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Karl Abarth nait à Vienne en 1908. Durant son adolescence, Karl travaille pour Castagna en Italie (de 1925 à 1927), dessinant des châssis de deux roues. De retour en Autriche, il est embauché par Motor Thun (jusqu'en 1934) et participe à des courses de motos, emportant sa première course à Salzburg en 1928 et devenant cinq fois champion d'Europe avant de devoir arrêter sa carrière suite à un grave accident. Il dessine également un sidecar avec lequel il bat l'Orient Express sur un parcours de 1300 kilomètres entre Vienne et Ostende. En 1934, il s'installe de façon permanente en Italie, se fait naturaliser et adopte le prénom Carlo. Il rencontre Tazio Nuvolari et Ferry Porsche et participe à l'aventure Cisitalia tout en étant distributeur de matériel Porsche. En 1947, Carlo Abarth est directeur sportif de Cisitalia et quand la marque est contrainte de quitter l’Italie pour rejoindre l’Argentine en 1949, cinq voitures sont cédées à Carlo Abarth. Il en tire les Tipo 204A dont la carrosserie Vignale en fait à mes yeux le modèle le plus désirable de la marque. La société Abarth & Co est fondée à Turin en 1949 avec Armando Scagliarini et Carlo choisit son signe zodiacal, le scorpion, comme emblème (selon moi l'un des plus beaux de l'industrie automobile actuelle, pour la version moderne actuelle).

La nouvelle firme produit bien sûr des voitures de course mais sa principale activité et source de financement est la production d'accessoires comme les fameux pots d'échappement Abarth. Dès 1954, Abarth emploie 90 salariés et s'est forgé une bonne réputation de préparateur en Italie. La 205A et 206A remportent quelques succès mais les 207A et 208A sont plus chères, et donc moins populaires. Mais c'est à partir de 1956 que la marque va asseoir sa réputation et lier sa destinée à celle de Fiat, en proposant des kits de transformation pour la Fiat 600. La Fiat-Abarth 750 est née, et sera suivie de la 850TC. Fiat fournit directement à Abarth les coques des Fiat 600 sans les parties mécaniques traitées par Abarth comme les arbres moteur, les freins, le carburateur et l'échappement, qui sont montés directement dans les ateliers Abarth lors de la transformation de Fiat 600 en Abarth 850 TC (Turismo Competizione). Il était également possible d'acheter uniquement le kit et de le monter soi même.  En 1962, la FIAT-Abarth 850 TC est complétée par une version FIAT-Abarth 1000 TC, toujours dérivée de la Fiat 600, mais équipée d'un moteur de 982 cm3 de 60 chevaux.

Pour l'anecdote, en 1960, Ferry Porsche confie 26 châssis de 356B à Carlo Abarth pour préparer une voiture de course. Etudiée en soufflerie et dessinée par Franco Scaglione, montée dans une carrosserie artisanale turinoise, ce modèle en alu pèse 780 kg. La Porsche Carrera Coupé Corsa remporte de nombreuses victoires dans les championnats européens. A la fin des années 60, bien que les résultats en course soient toujours là, la concurrence est rude et les résultats commencent à décliner. La société est vendue à Fiat en 1971. Carlo Abarth en reste le PDG pendant un temps avant de retourner à Vienne où il disparait le 24 octobre 1979, à l'aube de sa soixante douzième année. Après 1971, l'écurie de course d'Abarth est vendue à Osella, Fiat souhaitant voir la marque se concentrer sur le rallye. Abarth devient la référence des versions sportives des différentes marques du groupe, et notamment Autobianchi. Une importante collaboration intervient dès l'avant projet avec Lancia pour la réalisation de la mythique Lancia Rallye 037. Abarth devient ensuite officiellement le préparateur des modèles sportifs de Fiat (comme la Ritmo Abarth 130 TC) mais durant les années 90, le nom est peu utilisé, hormis pour mettre un modèle en valeur artificiellement par la simple utilisation du badge (comme la Stilo Abarth).

Cependant, en  2007, la direction de Fiat a l'excellente idée de relancer la marque comme une filiale à part, aboutissant à des versions musclées des modèle 500 et Grande Punto. Il ne s'agit dès lors plus d'un simple badge mais de la véritable résurrection d'Abarth. Retour fracassant notamment dans les salons automobiles où la marque sait se montrer très séduisante. Bien sûr, malgré ce passé prestigieux et ces atouts charmes, les plus exigeants parmi vous (et vous avez raison de l'être) pourront objecter qu'il ne s'agit que de Fiat Punto améliorées. C'est vrai. D'ailleurs, j'ai bien réfléchi avant de me lancer et l'argument décisif a été le suivant: je croise assez souvent une Punto Abarth rouge au centre ville et je ne me lasse pas de me retourner pour l'admirer, preuve qu'elle dégage quand même quelque chose de spécial.

