Le plateau 5 à l'obligation de rouler phares allumés, signe de la lumière déclinante. Les flous vont se multiplier et je croise les doigts pour avoir des photos exploitables. J'impose à l'appareil une vitesse de 1/30ème de seconde car en dessous, aucun espoir de netteté. Finalement, le résultat n'est pas si mauvais, une fois éliminées toutes les photos ratées qui sont quand même légion. C'est le plateau qui va passer d'une obscurité prononcée à la nuit totale, en passant par un coucher de soleil qui donne une jolie teinte rose au ciel.

       

       

       

La turbine tourne toujours sur la piste, alors que dans le ciel le biplan ne va pas tarder à ranger son hélice pour la nuit.

       

La P3 et la 512 tournent comme des horloges

       

       

tandis que les Daytona tombent comme des mouches

       

       

       

Coucher de soleil

       

       

       

Crépuscule

       

       

et nuit

Quand le plateau 6 est appelé, c'est quasiment  la nuit noire, le challenge devient ardu. Toujours placé dans le même virage, je suis un peu aidé par les projecteurs qui illuminent légèrement la piste. Le créneau pour prendre les voitures est très restreint. Je les vois changer de couleur dans le viseur quand elles entrent dans la tâche de lumière: c'est juste à ce moment là qu'il faut déclencher. Dans ces conditions quasi impossible, le duo 40D / 70-200 m'étonne à nouveau, même si les ISO sont très hauts et donc les images moins bien piquées, il faut se souvenir qu'il fait nuit noire.

       

       

       

       

       

 

Je fais une tentative avec le grand angle et le trépied mais les phares arrières des anciennes sont tellement peu lumineux que le résultat n'est guère probant, quelque soit le temps de pose.

 

Une fois la session achevée, je décide de repasser dans quelques paddocks. il y a peut être des images sympas à faire. Tiens par exemple cette Mustang en ambiance quasi monochrome

Dans le paddock 5, je vais faire mes adieux à la P3 que je ne reverrai sans doute pas demain, ainsi qu'à la 512.

       

       

Dans le paddock 3, les SWB et les Aston Martin se reposent temporairement.

       

En remontant dans le village, je m'aperçois que le Le Mans Heritage Club est toujours ouvert et désert mais sous les lumières jaunes des réverbères, la lumière sera difficile donc je passe. Minuit et demie, le plateau 1 va rentrer de nouveau en piste d'ici quelques dizaines de minutes, l'ambiance nocturne est vraiment plaisante, je suis très tenté de rester encore mais il faut être raisonnable et encore une fois, j'ai les pieds et les jambes en compote. Direction dodo. 

 

Dimanche matin, on va y aller cool. J'ai déjà fait le plein de sensations et j'ai le cerveau saturé de merveilles en tout genre. Je me lève donc vers 8H, grasse matinée pour une journée d'évènement, afin d'arriver sur le circuit vers 8h45. A peine arrivé à la sortie d'Arnage, je croise une superbe Lamborghini Miura rouge. Je résiste à la tentation du demi tour pour la suivre et poursuis en direction du circuit. J'y serai en premier mais la Miura arrivera quelques minutes plus tard. Ouf. Mes premières photos sont loupées car l'appareil est toujours réglé au 1/30ème. Toujours rester vigilant sur les réglages.

 

Je vais essayer de prendre mon temps aujourd'hui, et de partir tôt. Sur le parking des clubs, je retrouve Stan et plusieurs membres de SCF que je n'avais pas eu le plaisir d'aborder la veille. Je rencontre à nouveau Olivier et Thomas de Fchat. C'est agréable de se poser un coup et de discuter un peu de nos passions. Olivier nous raconte que tard dans la nuit, il a suivi une 250 SWB blanche qu'il n'a jamais pu retrouver ensuite. C'est le genre d'apparition furtive qui fait la magie et le mythe des abords des courses du Mans. Comme cette 275 GTB qui fait un tour et puis s'en va.

Ce qui n'empêche pas de rester mobile pour aller chercher une Dino inédite ou une Jaguar XJ220.

       

ou encore pour assister au passage sur le Bugatti du Breadvan en route pour le circuit (et une rencontre impromptue avec un rail de sécurité).

       

Le temps est magnifique aujourd'hui, ciel bleu et peu de nuages, l'occasion pourquoi pas de sortir le filtre polarisant sur le 17-40. Je ne l'ai pas encore beaucoup utilisé car j'en maitrise mal le fonctionnement. En fait, il suffit de le faire pivoter pour en faire varier les effets. C'est absolument surprenant de voir l'amplitude des effets sur les reflets qui passent des parties plates aux arêtes. En revanche la vitesse s'en trouve sérieusement affectée aussi puisqu'on tombe quasiment au 200ème. Je m'amuse un peu avec le filtre mais au développement, je m'aperçois que pas mal des photos prises avec sont voilées. Si quelqu'un a une explication, je prends ! Exemple dans le parc supercar: Les deux prises avec le pola mais en l'ayant tourné. Ici, le voile n'est pas apparent

       

Je repasse une nouvelle fois au Heritage Club qui propose quand même des merveilles

       

300 SL et Gordini

       

La grosse surprise du weekend sur le parking Ferrari, avec l'arrivée d'une California: l'originale, pas le nouveau placebo. Ca ne change rien à ce que je disais hier mais c'est le genre de voiture ultra exclusive qu'il faut absolument faire venir pour être à la hauteur d'un évènement comme Le Mans Classic.

