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Neuf ans. Il a fallu attendre neuf ans pour que le programme XX revienne sur la mythique boucle nord du Nürburgring, l'enfer vert. Un véritable évènement, à mes yeux en tout cas, qui mélange une de mes voitures préférées et un circuit légendaire. Evidemment rien n'a filtré sur le programme de la journée, il nous faudra donc y aller au jugé.

En 2010, Thomas et moi avions commencé au Karussell coté extérieur. Les 599XX avaient quant à elles débuté par deux tours derrière une voiture travelling pour immortaliser l'évènement. Je n'avais pas réussi à mettre plus de cinq voitures dans le cadre, ce qui n'était pas bien terrible. Vous l'aurez compris, pour un effet spectaculaire, le but aujourd'hui est de mettre le plus de XX sur une photo. Et si possible de varier les points de vue. La dernière fois, nous étions ensuite revenus au fameux S de Brünnchen avant de poursuivre à pied en direction de Pfanzgarten. Les 599XX avaient plus ou moins été laissées libres de leur programme: les plus acharnés avaient tourné sans relâche, les autres s'étaient arrêtés au bout de quelques boucles. Pour ma part, j'avais pris le chemin du retour à 12h15.

Cette année, nous parions sur Brünnchen pour débuter la journée, dans l'espoir de réussir la photo de groupe. L'exposition sera bonne, ça devrait le faire. Nous arrivons sur place vers 08h30, alors que le début des festivités est prévu pour 10h00. Au moins nous pouvons truster l'un des emplacements photo découpé dans le grillage. En 2010, nous nous étions posté directement derrière la glissière. Pas très sécurisé mais les gentlemen drivers ont tendance a aborder la piste avec respect et prudence donc le rythme n'est pas acharné. Aujourd'hui, alors que personne n'est passé de l'autre coté du grillage, nous entendons le sifflet d'un commissaire situé à plus de 400 mètres de nous. L'homme finit par faire le trajet pour expliquer qu'il est interdit de se tenir dans l'encadrement de la porte qui permet aux commissaires de descendre le long de la piste. Ca parait sévère. Un coup de Messenger nous apprend que la majorité du contingent français est monté à l'extérieur du Karussel.

Enfin, des bruits de moteur retentissent au loin. Quand les voitures débouchent enfin dans le S, la surprise est grande. Non seulement il n'y a pas de voiture travelling mais il n'y a qu'un groupe de quatre voitures, emmenées par une FXXK noir mat qui semble tenir lieu de pilote. 

L'allure est modérée, il s'agit visiblement d'une reconnaissance.

       

       

Un autre groupe se présente quelques minutes plus tard, emmené par une 488 GTB Safety Car.

       

       

Evidemment ici les tours sont très longs donc on a le temps avant que les voitures ne reviennent.

Quatre en même temps, pas mal!

       

       

       

Ce que j'aime particulièrement sur la boucle nord, ce sont les graffitis qui parsèment le bitume. Même quand le revêtement est refait, les fans ne tardent guère à venir bomber de nouvelles inscriptions qui font le charme et la particularité de l'endroit. J'aime les voitures sales, j'aime les circuits sales, voilà.

       

       

Bon, nous avons plus ou moins compris qu'il y aurait plusieurs sessions successives mais même si les tours sont longs, mieux vaut ne pas bouger pendant que l'une d'elle est en cours. Au temps pour ma promesse de varier les points de vue...

       

Visiblement, nos amis se sont fait expulser du Kaussel par un commissaire. Notre liberté d'action et nos projets semblent se réduire à vue d'œil.

       

Avant le début de la deuxième session, nous montons à pied en direction de Wippermann

       

Les deux K grises roulent en formation. Ca tombe bien, elle font partie de mes préférées, d'autant que c'est notre première rencontre.

       

       

Même en restant au même endroit, le 100-400 permet de faire des images assez différentes.

       

Nous redescendons en direction du parking.

       

Certaines photos sont prises à travers le grillage, en mise au point manuelle.

       

Nous attendons la fin de la session et redescendons à Brünnchen. Là nous trouvons quelqu'un qui a le timing de la journée. Les sessions vont se succéder heure par heure, avec une pause déjeuner. Et la photo travelling est prévue pour 18h00. Damn!

Nous filons au petit Karussell, situé un peu après Schwalbenschwanz. Cette fois nous allons jusqu'au dessus en voiture, via les chemins en sous bois. Il s'agit d'une courbe serrée, avec un banking qui le fait ressembler au Caracciola-Karussell. Il est cependant bien moins incliné et plus court.

       

L'entrée et la sortie sont bien plus faciles à négocier que celles de la version hardcore.

       

 

       

Des herbes folles empêchent de bien faire les vues arrière.

Ici aussi, deux ouvertures sont pratiquées dans la barrière pour les photographes, ce qui permet de varier un peu les vues. Pas de commissaires à l'horizon mais vu l'inclinaison du virage, il n'y a pas d'intérêt à se mettre au ras de la piste.

