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Cette semaine, le Club Ferrari France fête ses quarante ans d'existence sur le circuit de Dijon Prénois. Comme me l'a confirmé par mail le président du club, l'évènement est strictement privé. Pas d'admission possible en dehors des membres du club qui auront payé leur billet d'entrée. Pas d'accès photographe non plus, l'exclusivité des images étant réservée au magazine Ferrari Club. Néanmoins, le circuit est à une heure de chez moi et il faudra bien que les voitures entrent et sortent du circuit. J'ai donc décidé de me présenter sur la route d'accès pour shooter les participants. Pour autant que je puisse le dire, je ne serai pas le seul.

En revanche, je serai peut être le seul à avoir chargé dans mon coffre un escabeau, au cas où j'aurais besoin de me poster par dessus les grillages qui bordent le circuit. Je l'ai acheté la semaine dernière en prévision de mon prochain voyage à Maranello (les grilles percées de Fiorano ayant été changées) mais autant l'étrenner dès maintenant. Je ne sais pas encore si j'aurai le courage de trimballer ce truc dans la forêt autour du circuit mais je suis peut être en passe de me transformer pour de bon en paparazzi. On va le savoir très vite. Puisque toute la famille est enrhumée et dort très mal, j'en profite pour partir vers 6h15, ce qui me permet d'arriver aux abords du circuit vers 7h30. Dès que j'engage la voiture sur la route d'accès au circuit, j'aperçois un vigile qui filtre les accès plus d'un kilomètre avant l'entrée.

Je comprends immédiatement que çà va être chaud, et bien sûr, les voitures ne sont pas admises au delà de ce point. Pour l'instant, je me gare donc à proximité pour attendre les premiers bolides. Le soleil n'est pas encore monté au dessus des arbres et il ne fait vraiment pas chaud. Dès 7h45, la première Ferrari de la journée fait son apparition: une 328 jaune.

Puis c'est le défilé qui commence, le bruit résonnant dans la campagne tranquille bien avant que les voitures ne débouchent de la courbe: une 575 et une 550,

       

une 360 et une 612 de la région plutôt active sur les évènements et que je croise donc régulièrement,

       

deux 456 GT

       

une F430 modifiée en Challenge homologuée et une 512 BB

       

voiture rouge, jantes noires, une combinaison toujours efficace. Déjà du beau monde.

       

L'anniversaire ayant lieu sur un circuit, il faut s'attendre à voir pas mal de pistardes aujourd'hui donc je me doute que je vais voir un bel échantillon de Stradale et de Scuderia. J'ai déjà vu plusieurs exemplaires de ce dernier modèle mais jusque là toujours en rouge. Aujourd'hui devrait m'apporter un peu de variété dans les coloris. Et en effet, je vois assez vite arriver une jaune et une noire, ainsi qu'une rouge. Cette voiture est vraiment magnifique, transcendant littéralement la ligne de sa petite sœur.

       

C'est alors que la chance me sourit car un bienfaiteur a réussi à me dégoter un badge. Je vais finalement pouvoir assister à l'évènement de l'intérieur. Et ça change tout car la journée va vraiment être extraordinaire. En entrant dans le paddock, je me rends compte que pas mal de voitures ont passé la nuit sur le circuit, et pas des moindres. En plus, la lumière matinale est particulièrement belle. Sont donc déjà garées ici deux F40, une F50 et une 288 GTO. Une Enzo arrive juste après pour compléter le carré d'as des supercars de Maranello.

       

       

Je retrouve évidemment les voitures que j'ai vues rentrer: la 512BB et les Scuderia, plus une inédite.

       

       

Je me dirige ensuite vers la pitlane où je tombe sur une Daytona Gr IV sn 13481, toujours aussi impressionnante avec sin capot interminable et ses pneus ultra larges..

       

Toujours devant les stands, les bonnes surprises continuent avec une F40 de couleur jaune. Rappelons que toutes les F40 sont sorties d'usine de couleur rouge et que les couleurs spéciales ont donc spécifiquement été réalisées par leurs propriétaires. Rares sont donc les F40 qui ne sont pas rouges. En plus celle ci est une préparation spéciale de Noel Racing avec encore plus de chevaux qu'à l'origine.

       

Le soleil est à peine levé et déjà le paddock propose un va et vient capable d'éblouir n'importe quel amateur de voitures de sport. Une intruse s'est glissée parmi les Ferrari.