En avril, en cherchant des informations sur la première Montée Historique de Reugney, un évènement local, j'étais tombé sur un forum Abarth, Assetto Corse, qui réunit plusieurs propriétaires des environs de Besançon. L'idée du shooting est née à ce moment là mais il fallait attendre le moment propice. J'ai donc récemment publié une proposition de séance photo à laquelle trois membres ont répondu avec enthousiasme et nous avons réussi à fixer une date satisfaisant tout le monde. Pour ce qui est du cadre... je pensais mettre à profit mes congés pour prospecter un peu et approfondir certaines pistes mais les vacances avec un enfant de deux ans et demi et une femme enceinte sont plus celles du petit que celles des parents. Vérité qui nous a par exemple mené à la célèbre Citadelle de Besançon. Comment çà, vous ne connaissez pas les fortifications construites entre 1680 et 1711 selon les plans de Vauban et classées au Patrimoine mondial de l'Unesco? C'est d'autant plus regrettable que le site a été acquis par la ville en 1959 pour y accueillir le Musée de la Résistance et de la Déportation et un modeste zoo. C'est bien sûr ce dernier qui nous intéressait aujourd'hui, pour le retour du soleil. Du coup, les animaux lézardaient au soleil ou se rafraichissaient.

       

Mais ce n'est pas le sujet qui nous occupe. La Citadelle domine évidemment la vieille ville

et un endroit que les habitués d'Arthomobiles connaissent déjà: la Rhodia. Encore un peu d'histoire. Le site est fermé en 1991 par Rhône-Poulenc, et laissé à l'abandon. Depuis, ce ne sont pas les projets qui ont manqué pour le faire disparaitre mais les bâtiments sont évidemment farcis d'amiante et la zone n'est que partiellement exploitable à cause de risques d'inondations. Prochainement, une enquête d'utilité publique pourrait déboucher sur une demande de déclaration d'utilité publique qui permettrait à la ville de se porter acquéreur de l'ensemble du périmètre concerné, afin de tout raser et de tenter une phytoremédiation, une dépollution par des plantes capables d'absorber et de stocker les métaux et les hydrocarbures présents dans le sol. A mon avis, les batailles d'experts et d'avocats risquent de durer encore quelques années. On ne sait jamais mais de mon point de vue, l'existence de cette friche industrielle à fort caractère est plutôt un atout. 

Par définition, un site à l'abandon est plus dangereux qu'un site entretenu. Cette évidence a très vite conduit à la fermeture (pas vraiment hermétique) de toute la partie arrière de l'ensemble ci dessus. Puis, suite au décès accidentel d'un jeune homme (vous aurez remarqué que c'est le paradis des tagueurs, mais un paradis dangereux), de nouveaux arrêtés ont été pris pour limiter encore plus l'accès. Seulement voilà, plusieurs entreprises ont leurs locaux dans l'enceinte du site, et même dans les parties interdites, ce qui est plutôt paradoxal. De fait, j'ai plus souvent entendu des histoires horribles sur les remparts de la Citadelle que sur la Rhodia. Mais c'est ainsi. J'ai d'ailleurs repéré un contrevenant depuis mon point de vue, ce qui, si la dérive pseudo-sécuritaire actuelle se poursuit, pourrait nous amener à l'image suivante:

Bref, c'est interdit, et notamment pour des questions de responsabilité, il n'est plus question de pénétrer dans ces zones. Ce qui ne laisse que la première cour, heureusement assez photogénique.

Bon, je noie le poisson mais vous l'aurez déjà compris, et je m'en excuse par avance, j'ai du réutiliser encore une fois ce spot bien connu. Cela dit, l'entrée de la Citadelle offre quelques fonds sympas, catégorie vieilles pierres, avec tous les inconvénients d'un site très touristique ouvert 363 jours par ans. A voir pour l'avenir. Allez, trêve de bavardages! Le rendez vous est fixé à 10 heures et j'ai la surprise de voir arriver non pas trois mais quatre Grande Punto Abarth, deux blanches, une noire et une rouge. Nous pénétrons sur le site dont la cour est ... entièrement dans l'ombre. Il va falloir faire avec dans un premier temps. J'ai jeté quelques notes sur un carnet pour préparer des positionnements pour trois voitures. Commençons par un traditionnel épi.

