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Une petite anecdote nocturne pour commencer cette journée. Nous avons décidé de nous lever à 6:20 pour arriver tôt au circuit de Moroso où ont lieu les animations des deux premiers jours. Je règle donc le portable pour nous réveiller à l'heure prévue. Après le long voyage, nous nous couchons vers 21:00 (03:00 en France). Le réveil sonne, je me lève pour regarder la météo par la fenêtre quand Etienne me dit "_ tu es sûr qu'il n'est pas plutôt minuit?". Le portable était resté à l'heure française. On est passé à deux doigts de s'habiller pour aller déjeuner à 01:00 du mat'.

Après le deuxième coup de réveil, nous nous mettons en route. Le temps est plutôt triste, une brume à couper au couteau.

Ma piètre navigation au milieu des énormes pick-ups V8 locaux nous vaut deux demi tours sur l'I95. Les voies rapides sont larges et droites, comme je m'y attendais mais en revanche, les conducteurs sont beaucoup moins disciplinés que j'aurais cru. Si nous nous tenons scrupuleusement aux limitations de vitesse de 55 ou 60 mph, tout le monde roule plus vite que nous et de nombreuses voitures zigzaguent dans la circulation pour gagner quelques places. Nous finissons par arriver devant les grilles du circuit où une double file de voitures attend l'ouverture. Quelques Ferrari sont déjà sur les rangs, ce qui est de bonne augure.

       

Rapidement nous entrons dans l'enceinte et allons nous garer au fond sur le parking visiteurs. Une forme noire à moitié dissimulée derrière un camion attire immédiatement mon attention. Il s'agit d'une superbe 330 GTC noire, entièrement recouverte d'humidité.

Mieux, le camion dissimule également une Daytona et une 250 GT LWB Tour de France sn 0881 GT, le modèle qui sera à l'honneur lors du Cavallino samedi. Nous prenons à peine conscience de l'ampleur du plateau qui va s'offrir à nous aujourd'hui.

       

Le premier gros choc arrive rapidement quand Etienne repère le team d'un collectionneur, Ed Davies. Pour passer de bons moments avec sa femme, celui ci a apporté une 250 TR (0748 TR) et une 250 GTO (3705GT) pour madame et une 250 GT SWB compétition (2729 GT) ainsi qu'une divine 375MM Spider (0372AM) pour lui même. On peut parler de bon goût. En images ça donne la chose suivante: pour le plaisir de madame

       

et pour celui de monsieur

       

Pour la petite histoire, La GTO à bande tricolore a terminé 2ème au général aux 24H du Mans en 1963, emmenée par Pierre Noblet et Jean Guichet. La SWB a remporté avec Willy Mairesse le Trophée d'Auvergne en 1961

Autant dire qu'on est revenu souvent dans ce coin pour faire le plein de belles images. La journée s'annonce sous le signe quasi exclusif du cheval cabré, à l'exception notable d'une somptueuse McLaren F1 qui arrive accompagnée d'une Enzo à peine moins exclusive. Pour l'anecdote, les conducteurs des deux monstres devaient difficilement dépasser vingt ans de moyenne d'âge.

       

A l'écart derrière un camion, je repère rapidement un Superfast qui arbore fièrement son numéro de châssis: 0719SA. Heureusement que nous l'avons spottée tôt car elle a ensuite disparu. Rendez vous un autre jour sans doute.

       

Personnellement je comprends vraiment l'énormité du rendez vous quand au détour des gigantesques camions qui servent de stand, je découvre que pas moins de 5 GTO sont présentes aujourd'hui, soit deux de plus que le nombre que j'avais vu dans ma vie jusqu'à ce jour.

3729GT:         3943GT:

3445GT:         3705GT:

et 3413 GT qui arbore encore fièrement la plaque du 45ème anniversaire des GTO qui a été fêté dans la Napa Valley en Californie il y a quelques semaines:

       

Autres raretés: 0383 GT, une 250 LWB Tour de France dans une étonnante livrée bleue et 0744MI, une 412MI qui n'est autre qu'un exemplaire unique. Il s'agit en fait d'une 312 S Monza Indianapolis

       

Le paddock regorge décidément de merveilles, comme cette incroyable 275 GTB/C (9057) brute d'aluminium sur laquelle chaque coup de marteau est bien visible. Il est très rare de voir une voiture ainsi déshabillée, probablement dans le cadre d'une restauration en cours.

       

       

       

ou plusieurs 333SP dont une jaune qui restera cachée pour la journée

       

Petit à petit, les moteurs chauffent, les essais sur le circuit vont commencer. Il est temps de trouver un endroit satisfaisant pour se placer. Déjà, les concurrents du Challenge Historic se dirigent vers la pitlane. 250MM Vignale Spider (0348MM), Alfa Roméo 8C,

       

Et bien sûr GTO

       

Nous trouvons un premier spot à l'intérieur d'un virage, très près de la piste. Trop près sans doute car les organisateurs nous demandent rapidement de dégager. Un habitué des lieux nous confirme que c'est comme ça chaque année, le bureau des officiels donnant directement sur le virage.

