Jaguar, bien sûr, ou tout au moins une Lister Costin Jaguar.
Dans le paddock stationnent également une Jaguar Type C et un intéressant camion de l'écurie Ecosse pouvant transporter des voitures à l'intérieur mais aussi sur le toit. C'est tout le charme du Mans Classic de laisser voir également la logistique de l'époque.
Avant que les essais ne débutent, j'ai le temps de repasser par le village où l'espace dédié aux Supercars est encore clairsemé. On y trouve tout de même une Mercdes SLR, une Wiesman et une Spyker. C'est du classique mais c'est pas si mal pour commencer (Je laisse les plaques apparentes exceptionnellement car si les voitures sont en display officiel, c'est que les propriétaires acceptent tacitement d'en voir diffuser les images, à mon avis).
Il est temps d'aller voir ce qui se passe au bord de la piste du Bugatti, dans les espaces réservés au clubs, où les spectateurs passionnés commencent à affluer. Je passe d'abord devant les parkings Corvette et Facel Vega.
Une route relie les paddocks à la jonction avec le grand circuit, qui est également utilisée par les spectateurs pour rejoindre leurs parkings. Autant dire qu'elle est particulièrement bien fréquentée et qu'il est difficile de s'arracher à la contemplation de toutes les merveilles qui se croisent ici. Des Pantera cherchent leur point de rassemblement.
Une Bentley Conti GT Speed rejoint le parc des supercars, suivie d'une Morgan Aero. Elles croisent une Carrera GT et une Ferrari 275 GTS. Hallucinant; je me retrouve à faire du spotting sans plus savoir où donner de la tête. Cà déboule de partout.
Sur l'aire de parking proprement dite, l'espace réservé à Lamborghini est déjà occupé par une Espada, une Countach 25è anniversaire, une Diablo GT et une Murcielago, parfait panachage de générations pour cette marque sans réelle Histoire en course automobile.
Chez Aston, c'est le début de l'orgie qui va sévir tout le weekend: les premières DB6 arrivent, il y en aura un nombre absolument incroyable tout au long des trois jours, et pas que çà. Ainsi que des modernes bien sûr, comme cette Vanquish.
Chez Ferrari, une drôle de 512 BB élargie arrive, très étrange. Pas tellement à mon goût mais il y en faut pour tout le monde.
Puis une 365 GT 2+2 et une première Daytona. Le modèle fête son 40è anniversaire cette année, de même que le Club Ferrari France.
Séquence émotion avec l'entrée en piste de la première Enzo, toujours une vision saisissante. Les premières Stradale sont là aussi, à leur place sur la piste.
Vers 10h30, la pluie fait son apparition, ce qui me permet d'enfiler le poncho qui m'a cruellement manqué il y a une semaine. Le temps de juger de son efficacité et le soleil revient. Ce seront les seules gouttes de pluie du weekend. Ouf !
Comme je le disais plus haut, concurrents et spectateurs se mélangent sur la route, provoquant sans cesse de nouveaux émerveillements.
Parmi les plus belles surprises, une Renaut Alpine A442B portant le nom d'un pilote prestigieux et victorieuse en 1978 et une Bugatti 35 C à l'équipage 100% féminin. Concernant la Renault, je pense que c'est la voiture victorieuse ici même en 1978. Encore une page d'histoire.
Pour rester totalement dans l'esprit, les organisateurs ont prévu des navettes sous forme de taxis Londoniens, vieux bus et véhicules militaires d'époque. Une excellente initiative qui renforce le dépaysement.
Quinze heures, les essais vont commencer avec le plateau 1. Il est temps d'utiliser la chasuble pour accéder au bord de piste. Il va falloir se familiariser au plus vite avec les filés. J'avoue que le plateau 1 n'est pas celui qui m'intéresse le plus. Je me contente donc de prendre quelques Bugatti et BMW. En même temps, un vénérable aéroplane célèbre le moment à sa façon en survolant le circuit. Tout y est, dans les trois dimensions.