       

       

       

       

Dès la fin de la session, nous filons vers Bergwerk, que nous avons repéré lors de notre reconnaissance hier soir. Il y a environ 15 minutes de route. Une fois arrivés, nous sommes immédiatement repérés par un commissaire qui nous ordonne plus que fermement de dégager. La direction du circuit semble de plus en plus préoccupée par son image: quelques semaines après les FXX, une chaine Youtube s'est vue expulser du circuit par la Polizei car elle ne respectait pas les termes de la licence obligatoire pour filmer le circuit (dès lors qu'une chaine dépasse les 10 000 abonnés en tout cas). Licence qui interdit de filmer les accidents, qui font évidemment la meilleure audience. Circulez, il n'y a rien à voir. Alors un accident impliquant un photographe placé dans une zone interdite ferait mauvais genre. Evidemment tout ça s'explique et se justifie du point de vue de la sécurité, ce qui peut difficilement se discuter, mais c'était aussi ce sentiment de liberté qui faisait le charme du Nürb. Cette déconvenue nous plonge dans des abymes de perplexité. Que faire si on se fait jeter de partout? Nous décidons de retourner poser la voiture à Brünnchen et de monter à pied à l'intérieur du Karussel.

Tout çà nous a quasiment fait rater une session entière mais c'est la pause déjeuner, ce qui nous permet de faire le chemin sereinement. Et c'est un sacré trek, croyez moi! Thomas va discuter avec le commissaire en poste qui lui indique que seules les personnes disposant d'une chasuble peuvent franchir les grillages. Il expulse d'ailleurs manu-militari un trio de jeunes un peu trop bruyants dans leur approche de l'extérieur. 

       

Les voitures arrivent. Il faut se rendre à l'évidence, le commissaire guette davantage les éventuels spotters que les autos.

       

Hélas les possibilités coté intérieur n'ont rien à voir avec celles de l'extérieur. Ce n'est pas loin d'être sans intérêt.

       

Les ouvertures permettent de faire un franc profil ou une vue de la sortie, mais pas la meilleure.

       

       

       

Ici l'entrée et la sortie sont de véritables gageures, et les fonds plats raclent souvent.

       

Bon, c'était un long chemin pour pas grand chose mais c'est toujours un point de vue différent. Entre deux sessions, nous entamons la rude ascension qui nous ramènera à notre point de départ.

       

Maintenant il va falloir multiplier les arrêts pour varier les cadrages. Thomas n'est pas découragé et m'annonce qu'il va tenter l'extérieur en mode ninja. Je visualise intérieurement le trajet à pied, puis en voiture, puis à pied, avec le risque de se faire virer et je décline la proposition. Evidemment aujourd'hui je le regrette, mais sur le moment, ça ressemblait vraiment à escalader l'Everest.

       

Je cherche donc de nouveaux angles tout au long de ma descente.

       

       

Les groupes sont toujours menés par la FXX K d'usine et le Safety Car des Challenge.

       

       

Une chose est sûre, si ce n'est pas parfait, je suis bien plus satisfait de ma couverture de cet évènement que de celle de 2010.

       

       

Evidemment, c'est moins exclusif.

       

Cela dit, si les photographes sont nombreux, ils le sont tout de même moins que je le craignais.

       

       

Me revoici au dessus de Brünnchen.

       

       

       

Et dans le virage.

       

La boucle est bouclée, il n'y a plus qu'à attendre la photo de groupe.

       

Les voitures-pilote.

       

 

Thomas est revenu de son opération clandestine. Nous nous sommes installés dans l'une des fentes réservées aux photographes, heureusement désertée.

       

 

       

La tension monte. Le ciel est nuageux. Espérons qu'il le reste pour ne pas nous retrouver subitement à contre-jour. Quel objectif choisir? Grand angle ou télé? Quelle vitesse? Il y a aussi ce panneau jaune tout moche. Ca fait beaucoup de questions mais nous avons tous les deux largement retardé notre départ pour essayer de mettre un maximum de voitures dans le cadre, ce n'est pas le moment de se planter.

Ca y est, c'est l'heure de vérité, les voitures arrivent! J'ai choisi le 24-105 au 1/400, pour assurer au maximum. Neuf voitures sur une photo, vraiment pas mal!!

       

Evidemment nous rafalons pendant tout le passage.

       

Et voici les derniers.

       

Nous restons sur place encore un bon quart d'heure pour nous assurer qu'il n'y aura pas de deuxième passage. C'est terminé. Il ne restait vraiment pas grand monde pour la photo de groupe, vous ne devriez pas en trouver énormément sur le net à mon avis. Même Ferrari n'a pas publié énormément de l'évènement, et aucune avec plus de neuf voitures d'un coup, ah ah! Vous  vous en doutez, les quatre photos ci-dessous viennent des photographes officiels, copyright Ferrari S.p.a.

       

       

Voilà; je n'avais certainement pas prévu de décoller à 18h30 mais ça le valait largement. Peut être que ce passage sur la Nordschleife n'a été un  évènement important que pour moi et quelques autres? On pourrait le croire au vu du faible retentissement sur le net. Tant mieux, c'est bien qu'il reste endroits qui ne sont pas encore envahis. En tout cas je suis très heureux d'avoir été présent et d'avoir fait des images un peu différentes des Racing Days habituels. J'aurais aimé varier davantage les spots mais la sécurité était trop présente et trop stricte. Malgré ça, c'était top!

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