       

Au fur et à mesure que la matinée avance, les arrivées se font de plus en plus nombreuses. Des pistardes,

       

mais aussi des classiques qui se présenteront demain au concours d'état, dont cette superbe 250 Lusso sn 4503

       

       

des pistardes en passe de devenir des classiques, des routières dont le design est devenu un classique,

       

Et l'arrivée de deux voitures particulières pour moi, puisque j'ai eu le plaisir d'y prendre place pour deux virées mémorables. Ca me fait terriblement plaisir de les revoir.

       

Les classiques continuent d'arriver: une 250 Lusso sn 4631 et une 250 California châssis long sn 1283GT, un peu moins gracieuse que son homologue à châssis court. Et une 330 GTS.

       

       

250 GT cabriolet série 1 sn 0849GT

       

Une 330GTC qui va connaitre une douloureuse aventure quand un auvent monté sur 4 piquets métalliques s'envole pour s'abattre sur l'aile avant de la belle, laissant une marque bien visible. De l'autre coté et c'était sur la California.

La 288 GTO se trouve un peu esseulée alors que les modernes prennent la direction du circuit pour aller tourner. Une 550 Barchetta pointe le bout de son nez.

       

Et une deuxième Enzo a également fait son apparition

Je prends à mon tour le chemin de la pitlane pour assister à l'entrée en piste des premières voitures. Une impressionnante collection de chevaux vapeurs piaffent d'impatience en attendant le feu vert.

       

           

       

Les classiques sont là pour la plupart pour le concours mais certaines revendiquent elles aussi le droit à la piste, telle cette 512 BB LM ex Uderzo sn 24127 et une 348 GT ayant couru Le Mans en 1994.

       

mais également la Daytona Gr IV et une 333 SP très rapide

       

Les bolides sont en piste

       

Je me déplace vers les buttes le long du circuit pour tenter quelques prises de vue mais le matin, les rares angles de vue par dessus les grillages sont à contre jour, ce qui ne donne pas de très bon résultats.

       

Vu du bord de la piste, l'impression de vitesse n'est pas si impressionnante même si les hurlements des pneus laissent entendre que les voitures sont à la limite. Tout à coup, mon portable sonne. On me cherche pour faire quelques tours en Scuderia. Malheureusement, je suis assez loin de la ligne des stands et il me faut quelques minutes pour rallier celle ci. Le temps de trouver un casque, de me sangler et on est parti. Cette fois, pas de limitations de vitesse. Je savais que Dijon était un circuit vallonné mais de l'intérieur, c'est vraiment très impressionnant. la Scuderia ne prend quasiment aucun roulis et les virages nous sautent au visage. Nous sommes en fin de session et les pneus ont déjà pas mal chauffé et sont en surpression donc la voiture à tendance à survirer mais mon pilote parvient à maitriser les écarts sans problèmes. Hélas, comme j'ai perdu pas mal de temps, nous ne pouvons faire qu'un tour rapide et un tour de décélération mais pendant ce court baptême de circuit, j'ai réalisé l'immense différence entre la vitesse perçue par les spectateurs et dans la voiture. Et que ce genre d'exercice peut vite devenir un besoin tant les sensations sont extraordinaires. J'ai vraiment apprécié et j'en remercie vivement mon chauffeur: un nouveau souvenir précieux à conserver auprès des autres de cet été inattendu. 

       

Pendant que les voitures de série sont en piste, les monstres sont rentrés au box pour se reposer ou se faire bichonner

       

       

Une très étrange 348 barchetta a fait son apparition sur la ligne des stands. Elle est l'œuvre de Guy Audebert qui l'a fait développer avec la Sirta dans un but promotionnel. Original mais je suis toujours gêné par les transformations de Ferrari. Sn 84778.

       

Juste avant la pause déjeuner, René Arnoux est invité à faire quelques tours dans la 333 SP. Arnoux reste fidèle à Ferrari et est souvent présent sur les évènements de la marque.

       

Puis tout d'un coup, les parking et la pitlane se vident. Tout le monde est parti déjeuner. C'est donc le moment idéal pour faire des photos sans personne dessus.

       

       

       

       

En tout, près de 170 voitures auront été réunies sur le circuit sous la bannière du Club Ferrari France, dont 15 Scuderia et 8 ou 9 F40, une très belle réussite !

       

       

Bien que Jeremy Clarkson, l'animateur à l'humour très british de l'émission Top Gear ait déclaré à son sujet "_ Buying this car for it's dynamic abilities, it's like buying a porn film, for it's plot", personne ne peut nier que la ligne de l'Alfa Romeo 8C Competition est une pure merveille. En plus cette couleur est particulièrement seyante. Bon, celle ci n'est pas l'amie des papillons.

