyder porte le numéro de châssis 0126 et a été livrée neuve au Guatemala. Elle a couru en Amérique du Sud, notamment aux 1000 kilomètres de Buenos Aires. Pas d'acheteur pour elle non plus.

       

Cette Alfa Romeo GTA 1300 Junior n'a pas été vendue.

Encore un gros lot avec cette Maserati A6GCS, châssis 2053, par Fiandri, qui a notamment participé aux 12 Heures de Sebring en 1954. Son parcours est typique des voitures de sport de cette époque: une succession de pilotes amateurs enthousiastes l'ont modifiée pour pouvoir continuer à vivre leur passion, puis un passage dans le monde de la collection, retrouvant une forme d'intégrité. Elle a par exemple connu le "traditionnel" passage au V8 Chevrolet fin 1959. Elle dispose aujourd'hui du moteur de 2067. Pas de vente hélas.

       

Une Ferrari 275 GTC, châssis 08465. Oui, j'ai bien écrit GTC. Trois exemplaires de 275 ont vu leur châssis frappés du sigle GTC, pour une raison qui reste mystérieuse. On pourrait penser qu'il s'agit d'un intermédiaire entre les GTB et les fameuses GTB/C. En tout cas elles bénéficient d'un tube de torsion sur la transmission et d'arbres à cames spéciaux. Non vendue.

       

Cette 250 Lusso pour le numéro de châssis 5525 et a été vendue 977 000 euros, dans le bas de l'estimation.

Une Mercedes-Benz SLR Stirling Moss avec seulement 950 kilomètres au compteur, vendue 2.6 millions, au delà des estimations.

Une Maserati 3500 GT Touring, invendue.

Une Bugatti Type 57 Cabriolet C par Gangloff, châssis 57596.

La seule Voisin que j'ai réussi à trouver, cette C14 de 1932, châssis 28824, en état d'origine. Non vendue.

Une Porsche 911 2.2L S, vendue 104 400 euros, sur l'estimation basse.

Cette Mercedes-Benz 300 SL Roadster a connu une intense activité en compétition en Suisse entre 1962 et 1965: Ollon Villars, Payerne, Ursins, Crans Montana, Les Rangiers, Genève et même Monza. En 2016, la carrosserie est passée chez Zanasi et la mécanique chez HK Engineering pour 180 000 euros au total. Non vendue.

       

Ici une Mercedes-Benz 500K Cabriolet B de 1963, dont la mécanique a été refaite mais dont la carrosserie et l'habitacle ont été conservés. Invendue.

Une autre 300 SL Roadster, mais toujours pas de vente.

       

Je suis passé vraiment très brièvement vers les MV, n'étant pas féru de deux roues et pressé par le temps.

       

       

Au final, Artcurial aura adjugé pour 42.3 millions d'euros de voitures, motos et automobilia durant Rétromobile. Un chiffre évidemment impressionnant mais qui mériterait une analyse plus fine dont je suis hélas bien incapable. Si Artcurial revendique 76% de lots vendus, je ne peux m'empêcher de noter que si 17 voitures dépassaient les 900 000 euros d'estimation, seules trois enchères millionnaires ont été enregistrées au bout du compte: deux voitures exceptionnelles et une supercar en édition limitée. Les autres voitures semblaient intéressantes également mais visiblement pas assez. Dans leur for intérieur, une fois le communiqué de presse enthousiaste publié, je pense que les cadres d'Artcurial ont du ressentir une petite déception, mais c'est le jeu. Par contre, je reste persuadé que le principal handicap d'Artcurial vient de l'absence de commissaire priseur charismatique. J'ai le plus grand respect pour Hervé Poulain et Matthieu Lamoure, qui font tout au long de l'année un travail de prospection et de négociation incroyable, mais leur façon de mener les enchères à deux voix est beaucoup trop hésitante et molle à mon goût. C'est vrai que j'ai été mal habitué en assistant à de nombreuses ventes virtuoses de Max Girardo pour RM mais je reste persuadé qu'un commissaire priseur capable de faire un one man show à la fois drôle et dynamique est capable de faire monter substantiellement les prix, voire de faire basculer un lot du no-sale vers un coup de marteau.

Evidemment, je ne suis pas exempt de critiques non plus puisque malgré une atmosphère plus apaisée le mercredi matin et des lumières en grand amélioration, je n'ai fait que des photos de daube et j'ai loupé de nombreux lots, y compris certains très importants: une Aston Martin DB4 Serie V SS, une Jaguar XJ220, une Bentley 16 cylindres, plusieurs Bugatti et surtout une incroyable collection de quatre Voisin et une Hispano classées Monument Historique et qui ont donc interdiction de quitter la France. En partant je pensais avoir mieux couvert la vente que les années précédentes mais une fois devant l'ordinateur, je me suis dit, comme d'habitude: " _ C'est tout?". Je n'ai carrément pas vu les lots que je viens de mentionner et je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où ils se trouvaient (sans doute le nez dans les barrières mais qui sait?). En tout cas, tout les monde a encore une grande marge de progression.

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