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En cette dernière semaine de juillet, j’avais commencé à faire des plans pour descendre à la concession Ferrari de la région Lyonnaise. En effet, Xavier avait attiré mon attention sur la livraison d’une très originale (et à mon avis très rare) 599 GTO en « livrée historique » (une option du catalogue) aux couleurs du garage Francorchamps. Comme il se doit, la concession n’a jamais répondu à mon mail mais pour le coup, çà n’était pas plus mal. 

A mes yeux, la 599 GTB Fiorano est la plus belle des Ferrari modernes, et je suis absolument ravi de la voir déclinée en plusieurs variations, de l'incroyable GTO à la future spider. Néanmoins, c'est probablement la 599XX qui m'a fait la plus forte impression lorsqu'elle a été dévoilée à Genève. C'est pourquoi je disais sur la première page mise en ligne en 2010 : "L'un des objectifs prioritaires sera de découvrir les 599XX en piste." Quand j'ai découvert le calendrier 2010 sur le site officiel de Ferrari, j'étais assez confiant. Certaines dates étaient bien sûr inaccessibles (Floride, Utah, Fuji, Budapest) mais d'autres semblaient prometteuses (Nürburgring, Castellet, Finali Mondiali). Malheureusement, l'annulation du Shell Historic Challenge a provoqué la quasi disparition des Ferrari Days dans leur ancienne formule et les roulages en Allemagne et en France se sont transformés en sessions privées en semaine, interdites au public. Pas question pour moi d'assister aux Finali à Valencia en novembre pour cause de paternité ; j'ai donc bien cru que les 599XX allaient me passer sous le nez cette année. J'avoue que j'ai sonné à différentes portes pour tenter d'être admis au Nürburgring ou au HTTT mais c'est finalement du département Corse Clienti lui même qu'est venu l'accord à trois jours de l'évènement. Cà a été une grosse et excellente surprise puisque c'est la première fois que j'obtiens une accréditation de Ferrari Spa sans aucun appui. Si l'on ajoute à cela une invitation pour aller faire un baptême en 430 Challenge et en Stradale en septembre à Prénois et le retour en grande forme de la Scuderia à Hockenheim, on peut dire que la semaine a bien commencé.

Je vais donc découvrir le circuit du Nürburgring pour la première fois. Ca fait un moment que je réfléchis a une visite de la Nordschleife mais je n'aurai sans doute guère le temps cette fois ci, tant pis. Je réserve en vitesse une chambre d'hôtel et me prépare à un nouveau voyage. Heureusement que je n'ai pas envoyé le 7D en SAV trop rapidement. La météo est assez pessimiste pour ces deux jours, à croire que le Nürburgring partage son climat avec Spa Francorchamps.

 

Pour une fois, je déroge à ma nouvelle règle de partir le plus tôt possible : il est 21 heures quand je quitte l’appartement. Il n’y a que 450 kilomètres à parcourir mais le trajet commence par une centaine de kilomètres de nationale avant de passer en voie rapide à 110 jusqu’à Luxembourg. Cette fois, je déjoue les pièges à fric de la région de Metz : une succession de 6 radars fixes sur une autoroute à trois voies limitée aléatoirement à 110 et 90. Incontestablement, le Red Bull est efficace puisque quand je ne le rote pas, je dois m’arrêter pour le pisser ; çà tient éveillé. Vers 1 :30, j’arrive au Nürburgring par la bande. J’erre quelques minutes au milieu d’immenses parking avant de trouver l’entrée du circuit. La taille du complexe est saisissante. Je verrai çà plus en détails demain matin ;  pour l’instant, je vais me garer au milieu d’une immense clairière pour finir la nuit dans l’auto (pfff).

Je me réveille vers 5 :30 et revient vers l’entrée du circuit. Première constatation,  mon hôtel pour la nuit prochaine, le Lindner, est littéralement à la porte de l’enceinte. Il dispose d’une partie quatre étoiles, et d’une partie trois étoiles. Impressionné par la taille des bâtiments, je vais faire un tour à pied. Un immense bâtiment cylindrique abrite le « ring boulevard » que je devine être une gigantesque galerie marchande. Enfin, un pipeline au design digne de montagnes russes vient ajouter au coté spectaculaire de l’ensemble. On sent vraiment qu’il y a énormément de business ici. L'appellation Nürburgring désigne en fait aujourd'hui deux circuits: la mythique Nordschleife (boucle nord) et ses 20.810 kilomètres, et le nouveau circuit moderne qui accueille le Grand Prix d'Allemagne les années impaires, en alternance avec le Hockenheimring. La Nordschleife draine énormément de passionnés qui veulent découvrir ce monument du sport automobile. J’y reviendrai.  