       

       

Après la pause, c'est l'heure de reprendre la piste et les voitures se pressent de nouveau pour profiter du circuit

       

       

       

Pendant ce temps là, les voitures du concours sont passablement délaissées,

       

       

hormis par les juges qui prennent de l'avance sur le concours du lendemain

       

       

Tiens, Jean Sage ne doit pas être très loin car sa superbe 275 GTB a pris place parmi les concurrentes.

       

       

Je retourne sur les buttes qui bordent le circuit maintenant que le spot n'est plus à contre jour. Mais il reste difficile de passer par dessus les barrières de protection. C'est sûr qu'ici j'aurais l'usage de mon escabeau pour obtenir des meilleurs angles de vue mais il se trouve dans la voiture, à plus d'un kilomètre à pied. La grosse artillerie est en train de tourner.

       

       

       

       

       

Le président du Club, Peter Mann, en pleine action, ça roule fort

Tout à coup, au milieu des Scuderia, le choc ! Une 250 SWB s'est glissée dans la meute, surgissant de je ne sais où. Jean Sage serait donc venu avec deux voitures.

       

       

       

Je décroche rapidement pour retourner dans le paddock et chasser cette SWB. Mais très vite, c'est l'effervescence générale. Une parade est prévue rassemblant la quasi intégralité des voitures présentes sur le site.

       

           

       

Toutes les voitures se rangent sur la ligne droite des stands, ce qui n'est pas une mince affaire. La 250 SWB et la California sont en pôle position.

       

       

La parade consiste en un ou deux tours à allure très réduite. Plusieurs anciennes voient leur moteur chauffer pendant la mise en place, ce qui se traduit par quelques pannes. Bon, j'ai du mal à voir l'intérêt de cette manœuvre. D'autant plus que dès la fin de la parade, à seize heures, de très nombreuses voitures quittent directement le circuit pour rejoindre les hôtels. Les membres du club ont rendez vous au Clos Vougeot, prestigieux restaurant où ils ne manqueront sans doute pas d'apprécier le vin de Bourgogne. Je me dirige vers la sortie du circuit en shootant les voitures qui passent près de moi.

           

Je ne me fais pas prier quand on me propose de me ramener à ma voiture en Scuderia: l'occasion de parcourir un kilomètre en Ferrari, entre une 456 GT et une 355. Un aperçu des ballades en groupe plutôt agréable. Du coup il est encore bien tôt et je décide de me poster au même croisement que ce matin pour photographier les voitures dans un cadre un peu plus bucolique que les murs et l'asphalte du circuit. Et je ne suis pas déçu car des modèles très intéressants se présentent.

       

       

       

Pour terminer sur cette magnifique première journée, j'aimerais insister sur un point qui me parait très intéressant. J'ai remarqué lorsque je faisais le planton en début et en fin de journée que de très nombreux conducteurs faisaient des signes de la main ou des appels de phares pour me saluer. On a manifestement affaire à de vrais passionnés qui savent reconnaitre d'autres passionnés qui n'ont pas forcément les moyens de réaliser leur rêve. Il est donc d'autant plus dommage que ce genre de manifestation soit strictement privée. C'est évident que le club a peu à gagner en terme financier et beaucoup de paperasse à faire pour rendre ce genre de meeting public. Cependant, je pense qu'il se doit de véhiculer et de promouvoir l'image de Ferrari en France. Les passionnés d'aujourd'hui peuvent d'abord très bien être les clients de demain. Mais surtout, ce ne sont pas seulement les clients qui ont fait de Ferrari la marque qu'elle est aujourd'hui, ce sont aussi les millions de fans à travers le monde qui en ont fait une marque immensément populaire. Et il me semble primordial de maintenir un lien fort entre ces gens qui sont parfois prêts à parcourir des centaines de kilomètres pour voir les bolides en action et les quelques privilégiés qui ont la chance d'en posséder un. Voilà mon opinion et bravo à tous ceux qui m'ont salué au bord de la route car çà m'a fait vraiment très plaisir à chaque fois. Vous êtes tels que les propriétaires de Ferrari se doivent d'être. 

