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Anciennement Megève - Monaco, le rallye de régularité organisé par l'équipe Red Cars Racing se présente désormais sous une dénomination plus générique, les Red Days, afin de pouvoir proposer aux participants fidèles une plus grande variété de parcours. Cette année, le rallye partira donc de Turin pour rejoindre Evian et ensuite Megève en trois jours. L'organisateur m'a gentiment fourni l'itinéraire du samedi et m'a invité à partager le déjeuner à Chamonix. Les concurrents passeront par le très photogénique sommet du Col de l'Iseran mais çà me fait un peu loin donc j'ai décidé de les retrouver à la descente du Tunnel du Mont Blanc, en direction de Chamonix. Je pars tranquillement vers 07h30 et j'arrive au pied des Alpes avec un peu d'avance sur mon planning, ce qui me permet de flâner un peu. Je découvre les vignobles de l'extrême de Martigny: ici les vendanges ne sont pas pour les âmes sensibles. 

       

Puis j'avise un torrent en contre bas de la route. J'ai encore de la marge, je décide donc de tenter enfin la pause longue pour de vrai. J'installe l'appareil sur le trépied, fait ma mise au point puis passe tout en manuel. Je visse ensuite mon filtre ND1000 qui va multiplier le temps de pause par 1000. De 1/80ème, la pause passe donc à 12.5 secondes. J'obture le viseur afin d'éviter l'apparition d'aberrations chromatiques et c'est parti. Je fais d'abord trois pauses avant de me déplacer légèrement et recommence avec 5 pauses (5", 8", 13", 20" et 25") afin de préparer mon traitement HDR. Le lieu a été choisi un peu à l'arrache mais je suis très satisfait du résultat qui est exactement celui que j'imaginais. 

         

J'arrive ensuite dans les faubourgs de Chamonix. Les bâtiments sont affreux par ici mais la vue sur le Mont Blanc qui écrase la ville est assez époustouflante. Je comprends mieux soudain le besoin que ressentent beaucoup de Chamoniards de monter à son sommet, et leur passion pour l'alpinisme. 

 

Je monte ensuite les lacets vers le Tunnel du Mont Blanc en cherchant un point qui me permettrait de prendre les voitures avec le Mont Blanc en fond. Pas facile. Je m'arrête dans une épingle. Ce n'est pas fait exprès mais il s'agit de celle qui abrite le Mémorial des victimes de l'incendie du Tunnel qui a coûté la vie à 39 personnes en 1999.   

 

Il est près de 11h30, j'appelle Loïc, un des photographes du site www.photos-automobiles.com qui suit le raid en tant que photographe embarqué. Il est encore au col de L'Iseran. Autant dire que les premiers ne sont pas près d'arriver. En cherchant un emplacement valable, je vois tout de même monter cette 997 GT2

         

puis cette Nissan GT-R noire.  

 

Le reste du temps je tache de m'occuper.

 

Voilà les premiers, stickers faisant foi. Une rare 208 GTS Turbo qui me permet de faire à peu près la photo que j'avais en tête

        

suivie d'une Testarossa.

         

Les arrivées sont très espacées. C'est ensuite une magnifique Scuderia 16M qui se présente. Je l'assure au 70-200.

         

456 et 328 encore

       

Ah tiens, les Maserati sont acceptées également

 

S'ensuit une longue période de rien qui me met le doute. Il est déjà près de 13h00 et je décide d'aller voir du coté du restaurant. Au moment ou je m'installe au volant, une autre 328 arrive. Finalement c'était peut être là le meilleur point de vue mais un des nombreux camions qui montent auraient facilement pu tout gâcher.

 

Je me dépêche de suivre la Ferrari et nous arrivons ensemble à la Maison des Carriers. Le patron du raid, Laurent Blomet, pointe lui même les arrivées. Il est notamment le fondateur de l'excellente revue (désormais annuelle) World in Red et du club Cavallino Rosso. Lui est son épouse ont une grande expérience de ce genre d'évènements pour avoir déjà organisé plus de 70 sorties Ferrari en tout genre. Pour l'instant, deux membres du staff lui ont fait faux bond et il est très occupé. Je commence par visiter le parking où je retrouve la Testarossa, les 328 et la 456

         

Et surtout la 16M

         

       

Si on expérimentait un peu?

C'est ensuite Stéphanie, la charmante épouse de Laurent qui m'accueille chaleureusement et m'invite à rejoindre le restaurant. A ce moment là une 599 arrive et fait enregistrer son temps. Je sens que je vais rester encore un peu sur le parking.