       

Devant la partie la plus select de l’hôtel se trouvent deux 512BB, une 599 HGTE et une Scuderia 16M. On a déjà vu pire pour commencer une journée.

       

La grille d’accès au circuit est ouverte donc j’en profite pour entrer. En arrivant dans le paddock, je suis un peu inquiet car il n’y a que trois ou quatre camions stationnés. J’espère qu’il y aura un peu plus de voitures que çà. La HGTE est arrivée, ainsi que la 16M.

       

Je patiente un peu le temps que les mécaniciens arrivent à leur tour et dès que je peux, je pénètre dans le box des XX. Me voilà rassuré : pas moins de quinze 599XX sont présentes, ainsi que cinq FXX. Le genre de spectacle qui fait bien accélérer le cœur.

La journée s’annonce très bien, malgré un ciel vraiment très couvert.  La plupart des voitures sont rouges, à l’exception d’une bleu Tour de France, d’une jaune et d’une blanche.

       

Egalement présente, l’une des voitures de test de l’usine, et pas n’importe laquelle. Comme toute sportive digne de ce nom, la 599XX est venue se mesurer à la terrible Nordschleife, à quelques mètres d'ici, devenant la première voiture "dérivée de la série" à descendre sous la barre des 7 minutes avec 6 min 58s 16. Un record qui n'aura pas tenu très longtemps puisque quelques jours plus tard, la Pagani Zonda R  a réalisé un temps de 6 min 47s. Le chrono n’en est pas moins impressionnant et c’est la voiture présente ici qui l’a réalisé.

 

Vers 08 :00, les pilotes partent en voiture banalisée pour se familiariser avec les méandres du circuit. Pendant ce temps là, les portes coulissantes s’ouvrent sur la pitlane. J’assisterai plusieurs fois dans la journée au lever des portes et je dois dire qu’à chaque fois çà a été un sacré moment d’émotion. Tout simplement magique.

 

 

Avant de poursuivre, voici quelques infos sur les XX pour les non initiés.  Le programme XX a débuté en 2005 avec la présentation de la FXX, un modèle dérivé de l'Enzo. La FXX n'est pas homologuée pour la route et ne roule que lors de sorties approuvées par Ferrari. Elle fait office de laboratoire pour tester de nouvelles technologies et les clients sont invités à participer au développement de la voiture par le biais de leurs commentaires et de la télémétrie. Ceci a débouché sur un package Evoluzione rendant la voiture encore plus puissante et la boite de vitesse plus rapide. En 2009, c'est au tour de la 599XX d'être dévoilée. Le principe est exactement le même, sur la base de la 599 cette fois (dont le moteur est proche de celui de l'Enzo), avec une volonté de faciliter la conduite de la voiture pour ne pas la réserver uniquement à des pilotes chevronnés. Le programme est prévu pour deux ans mais on peut espérer qu'il se prolongera davantage puisque les FXX sont toujours en piste après 5 ans.

 

Les voitures chauffent dans un bruit assourdissant. A quelques minutes de la première session, la pluie se met à tomber. Dans l’urgence, les voitures sont remontées sur leurs vérins et le bruit des pistolets pneumatiques retentit : il faut mettre les pneus pluie le plus vite possible.

       

Pour les heureux clients, la prise en charge est complète : avant chaque session, les voitures sont préparées et alignées en épi dans la ligne des stands. Ils n’ont plus qu’à monter dans leur bolide et s’élancer. Devant le nombre de voitures présentes, deux groupes tourneront l’un après l’autre. Première sortie, séquence émotion.

         

       

Les mécanos alignent les voitures.

       

         

Je mesure vraiment le privilège qui m’a été accordé en constatant qu’en dehors d’une noria de mécanos et des pilotes et leurs familles, il n’y a pas plus d’une dizaine de personnes admises. Toutes les conditions sont donc réunies pour que le reportage soit réussi.

Les FXX sont un peu à l'écart. Dès qu'elles se retrouvent seules, je saute dessus.