Le plateau suivant ne comporte qu'une seule Ferrari, une 750 Monza, sn 0568M
mais bien d'autres modèles très attractifs: Mercedes 300 SL
des Jaguar Type D
et Type C
Aston Martin DB2/4 et DB3
Maserati 250 S
Austin Healey 100M, AC ACE
DB Sport, Talbot Lago T26 GS
Une Cadillac Sedan que l'on imagine plus à son aise dans les étapes routières de la Carrera Panamericana et la Fiat 8V de Jean Sage
Je me suis placé juste avant la chicane Dunlop, dans un spectaculaire gauche droite en pleine montée. Un endroit qui ne pardonne pas les approximations, en particulier pour les pilotes qui ont du mal à s'acclimater au freinage approximatif des belles anciennes. C'est également le bon endroit pour laisser libre cours aux glissades des quatre roues, impeccablement maitrisées en contre braquage, à l'image de cette Type C et de cette Skoda Sport.
Je vais m'attarder un peu plus longuement sur le plateau 3 qui est plus fourni en cheval cabré. C'est aussi le dernier plateau où les voitures passent le pif paf en glisse complète. Avant d'en arriver aux Ferrari, jetons un coup d'œil sur les superbes Aston Martin DB4 GT, très désirables.
et une mini Aston. Ah non, il s'agit d'une Sunbeam Alpine !
Pendant qu'on est dans les mini cars, une SAAB 93 3 cylindres de 750 cm3. La voiture la plus bruyante du plateau avec un hurlement strident affreux. On aurait dit que le moteur tournait à 15000 tours pour atteindre une vitesse somme toute modeste. C'est la seule voiture qui m'a cassé la tête de tout le weekend.
Jaguar Type D et Aston Martin DB3S
une Austin Healey 100/6 et une Peerless GT dans des positions plus ou moins désespérées.
On en vient à mes chouchoutes, désolé pour ceux qui sont allergiques au cavallino. La 196 SP
en fâcheuse position
la 246 S
la Tour de France
puis les châssis court
A noter que 2551 GT donne la désagréable impression de se tordre lors des appuis importants. J'ai souffert de voir le chassis encaisser de telles épreuves à chaque passage devant moi.
Et puis la star en représentation, 2069 GT aux mains du Belge Vincent Gaye, l'homme qui passe les virages en drift. J'avoue que j'attendais chacun de ses spectaculaires passages à chaque tour. Dans le reportage sur Hockenheim, j'avais critiqué Carlos Monteverde pour son style trop agressif. Gaye me semble aussi spectaculaire mais plus sage car il ne semble pas intimider ses concurrents comme peut le faire Monteverde. Cela dit, je ne l'ai pas vu sur les autres parties du circuit. Quoiqu'il en soit, c'est un pilote généreux qui comble le public. Je vous mets plein de photos car je me suis vraiment éclaté à les prendre.
Des fois, on a l'impression que çà ne va pas passer... mais çà passe de justesse
et une fois ... ce n'est pas passé.
Belle maitrise des transferts de masse qui propulsent la voiture dans le droit, toujours en glisse. Impressionnant et efficace puisque Gaye fera le deuxième temps de la séance d'essai, même si ce n'est évidemment pas dans cet enchaînement qu'il gagne des secondes.
Problèmes mécaniques pour cette Lister Costin en tout fin de session
Place au quatrième plateau. Cette fois, les voitures commencent à coller à la piste même si les erreurs se paient toujours comptant.
Les GT40 sont impériales et dominent largement les essais
Les Type E, Bizzarrini et Aston Martin suivent tant bien que mal
parfois à la limite de la collision. Heureusement, les réflexes des pilotes permettent d'éviter la catastrophe.
Les Ferrari ne se battent pas vraiment pour la victoire
bien que le Breadvan attaque très fort
tandis que les 275 GTB suivent des rythmes bien différents. La GTB/C sn 09079 attaque
06895 à la poursuite de la GTB/C sn 07047, puis seule
08061
09007, la dernière des GTB/C, et une autre 275 grise, sn encore incertain
Les couleurs claires semblent aller moins vite, sans doute une coïncidence
Le soleil baisse et je me retrouve à contre jour donc c'est le moment de descendre vers le tunnel et de passer de l'autre coté de la piste. L'occasion en passant à proximité de la pitlane de découvrir une des SWB de retour de son arrêt essence et de voir filer une des Ford GT qui fait un tour de piste entre les plateaux.