       

       

C'est la première occasion de faire connaissance avec les jeunes et sympathiques propriétaires, ainsi que leurs bolides. Tous les modèles sont des Grande Punto Abarth 1.4l T-jet 16V de 155 chevaux (aujourd'hui remplacé par la Punto Evo). Néanmoins, dans l'esprit de nombreuses voitures ludiques actuelles, les Abarth sont personnalisables à l'infini. La Noire Scorpion de Rémi dispose d'un kit assetto (châssis) comprenant des ressorts abaissés de 20 millimètres, des freins à disques perforés avec des plaquettes avant Brembo hautes performances et des jantes de 18 pouces. Elle est également équipée d'un toit ouvrant et d'un échappement délicieusement agressif. Notez le sticker sur le rappel supérieur des feux stop.

       

La blanche de Philippe dispose elle aussi d'un kit assetto, avec jantes blanches cette fois. Abarth propose également un kit esseesse permettant de passer la puissance de 155 à 180 chevaux mais son coût est assez dissuasif: près de 6000 euros. J'apprécie tout particulièrement les rétros rouges dont les stickers viennent faire un agréable rappel, le tout assorti aux étriers.

       

La Rosso Velocità de Jeoffrey est standard, mais toute aussi sympathique: le rouge n'est il pas la couleur la plus indiquée pour une Italienne?

       

On change de place, toujours dans l'ombre.

       

Pour cette partie, j'ai mis le 50mm f1.4, un objectif que j'utilise assez peu, principalement par défaut de maitrise des grandes ouvertures.

       

Avant de revenir à mon vénéré 70-200.

       

       

Je ne peux pas m'empêcher de faire celle ci quand je peux.

Le soleil gagne du terrain, nous allons pouvoir profiter de la première bande de lumière. Je fais mettre les voitures tête bêche. Virgile, le propriétaire de la quatrième voiture, était venu en spectateur, sa voiture étant un peu sale. Néanmoins, l'occasion est trop belle d'encadrer la noire.

Pour être tout à fait franc, cette disposition ne m'a pas du tout plu, elle fait vraiment trop parking. Bon, c'est la première fois que je dois gérer autant de voitures et c'est plus difficile que je pensais. Il faut bien prendre de l'expérience, et çà passe par quelques erreurs.

       

Du coup, je propose de passer à des photos individuelles de chaque macchina.

       

       

C'est vrai que l'endroit à l'air dangereux.

       

Un peu de fantaisie.

       

Avec deux voitures, les combinaisons sont plus faciles à trouver qu'avec trois.

       

       

       

       

Individuel pour la rouge maintenant.

       

       

       

Le plat de résistance pour le photographe: voiture noire sur fond clair, exercice toujours délicat.

       

       

       

       

       

La voiture de Virgile mérite quand même quelques attentions.

       

Pour la dernière position statique, nous nous dirigeons vers un bâtiment de brique rouge et je trouve une nouvelle disposition dans mon carnet.

       

Ca aura été la combinaison la plus sympa je pense.

       

       

Midi approche a grands pas et il reste une expérience à faire, celle qui me tient le plus à cœur: un peu de shooting dynamique. J'avais prévu de le faire sur une longue ligne droite à proximité mais çà va être l'heure de pointe. Néanmoins, il y a sur le site un assez long bout rectiligne qui fera l'affaire. Sa principale qualité est un décor de caractère, son principal défaut est un revêtement qui n'est plus un, très irrégulier. Je vide le coffre de la Mégane pour m'installer à l'intérieur.

Il ne reste plus qu'à trouver un chauffeur. C'est parti, au 1/40.

       

J'espère que vous excuserez la surabondance de photos mais c'était une première pour moi et çà faisait longtemps que je voulais faire ce genre de shoot.

       

Et retour dans l'autre sens. La longueur et l'état de la route ne permet pas d'excès, nous roulons aux environs de 40 km/h mais c'est suffisant.

       

C'est reparti (un grand merci à Philippe pour les photos du making-of).

       

       

C'est bien sûr la rouge la plus facile à prendre, car c'est celle qui est la plus facile à exposer.

       

Franchement, les rails et le vieux bâtiment derrière donnent vraiment un très bel environnement. Il y a du potentiel pour de très belles choses ici.

A condition d'améliorer un peu la qualité des prises de vue. La netteté n'est pas totalement satisfaisante.

       

C'est sûr qu'en étant secoué comme un prunier, ce n'est pas forcément très évident, et le taux de déchets avoisine les 90%, ce qui n'est pas gênant. En fait, une seule photo parfaite serait suffisante mais ce n'est pas tout à fait le cas de celles ci. Persévérer et progresser, voilà le programme.