        

Mes deux Ferrari actuelles préférées réunies pour une photo de groupe (en réalité, c'est la Scuderia mais c'est presque pareil)

       

J'assiste ensuite à l'arrivée d'une California,

         

puis d'une superbe Challenge Stradale

         

Un belle publicité pour la maison Carrier

Voici une deuxième Testarossa. C'est manifestement le dernier équipage. Au final, il n'y a donc qu'une douzaine de participants. C'est vrai que le site internet de l'évènement annonçait une limite à 35 participants donc le plateau final est un peu décevant, même si les voitures sont de qualité.

 

Une fois à table, Laurent annonce aux concurrents le classement de l'épreuve de la veille (une boucle autour de Turin) puis m'offre très gentiment la chemise portée par l'ensemble du staff. Je suis vraiment gâté.  

 

A ma table se trouve aussi Patrick Payany, un photographe reconnu, passionné de Ferrari, dont vous pourrez trouver le nom dans bon nombre de publications  (son site: fotorissima). Il me confirme qu'il est très difficile aujourd'hui de vivre en tant que photographe indépendant dans le Sport Automobile. A défaut d'en faire un métier à plein temps, il est très heureux d'être un des photographes officiels de Ferrari. Comme je le comprends. Au cours de cette pause très enrichissante, nous parlons également de la meilleure manière de couvrir ce genre de rallye de régularité. Quand on ne peut pas prendre de raccourci, il faut doubler les concurrents qui maintiennent une moyenne assez basse. Je reste dubitatif sur la méthode sur les routes des Alpes mais on va voir. Je repars avant le café pour prendre de l'avance et trouver un coin photogénique. Dès la sortie de Chamonix, une groupe de Porsche garées sur le parking d'un golf attire mon attention. Freinage, demi-tour. Ici aussi il y a du rassemblement dans l'air. GT2 

         

et une impressionnante armada de Turbo. La Macadamia (marron foncé), quelle tuerie !

         

Je ne m'attarde pas. Au bout d'une trentaine de kilomètres, je trouve une épingle qui me semble convenable. Il y en a peut être des mieux plus loin mais il faut bien choisir un endroit. Une nouvelle fois l'attente est assez longue. Les concurrents doivent tenir une moyenne d'environ 40 km/h donc ils roulent vraiment très tranquillement. Les départs se font toutes les trois minutes mais des écarts se creusent rapidement. Au bout d'un moment, la première voiture arrive. Une 328

         

Puis une autre

         

       

La 16M

         

       

Ici aussi, il y a des imprévus.

         

La Stradale est joueuse. Elle fait mine de venir vers moi avant de s'éloigner dans un vacarme tonitruant. 

         

elle précède de très peu une Testarossa

       

       

La California passe,

         

puis la 599 

         

L'Abarth de l'organisation, très sympa

Alors que je me prépare à reprendre la route, deux nouvelles voitures arrivent, une Mondial 3.2 Cabriolet totalement inattendue et une troisième 328

         

Je vais essayer de rattraper tout le monde à l'arrivée sur Evian. Le GPS me fait prendre l'autoroute mais la route qui longe le Lac Léman est peuplée d'escargots qui me coûtent pas mal de temps. Je m'énerve tout seul. En remontant vers Neuvecelle qui est sur le parcours des concurrents, j'ai un peu de mal à trouver un endroit intéressant et je finis par croiser la 16M. Zut, c'est elle que je voulais choper en priorité. Je fais demi tour et me poste tant bien que mal sur un point qui domine le lac.

         

       

Il pleut légèrement et la lumière baisse déjà mais j'arrive à faire l'image que j'avais en tête (la première). Un sentiment très satisfaisant.

        

Même problème ici qu'à Gstaad, il y a des fils électriques ou téléphoniques qui bouchent le paysage de partout.

 

Et la circulation est parfois assez dense pour risquer de me faire rater des photos.

        

Encore une fois, c'est en retournant à la voiture que je tombe sur un point de vue sympa. 

 

Je décide donc de patienter encore un peu. 

         

Je prends ensuite le chemin de la Place de l'Eglise d'Evian avant qu'il ne fasse trop sombre. C'est là qu'a lieu le pointage final de la journée. Il y a pas mal de curieux sur la petite place.

 

Quelques voitures sont venues en spectatrices comme cette 550, cette 328 et cette F430.

         

La 599 arrive après moi. Cette voiture fait vraiment un bruit sublime au ralenti.

 

Puis c'est la Stradale qui fait son apparition en poussant quelques hurlements.