       

       

Les voitures s'élancent. Je pense que c'est la première expérience sous la pluie pour une bonne partie des pilotes.

       

       

       

       

La pluie n’est certes pas agréable mais au niveau photo, elle donne des résultats plutôt intéressants avec les gerbes d’eau soulevées par les voitures lancées à fond dans la ligne droite. En plus, il ne s’agit que d’une bruine soutenue, j’ai donc connu bien pire.

         

       

Petits problèmes d'éclairage sur les FXX.

       

Un aperçu du circuit.

Je commence à glisser doucement vers le bout de la ligne des stands.

       

       

       

Je me déplace ensuite derrière le rail de sécurité jusqu’au freinage du S « Castrol » où deux excellentes surprises m’attendent. La première est que ce gros freinage allume les disques de freins, ce qui rend les photos encore plus spectaculaires.

         

       

La seconde est que les voitures font un bruit absolument incroyable. La boite à double embrayage envoie un coup de gaz à chaque rétrogradage qui donne un bruit unique et somptueux. Je n’avais jamais rien entendu de ce genre et je suis vraiment conquis.

         

       

       

Les freins portés au rouge me renvoient 18 mois en arrière lors des fameuses Finali Mondiali qui avaient largement contribuées au lancement d’Arthomobiles. Des souvenirs inoubliables.

         

Le deuxième groupe est prêt à s'élancer.

       

       

A ma connaissance, la jaune est la première XX a être vendue en Afrique, au Nigeria pour être précis.

       

La #21 est délicieusement atypique dans ce rouge foncé, avec le toit en bordeaux (vinaccia?) brillant.

       

Même topo

       

       

A la fin de la session, les voitures sont remises entre les mains des mécaniciens qui les rentrent immédiatement dans les boxes. Les XX ne sont pas les seules voitures présentes puisque des F1 Corse Clienti sont également de la partie. Autant vous prévenir tout de suite, vous en verrez peu de photos car je ne suis pas trop fan de l’esthétique des monoplaces et leurs hurlements suraigus arrachent trop les tympans pour que je reste en bord de piste.

         

Tiens, une rare 612 Scaglietti jaune est arrivée. On compare?

        

Je monte sur le toit du bâtiment des stands pour changer de point de vue.

       

Hélas, les XX sont très vite remisées à leurs emplacements. Il n’en reste que deux sur la pitlane. Je me dépêche d’en profiter pour faire quelques images vue du dessus, ce qui est une occasion assez rare.

         

Admirez ce capot.

         

L’intérieur est très dépouillé.

 

Je profite des sessions de F1 pour reconnaitre un autre point:  la tribune qui longe la ligne droite entre les points 13 et 14. Il ne pleut plus.

       

Bonne surprise tout de même, cette F2008

Je reprends un peu de hauteur. Un magnifique trio de 512BB, qui n’est pourtant pas la Ferrari la plus commune dans les paddocks habituellement.

 

Cette F1 est ramenée au stand avec énormément de précautions.

 

J’avoue que ce pipeline m’a laissé assez perplexe. Cette boucle dans les airs doit forcément avoir une justification pratique, j’imagine mal faire çà juste pour le plaisir.

A treize heures, le soleil a fait son apparition pour la deuxième session. Je reste sur la pitlane pour le lancement.

       

       

C'est le même ballet d'alignement.

         

En piste!

       

       

Les FXX aussi s'il vous plait

       

Qu'elle est belle !

Un petit coup dans la ligne droite,

et je cours vers la tribune (si, sérieux!)

       

Une nouvelle fois, autant se mettre au point de freinage. Une grosse série:

       

Le nuancier Ferrari possède un nombre impressionnant de rouges différents

       

       

       

       

       

mais pas que.

       

J'en ai en double mais c'est ce qui s'appelle avoir le pied lourd sur les freins.

       

Le passage à Veedol est parfois un peu rock n'roll, surtout pour la #42

Je rejoins la pitlane avant la fin de la deuxième session.

         

A chaque fois qu’une voiture revient, elle est cernée par plusieurs mécaniciens. L’un discute avec le pilote ou l’aide a enlever son harnais, un autre vérifie la pression des pneus pendant qu’un troisième évacue les poussières de carbone au niveau des disques de freins. Ca fait très sérieux et très compétition, même si le photographe préfèrerait qu’on laisse la voiture un peu tranquille.

         

 

Les pilotes sont équipés d’un système HANS.