       

Le temps de discuter un peu et il est déjà l'heure de se séparer. Je tiens à remercier vivement Philippe, Rémy, Virgile et surtout Jeoffrey qui est venu spécialement de Lausanne pour leur participation et leur sympathie. J'espère que le résultat sera à la hauteur de leurs attentes. Pour ma part, çà a été une matinée très agréable, qui a confirmé que les Abarth sont très séduisantes. J'ai cependant réalisé la difficulté de gérer plusieurs voitures en même temps: pas facile de trouver des poses efficaces à trois. Pour ce qui est du shoot dynamique, j'ai été très content de pouvoir enfin éprouver cette technique et il me tarde de remettre çà en essayant de peaufiner les résultats, peut être sur un revêtement plus adéquat. Je m'aperçois tout de même que je suis toujours moins performant en shooting que sur le vif lors d'évènements. J'ai plus le coup d'œil en improvisation que quand je dois moi même mettre en scène. Une question d'imagination peut être, ou un manque de préparation préalable. En tout cas, voilà un axe de progrès important pour la suite. 

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Sans aucun rapport, je profite de la torpeur du mois d'août pour un satisfecit et un coup de gueule au sujet d'internet. Autant commencer par le positif, le net est un formidable outil pour découvrir le travail des autres, s'en inspirer et progresser. C'est ainsi que j'ai découvert le travail de Laurent Nivalle sur Le Mans Classic: une vision totalement différente de la mienne, de pur artiste. C'est là que je me rends compte que je suis plus influencé par les magasines mainstream que par les galeries d'art, ce qui est évidemment logique. Bien sûr, chacun a son style et je ne suis pas à la veille d'avoir ce genre de coup d'œil mais j'aimerais m'imprégner de cette atmosphère particulière pour m'améliorer et proposer quelques clichés différents (avec des gens dessus, oh la la!!) dans mes reportages. Mais pour une pépite de ce genre, que de boue à tamiser.

L'exemple qui m'a le plus frappé puisque j'en détenais les clés est tout récent. Une vidéo montrant une 458 crashée contre l'arbre situé juste à la sortie de l'usine Ferrari, Via Musso, est postée sur Youtube avec ce commentaire "The day before it was just good, but a day later... RIP 458 Italia". Jalopnik, site américain un peu trash brode le titre suivant "Ferrari Owner Wrecks 458 Italia Within 24 Hours Of Purchase". Cà m'interpelle car j'ai reconnu l'immatriculation de la voiture et il s'agit de celle qui est proposée par Warm Up pour faire des tours de 15 minutes (70 euros) dans la ville. Je l'ai photographiée en mai. Dans un élan typique d'internet, la nouvelle est immédiatement reprise par tous les blogs automobiles: Carscoop via Jalopnik puis Caradisiac via Carscoop; Autosblog via Axisoforoversteer; Leblogauto via Zercustoms... chacun racontant la même idiotie et entrainant des commentaires haineux ou puants de jalousie (spécialité dont peuvent hélas également se targuer des sites sérieux comme lemonde.fr ou libération.fr pour la partie haineuse). Je fréquente certains de ces blogs et j'en apprécie parfois le contenu, même si je m'en méfierai encore plus désormais, mais je trouve dommage que pour faire de l'actu, ils en soient réduits à faire des traductions irréfléchies d'autres sites ou de recopier béatement des dossiers de presse. C'est vraiment la mort de la créativité et de l'individualité et c'est très regrettable. Certes, ce comportement de mouton de Panurge a déjà été à mon avantage lors de la publication des photos "volées" de la 599 GTO, qui a boosté la visibilité d'Arthomobiles mais au moins cette info là était elle exacte. Certes, les informations sur Lotus et Abarth que je viens de publier viennent du net, mais j'ai pris soin à chaque fois de les recouper à trois sources différentes dont une officielle (généralement wikipedia, un forum et le site officiel de la marque). Et bien sûr, une fois l'info publiée, elle est aussitôt oubliée par l'auteur qui a touché ses deux euros pour l'article. A ma connaissance, seul Axisofoversteer a pris le soin de corriger sa publication pour rétablir la vérité. Voilà, vous aurez compris que la multiplication de sites qui n'existent que pour dire la même chose que les autres m'irrite un peu, en particulier quand ce sont des âneries.

Enfin, Ferrari a présenté le weekend dernier à Pebble Beach, de façon très privée, un nouveau modèle. La rumeur, souvent bien informée dans ces cas là, fait état d'une version Spider de la 599 Fiorano dotée du moteur de la 599 GTO (et surtout de son échappement!) et d'un toit souple symbolique. La série serait ultra limitée, maximum 100 exemplaires, et le prix à l'avenant, vers 500K euros. Nous verrons bientôt lesquelles de ces informations sont exactes.

Pour la suite, je vais essayer d'organiser un dernier shooting estival avant de vous dévoiler les reportages sur le passage des 599XX sur le circuit du Nürburgring. 

 

La BMW Z3M Coupé

La Ferrari 355 berlinetta

La Lotus Esprit V8

Le shooting de référence: Ferrari 430 Scuderia

Retrouvez les autres séances de shooting récentes:

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