Une dernière surprise de taille enfin quand vers 17h00 je me rapproche de ma voiture pour prendre le chemin du retour. Une voiture s'arrête à ma hauteur et un homme me demande "_ c'est votre voiture? Vous êtes Nicolas Jeannier?" Je suis toujours étonné, malgré les nombreux mails de félicitations que j'ai le plaisir de recevoir, de la popularité d'arthomobiles, et encore plus du fait que les gens me reconnaissent. En tout cas, ça me fait toujours très plaisir. Si cette personne lit ça, je serais heureux d'avoir de ses nouvelles.  

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Dimanche, j'ai décidé de retourner sur place pour la matinée, histoire de voir si quelques nouvelles voitures sont venues participer au concours. J'arrive sur place vers 8 heures et je vais vite me rendre compte que l'atmosphère est bien différente de la veille. D'abord, le soleil va très vite disparaitre pour laisser place à un vent glacial qui va geler tout le monde. Ensuite, bon nombre de voitures ont déjà pris la route du retour donc le parking est beaucoup moins garni. Cependant, les voitures du concours ne seront pas prises d'assaut et il va y avoir de belles opportunités pour des photos sans trop de monde dessus. Mais voyons çà !

L'une des stars du concours est une voiture inédite: elle n'était pas là hier et ne sors pas souvent dans les meetings publics: il s'agit d'une 212 Inter Coupé sn 0189EL s'il vous plait. Ghia n'est pas mon carrossier préféré mais sa livrée bicolore lui va bien. Pour l'instant, la voiture semble être dans son jus hormis la peinture puisque le bleu a été ajouté récemment, restaurant ainsi la couleur d'origine.

       

La deuxième participant de marque est 0849GT, un cabriolet 250 GT Séries 1. L'avant peut prêter à débats mais l'arrière est absolument parfait, de l'immense malle arrière aux feux profilés. Sublime.

       

D'autres voitures ont déjà été vues la veille, comme la 250 GTE, 330 GTC, les Lusso, 330 GTS et la California. Jean Sage apporte sa 275 GTB lui même.

       

Egalement une Daytona et une 246 GT étincelante. Message personnel pour Francis: ne t'inquiète pas, celle ci a aussi quelques approximations au niveau de l'assemblage des clignotants avant notamment. Une sorte de marque de fabrique des Ferrari artisanales de l'époque.

       

Il y a également une catégorie pour les voitures plus récentes, qui regroupe notamment les voitures de course

       

       

       

Et un duo F40 - 288 GTO. Il semblerait que la GTO soit depuis très longtemps chez le même propriétaire et ne sors pas souvent elle non plus. Une belle découverte donc.

       

Voilà ce que cela donne en vue globale. Comme vous pouvez le voir, les amateurs n'étaient pas légion.

Dans la voie des stands, il n'y a pas grand monde non plus pour braver le vent glacial. Le team Modena Sport Toulouse continue de faire des displays de F40 et F50 en bout de stands. Ils sont même assez gentils pour ouvrir complètement la F50 le temps de quelques images.

       

       

Tout à l'autre bout des stands, la F40 jaune est fidèle au poste également.

       

Et au milieu, la superbe 250 SWB de Jean Sage, qui ne tarde pas à s'installer au volant pour aller faire quelques tours de circuit.

       

En effet, le moment arrive bien vite de reprendre la piste. Sur le muret au bord des stands, on sent tout particulièrement la vitesses des voitures qui arrivent lancées à fond.

       

       

Le peu d'affluence aujourd'hui permet vraiment d'avoir les voitures pour soi, ce qui est un vrai bonheur pour les photographes.

       

       

René Arnoux est resté, toujours prêt à prendre la piste et extrêmement sympathique

Aujourd'hui j'ai promis de rentrer tôt pour passer une partie du weekend en famille mais j'avoue que c'est le froid qui m'a chassé vers 11h30, frigorifié par le vent malgré pull et blouson. Quelques dernières images avant de se remettre en route. J'adore vraiment ces Scuderia. Un seul regret, l'absence de modèle bleu azur (comme la 8C) que je trouve véritablement sublime. Automotive porn pour citer une dernière fois l'ami Clarkson.

       

Voilà qui achève ce weekend excellent. Ce n'était certes pas les Ferrari Days mais l'accès libre partout et le nombre réduit de personnes m'ont permis de faire beaucoup de belles photos. Qui plus est la lumière de ces premières journées d'automne est un véritable délice: chaude à souhait. Je remercie donc les différentes personnes qui m'ont permis de vivre ces moments privilégiés. Je me considère comme extrêmement gâté et chanceux, et vous y êtes pour beaucoup. C'était génial !!

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