       

       

Vers midi, j'avoue que j'en ai plein les bottes après plus de trente heures à arpenter le circuit en tout sens (pas consécutives heureusement). J'ai déjà fait pas mal de bord de piste, pour mon plus grand plaisir et le paddock est blindé de monde. De plus, il me reste 600 bornes à faire pour rentrer à la maison et je ne veux pas rentrer trop tard. Je décide donc de prendre la voiture pour faire un tour des parkings avant de prendre le chemin du retour. Premier parking, le blanc, rien d'étourdissant. Deuxième parking, le bleu, celui ou j'aurais du aller me garer. C'est celui où Olivier m'a dit avoir vu une F40 la veille. A quelques mètres de l'entrée, une Murcielago 40è anniversaire, N° 36/50.

Plus loin dans le parking, une Superamerica grise. Pas mal de 308, 328 et Dino 308 GT4: voitures abordables pour passionnés voulant posséder une première Ferrari.

Egalement deux Ultima, des TVR, des Aston Martin de tout âge, comme si il en pleuvait. Bref, je comprends mieux pourquoi certains membres de Supercarfance vont aux 24H du Mans juste pour écumer les parkings: c'est absolument fou !

       

       

       

       

Chevy 57 et Porsche Turbo Ruf

       

A la sortie, je tombe sur une Gallardo. L'occasion de tenter de faire un plan avec les nuages et un environnement bucolique.

Je poursuis plus loin, pour tomber sur les campings. La aussi, quasiment que des classiques, énormément d'Anglais, pas mal de Ferrari de la gamme 308 à 412. La plus belle est une Dino 246 GT. Je tombe aussi sur deux Porsche tuning, qui sont quand même moins impressionnantes que les 935 que j'ai vues en piste.

       

Du coup, le temps passe, je pense qu'il reste encore pas mal de parkings et de campings tout autour du circuit mais il faut bien y aller. A quatorze heures, je me force à partir, en sachant très bien que je laisse derrière moi de belles opportunités. Le voyage me donne raison puisque juste après Paris, la fatigue m'oblige à m'arrêter 1h30 pour dormir. je n'arrive pas à la maison avant 21H. Je me dis donc que j'ai bien fait de décoller tôt même si en consultant Supercarfrance, je vois que j'ai raté une Pagani Zonda, une 8C rouge, au moins une autre Enzo, des Aston DB7 Zagato mais bon, on ne peut pas tout voir, encore moins être partout. Dans le même esprit, je n'aurai vu des treize kilomètres du circuit que les quelques centaines de mètres séparant la ligne des stands de la passerelle Dunlop: rien des noms mythiques comme le Tertre Rouge, Mulsanne, Maison Blanche, Hunaudières, Arnage. Disons qu'il faut en garder pour les prochaines éditions. 

 Ma conclusion sur le weekend: d'abord un grand merci à Bertrand de Peter Auto pour son soutien et le pass presse qui m'a permis de vivre le weekend de façon très privilégiée, à la manière d'un photographe professionnel. Ce n'est pas aussi glamour qu'on pourrait le croire. En fait c'est surtout super fatiguant et c'est difficile de faire autre chose que la piste. Néanmoins, ça restera pour moi une expérience inoubliable. La manifestation en elle même est sûrement le must européen pour les rassemblements de voitures classiques: les clubs jouent le jeu à fond, et les Anglais qui sont définitivement fous du Mans débarquent avec des voitures de folie, parfois d'une extrême rareté, laissées sur les parkings publics. C'en est même parfois trop car on ne sait plus où donner de la tête et on a perpétuellement l'impression de passer à coté de choses uniques. Merci à tous ces passionnés de venir avec leurs précieuses machines. C'est sûr que je ferai le maximum pour être présent tous les deux ans sur cette manifestation incroyable, en tirant parti de cette première expérience. Merci enfin à mon épouse qui me laisse partir trois jours de suite pour assouvir mon envahissante passion.

En rentrant, j'ai eu la tristesse d'apprendre le décès de Bernard Cahier. Cet extraordinaire photographe avait commencé à suivre la Formule 1 quasiment depuis sa création en 1952 avant de contribuer largement au développement du journalisme sportif en créant en 1968 l'International Racing Press Association. Il avait également longtemps été responsable des relations publiques de Good Year, inventant au passage le concept de Motor Home et s'attirant l'amitié des plus grandes stars parmi les pilotes, dont il devait malheureusement voir disparaitre un grand nombre. Aujourd'hui encore, ses photos de course des années 50 à 70 font référence dans la plupart des ouvrages sur le sujet. Je ne saurais trop vous conseiller les livres auxquels il a participé et qui sont pour la plupart excellents. C'est devenu un de mes cadeaux favoris pour mes amis passionnés de sport automobile. Le hasard a voulu que ce grand bonhomme nous quitte le jour où ses bolides chéris tournaient sur le grand circuit du Mans qu'il avait si souvent fréquenté, qu'il repose en paix auprès des plus grands pilotes.  

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