Je remonte donc me poster de l'autre coté, toujours vers le fameux gauche droite pour assister aux essais du cinquième plateau, 1966 à 1971. Toujours avant ma naissance. Je monterai un peu plus tard au pied de la passerelle Dunlop pour voir les voitures passer au somment de la butte. Honneur à la plus étonnante, une Howmet TX à moteur turbine qui passe dans un étrange bruit de jet, mais à un niveau tout à fait supportable.
Les Corvette sont de la partie, les même que celle que j'ai vue la semaine dernière à la course de côte
La Matra court également dans ce plateau
Deux Lola T70 MKIIIB
et une T70 MKIII
Une Chevron B8
Puis c'est l'armada des Porsche: 906
908/2
917
917/K
Ford GT40
Alpine Renault A210
Pour les Ferrari, les 365 GTB/4 Gr IV 16717 et 14429
16363
et 365 GTB/4 Spider NART 15965
Les Dino, pas forcément très coopératives
La 512 S sn 1016, une des stars du plateau
Et la star incontestée du plateau 5: 330 P3. Elle vaut bien un petit déchainement d'images.
Alors que la lumière baisse, une Alpine répand du liquide sur la piste, précipitant légèrement la fin de la séance
Il est vingt heures quand le dernier plateau entre en scène, à la lumière du soleil couchant. La présence des Ferrari devient anecdotique, ce qui n'empêche pas le plateau d'être très spectaculaire. De nombreuses BMW sont alignées, des 3.0 CSL
aux mythiques M1
De Tomaso Pantera Gr IV
Datsun 240 Z
Gulf Mirage et Lolo T286
Une Lola T292 qui me permet de réaliser un petit fantasme de photographe: la flamme qui sort de l'échappement au rétrogradage. Yeaaah ! Bon, c'était facile, la flamme est restée plus d'une seconde mais c'est néanmoins satisfaisant.
Les américaines: une Chevrolet Monza
et une Dodge Charger tout droit échappée des courses de Nascar de l'autre coté de l'Atlantique.
Pour les françaises, une Inaltera. Je ne peux pas dire que je suis séduit par la ligne
et la Renault Alpine A443
qui me donne l'occasion de prendre un des beaux plans du weekend. Dommage que le P soit un peu tronqué.
Des Porsche très variées, de la 911 RSR 2.8L
à la 936
en passant par les monstrueuses 935
Ainsi bien sûr que les 512 BBLM: 32129
28601
30559
et 22715, qui ne fera qu'un seul tour d'essai avant de disparaitre pour la journée.
La fin des essais du plateau 6 marque la fin de cette première journée. J'ai affreusement mal aux jambes et aux pieds. Et un an de plus aujourd'hui ne risque pas d'améliorer les choses. Je prends donc la route d'Arnage où j'arrive chez mes hôtes vers 21 heures. Le village d'Arnage offre lui aussi une ambiance stupéfiante: des Aston Martin et des AC Cobra garées de partout le long des trottoirs. Les parkings des restaurants remplis de voitures qui m'enchanteraient en temps normal. Mais ce soir je suis trop fatigué pour m'attarder. Je zappe même une Ferrari 456 GT rouge en espérant la retrouver le lendemain sur un parking. Le temps de recharger les batteries et de vider les 4000 photos de la journée sur le portable, il est largement passé minuit quand je profite enfin d'un repos bien mérité. Pas mal de flou léger dans les photos de bord de piste, je ne suis pas encore un expert des règlages. Toutefois, le piqué des photos est extraordinaire. Le couple 40D / 70-200 fonctionne à merveille.
Et tout cela n'était qu'un apéritif avant la gigantesque journée de demain.
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