         

Je sais que je ne répartis pas les photos équitablement entre les différentes voitures mais cette 16M me plait vraiment beaucoup. 

        

       

       

Une fois que tout le monde est arrivé, les concurrents s'apprêtent à prendre le chemin de leur hôtel. 

         

       

Les voitures s'en vont une par une en s'engageant dans un rond point

         

Ce qui les stoppe juste assez longtemps pour que je puisse en profiter.

       

ou pas

         

La place se vide très rapidement de ses spectateurs. Dernière photo du jour.

Laurent me communique les villages traversés le lendemain et je rallie mon propre hôtel situé à Thonon, à une dizaine de kilomètres. Pour moins de 40 euros, l'Etap Hotel est plus que correct si on se contente de peu de mètres carrés. Les concurrents doivent rallier Megève vers midi donc le départ sera donné vers 9h00, ce qui me convient tout à fait.

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Dimanche, temps maussade. Je démarre vers 8h30 en direction de Morzine. La brume qui reste dans le fond des vallées est plutôt sympa. Par contre, après 40 km je n'ai toujours pas trouvé un endroit qui me fasse flasher. Je trouve donc un compromis: une descente en sous bois avec quelques rochers et surtout un parking assez grand pour que je puisse orienter ma voiture de façon à pouvoir shooter par la fenêtre. Il fait frisquet et je ne sais pas dans combien de temps arriveront les premiers. La Stradale dont le chant résonne assez longtemps entre les montagnes se présente après environ trente minutes. 

         

La 328 noire et suivie de très près par la 16M (hélas mal accompagnée). 

         

       

A peine sont elles passées que je mets le contact et pars à leur poursuite. Comme je le pensais, revenir sur elles est très facile mais les dépasser est une autre paire de manches. Elles roulent lentement mais les occasions sont rares. Cela dit je ne me plains pas de parcourir quelques kilomètres derrière la 16M, même si celle ci est quasiment inaudible. En effet, comme sur la Scuderia, le bruit est tonitruant dès que les valves à géométrie variable de l'échappement s'ouvrent mais quasi inexistant avant. Et le conducteur est très raisonnable. Même une fois dépassée, il reste à creuser l'écart, ce qui n'est pas facile non plus. A la sortie d'un village, un checkpoint immobilise les deux Ferrari et j'en profite pour prendre le large. J'essaie de rouler assez vite pour avoir le temps de repérer un spot de me mettre en place. Dès que j'en vois un, je plante les freins et j'attends. Et j'attends. Et encore. Au bout d'un moment la conclusion s'impose: à vouloir aller trop vite, j'ai loupé une direction, les concurrents ne passeront pas par là. Quel con! Enfin, c'est en faisant ce genre d'idiotie que l'on apprend. Une Corvette a tout de même la bonté de passer devant moi pour que je puisse tester l'endroit que j'avais trouvé, sur les hauteurs de Colligny.

 

J'entre Megève dans le GPS et à peine sur l'autoroute Nicolas m'appelle pour me faire un bilan de la sortie Lamborghini au Circuit de Bresse. Cà à l'air bien. Il est déjà 11h00 et j'ai deux heures de route pour la Bresse. Tenter Megève serait hypothéquer les Lambos. Je décide de prendre la tangente. C'est l'avantage de faire çà pour le plaisir: la possibilité de partir sur une autre opportunité, alors que les photographes officiels doivent rester jusqu'au bout du bout.

Vous en saurez plus sur ma première expérience du circuit de Bresse dans la prochaine mise à jour, mais auparavant, je tiens à remercier chaleureusement Laurent et Stéphanie Blomet pour leur extraordinaire accueil. J'ai tout de suite eu l'impression de faire partie de la famille. D'ailleurs, ces Red Days se déroulent incontestablement dans une atmosphère de détente et de convivialité. Les pauses de midi sont suffisamment longues pour que tout le monde puisse en profiter et bien manger, les étapes sont étudiées pour passer par des paysages magnifiques dont les concurrents peuvent profiter en toute sérénité. Bref, c'est un art de vivre et de bien vivre, loin de l'esprit de compétition qui préside au Tour Auto ou à la Gstaad Classic. Il en faut pour tous les goûts et j'espère retrouver les Red Days l'an prochain avec un plateau un peu plus fourni, ce qui était le point faible de cette édition en matière de photo. Si vous êtes propriétaire et que vous cherchez une sortie cool entre passionnés, avec des routes sinueuses et de la bonne chère, considérez sérieusement de contacter Red Cars Racing.    

 

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