Moroso s'avère être un circuit assez sommaire, apparemment dépourvu d'équipements de sécurité modernes et les endroits accessibles au public sont finalement assez rares, limités à deux tribunes le long de la ligne de départ (et qui donnent également au milieu du circuit sur la piste de dragster). D'un autre coté, nous sommes quasiment seuls et le paddock resserré donne à l'ensemble une ambiance rétro et conviviale très appréciable. Nous montons donc sur la tribune pour photographier le même virage, vu du dessus.

       

       

       

       

Une fois que les historiques ont tourné, c'est au tour des propriétaires de voitures plus modernes de se faire plaisir. Tout comme dans le Challenge Historique, la marque au trident est admise, ce qui permet à la MC12 de prendre la piste, accompagnée de F40 et d'une F50.

       

       

Une "intruse" s'était glissée dans ce plateau très actuel

       

J'ai essayé de vous ramener une photo spectaculaire du retour de flammes au passage de rapports de la F40 mais impossible. Il faut soit un appareil qui déclenche les rafales plus vite que le mien soit beaucoup de chance.

 

Les voitures rejoignent ensuite leurs stands respectifs pour un repos bien mérité.

       

       

       

Etienne en profite pour me montrer la technique du filé qui consiste à donner l'impression de vitesse en conservant la voiture nette mais son environnement flou. Sur le 350D, choisir le mode AV et régler l'ouverture à 8 environ, suivant l'intensité de la lumière ambiante et l'effet désiré. Il convient ensuite de suivre la voiture avec le viseur pendant le déclenchement. La différence est flagrante: avant et après, il n'y a pas photo sur le dynamisme des images:

       

Les résultats de ces premiers tests sont si concluants que je suis resté un bon moment au bord du circuit à m'exercer. Qui plus est l'odeur et le hurlement des V12 sont enivrants, instillant une vraie atmosphère de course. Mes cobayes:

Ed Davies dans la 375MM, Chris Cox dans la 518C/TR (0670 MDTR)

       

Leslie Davies en 250 TR, Manny Delarroz en 250 MM Spider Vignale

       

Encore Chris Cox en 412MI, Peter Lesaffre en 275 GTB/C

       

Ed Davies avec sa Passo Corto Competition, Greg Whitten et sa GTO

       

et Charlie Arnott dans sa 250 Tour de France (0383GT)

       

C'est ensuite aux monstres de prendre la piste

       

puis de nouveau aux voitures de série dont les deux F40. J'avoue que les pare chocs noirs imposés par la règlementation américaine ne flattent guère les lignes de cette superbe Ferrari.

               

Au détour du paddock, on peut croiser des voitures qui ne courent pas sur la piste, comme ces deux 275 GTB par exemple. La rouge disparaitra rapidement et ne sera plus vue de tout le week end.

       

Encore une fois à l'écart derrière les camions, nous tombons sur une 250 GT Europa (0397GT). Ces découvertes inattendues sont toujours un vrai plaisir.

Autre surprise cette 250 MM au nez inhabituel

       

Toujours peu de voitures qui ne soient pas frappées du cheval cabré, hormis cette Vanquish à la couleur originale

En milieu d'après midi, le soleil fait une apparition remarquée et éclaire la manifestation d'un nouveau jour.

       

Une occasion en or de revenir un peu sur les détails de toutes les belles présentes

       

       

Le soleil tombe assez tôt, un peu après 17h. Cette première journée en forme d'échauffement a déjà été riche en émerveillements. Ma préférée aura indiscutablement été la 375MM

       

mais la cohorte de GTO était tout aussi impressionnante

       

       

La plupart s'en est donnée à cœur joie sur la piste (et à nous donc!)

               

       

Avant de partir, un petit anachronisme durant cette journée où plus d'une centaine de millions de dollars ont tourné sur la piste: le circuit en lui même n'a pas l'air de rouler sur l'or, si l'on en croit l'état de son véhicule de service. Ce qui n'empêche pas son V8 de ronronner de façon sympathique. Ces dernières heures sous le soleil nous font espérer très fort que le soleil sera de la partie pour le reste du week-end car l'atmosphère et les voitures en sont transfigurées. Les photos de cette journée sont un peu ternes, il serait préférable de pouvoir profiter de la fameuse lumière de la Floride pour obtenir des résultats plus probants.

 

Et une petite anecdote nocturne pour finir cette journée. Nous décidons d'aller manger à pied, idée curieuse dans un pays entièrement dédié à l'automobile. Nous attendons donc vainement que le signal piéton passe au vert au bord d'une large avenue quand plusieurs bolides de Maranello passent devant nous. Tout à coup, une magnifique 365 GT 2+2 noire s'engouffre dans la station service à trois mètres de nous, suivie d'une 512 BB rouge rutilante. Nous sommes hélas sortis sans appareil photo mais le propriétaire de la 365 nous confirme qu'il se trouvera au Breakers samedi. Pendant que nous discutons avec la passagère, une 288 GTO, une autre 512BB et une Enzo noire passent sur l'avenue. C'est le retour de la Jet Party à l'aéroport. Au retour du repas, Etienne suggère que le signal piéton ne passe jamais spontanément, il faut demander le passage, après quoi on a environ dix secondes pour passer de l'autre coté. Juste en arrivant à l'hôtel, nous sommes dépassés par une Murcielago. Verte, encore. On a pas fini de s'amuser.

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