 

L’intérieur des 599XX est assez dépouillé, mais non sans garder quelques matériaux nobles comme l’alcantara. La cellule de survie est assez impressionnante.

       

A un moment donné, Thomas m’appelle pour prendre un peu la température des lieux et de l’évènement. Toujours bien informé, il m’annonce que les 599XX prendront vendredi le chemin de la Nordshleife. Ouille, çà n’était pas indiqué sur le programme que l’on m’a transmis par mail. Je confirme rapidement l’info : un autocollant spécial est collé sur le pare brise des voitures, annonçant cette évènement surprise. Je ne vais pas dire que çà me gâche la journée, mais je suis déçu de ne pas l’avoir su plus tôt pour prendre mes dispositions.

         

Comme je le disais, la 599XX est pour moi l’une des plus belles  voitures actuelle, et c’est sans doute sous cet angle que je le préfère.

      

Une de mes photos préférées de la journée :

  

Dommage que nous ne pourrons jamais en voir ni en compétition ni sur route, ce qui limite pas mal les possibilités. Au moins, chaque rencontre sera une fête.

         

Voilà un casque qui en jette!

Les voitures sont à nouveau guidées dans les boxes

       

parfois à quelques centimètres près.

 Les propriétaires des BB ont le sens de l'esthétique. Dès que possible, ils se sont alignés.

 

Vers 15 :00, la faim et la fatigue commencent à se faire sentir. Je sors du circuit pour explorer un peu. Le Ring Boulevard est bien une immense galerie commerçante qui contient notamment un Ferrari Store et de nombreux magasins de souvenirs. Les grands constructeurs sportifs se doivent manifestement d’être présents.

         

A l’image d’un mur couvert par le plus grand écran que j’aie jamais vu, tout ici est gigantesque. L’explication est simple : si les 24 Heures du Nürburgring n’ont pas le même retentissement que les 24 Heures du Mans, elles n’en attirent pas moins plus de 200 000 spectateurs.

 

Après avoir mangé un sandwich, je décide d’aller voir où se trouve l’entrée de la Nordschleife. Après deux kilomètres environ, nous y voilà. C’est assez intimidant de découvrir pour la première fois en vrai ce que j’ai déjà vu sur d’innombrables photos. Le parking intérieur est plus petit que ce que j’aurais imaginé. Aujourd’hui, la journée était manifestement réservée par BMW pour ses programmes d’entrainement à la conduite : quelques MINI et un nombre invraisemblable de M3 sont présentes.

         

Je vous laisse apprécier la longueur de la ligne droite qui ramène vers la sortie de la boucle.

         

Et voici les célèbres bornes qui donnent accès au circuit pour qui aura acheté son billet pour un tour (22 euros). Ca me fait bizarre de les voir dans ce sens là, après les avoir souvent contemplées par l’intermédiaire de la webcam.

         

Webcam que voici. D’ailleurs c’est peut être bien moi sur cette image.

         

Ca ne tourne pas donc je retourne à l’entrée du circuit moderne et je vais récupérer ma chambre d’hôtel. Elle est très spacieuse. Au moment où je sors de l’hôtel, une Lexus LFA prend le rond point à une centaine de mètres et s’échappe. Ma première sur la route et je la loupe. Je décide d’attendre un peu pour voir si elle va repasser, mais en vain.  En revanche, une voiture s’arrête vers moi avec un groupe de Belges que j’avais croisé à la vente RM de Maranello il y a un peu plus d’un an et qui m’ont reconnu. Ils n’ont pas pu entrer et ont décidé d’aller voir ce qui se passait à Spa. Un peu après 17 :00, cette Scuderia pénètre sur le parking de l’hôtel, qui est plutôt bien fréquenté. J’interprète çà comme un signe qu’il est temps de rentrer.

         

La chambre est bien dans le ton.

 

Je m’endors à moitié en déchargeant les cartes mémoire. Du coup, je sors manger dans l’un des nombreux restaurants du complexe et je m’endors comme une masse à 22:00. Cette première journée a été une journée de découverte : le circuit, les méthodes Corse Clienti, l’environnement… J’en ai pris plein les yeux et plein les oreilles et il y a déjà largement de quoi faire mon bonheur. Néanmoins, et sans vouloir faire trop de teasing, la seconde journée a été plus variée et intéressante en terme de prises de vue. A très vite.

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